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EAN : 9789463674843
102 pages
Auto édition (30/09/2018)
5/5   1 notes
Résumé :
"Je reste là en sortant de mon bain, à regarder ma tronche dans la glace. L'air vieille, le maquillage coulé, les cheveux mouillés en bataille, les cernes noires, les vaisseaux des yeux éclatés, le bras droit ballant le long de mon corps au bout duquel, le sèche-cheveux allumé me crame la cuisse. Je reste là, une bonne demi-heure, sans bouger à lire cette tristesse sur mon faciès à lire ce désespoir dans mes yeux translucides. Puis je me laisse glisser le long du mu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Au début, c'est à l'âge de quatre ans et demi que Dolores vit son premier drame, le décès de son père suite à une maladie. Elle parle de son enfance en remontant aussi jeune et, à l'école la solitude s'est installée. C'est ainsi qu'en primaire elle commence à subir le harcèlement scolaire et très tôt, elle a envie de se couper volontairement avec son rasoir, acte qui lui fait ressentir du soulagement dans sa souffrance intérieure. La situation ne s'arrange pas au collège ni au lycée.

Ensuite, à 17 ans c'est sa première hospitalisation. le fait de se faire mal physiquement remplace la souffrance psychique. Avec les années qui passent, elle raconte ses autres tentatives de suicide, son trouble anorexique, ses accès de violence, l'automutilation, ses troubles de l'humeur... Et les voix qui se sont invitées. Elle vit des phases d'excitation suivies de phases de dévalorisation. Elle se cache derrière un sourire pour cacher ses blessures. Un jour, elle aura un déclic, comme elle le dit : "le déclic de vie" mais le parcours sera encore très difficile...

Aussi, ce puissant témoignage, composé de 19 chapitres et d'un épilogue, se lit d'une traite. Il est entrecoupé de poèmes écrits avec beaucoup d'émotion et le cri du coeur de Dolores. La schizophrénie affective concerne de plus en plus de patients d'année en année et j'espère que d'autres personnes rechercheront les bienfaits de l'écriture thérapeutique.

Ainsi, le récit est agrémenté de plusieurs poèmes très émouvants, en voici un extrait :

Moi, comme une poussière emportée par le vent,
J'erre seule transparente aux yeux de ces gens,
Je suis femme fantôme à qui voudra me voir,
Me parler, m'écouter, me redonner l'espoir.


Par ailleurs, au fil de ma lecture, j'ai été troublée, bouleversée et peinée, j'avais le ventre serré, ses textes sont forts (exemple : quand elle se coupe jusqu'à avoir une flaque de sang à ses pieds). J'ai aussi été touchée quand elle se soucie des autres en donnant quelques conseils avant qu'ils ne rentrent dans ce cercle vicieux de l'automutilation.

Enfin, j'ai été impressionnée par la qualité des poèmes et l'intensité de son témoignage qui vient du plus profond de son coeur. Ses mots révèlent sa nature sensible et poétique. Dolores est une personne courageuse, entière et sincère, et intelligente, ce récit ne vous laissera pas indifférent ! J'aimerais lui dire : "Chère Dolores, je t'embrasse".
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Comme je l'ai déjà dit, l'automutilation est très souvent associée à un profond mal-être, voire une dépression ou des troubles psychiques. C'est un signe de souffrance, qui peut dans certains cas être interprété comme une punition que l'on s'inflige, un besoin d'extérioriser la souffrance intérieure, pour qu'elle soit marquée pour qu'elle soit là, qu'on puisse la toucher, la voir. Il faut savoir se prendre en charge avant que ça ne devienne trop grave, car dès le début, la personne a déjà trop souffert.
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Mon corps est posé sur mon lit, se tordant dans tous les sens sous l'influence de mes muscles contractés. Mes mains crispées, chacun de mes ongles s'enfonce dans mon cuir chevelu, puis dans mes jambes, comme pour étouffer une envie, un besoin, une pulsion de meurtre, d'explosion. Épuisée, je finis par m'endormir sous le regard enfin satisfait du personnel.
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Si vous commencez à peine à vous mutiler, par pitié, arrêtez pendant qu'il en est encore temps ! Arrêtez pendant que c'est facile. Si vous ne vous sentez pas bien, ne faites jamais la première égratignure.
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