(note: le texte date de 1780, soit en vieux français)
La a Mélodie confifte dans une agréable fucceffion de fons fimples (a). C'eft au goût du Compofiteur à choifir fes fons , & à s'en fervir de manière à créer des chants , qui flatent l'oreille , comme dans nos bouquets , le mélange heureux des couleurs parvient à flater la vue. C'eft là que nous devons borner le pouvoir de la mélodie j tout ce que la mauvaife foi ou l'ignorance y ajoute de merveilleux , eft auflî faux qu'impoffible ; Se fi ceux qui la mettent fi fort au déifias de l'harmonie, voulaient être de bonne foi , ils conviendraient aifément qu'au Théâtre ou dans les Concerts , la Mufique ne leur a jamais fait éprouver de fenfations délicieufes que par l'harmonie, foit douce & fenfible , foit bruyante & terrible.