Georges-Guy Lamotte - Le dernier des socialistes

" Ce dernier envisage, en effet, de se lancer en politique, ce qu'il fera effectivement en se présentant au législative de 1988. Afin de bénéficier des conseils avisés de son nouvel ami, il prend donc l'habitude de l'inviter régulièrement pour ses week-ends ou dans ses soirées. Lamotte accompagne Tapie au cour de ses vacances du Printemps 1987 à Ibiza, et ils partagent sa maison aux Seychelles avec 200 invités l'été de la même année.
Là , au milieu d'hommes de son âge et de jeunes files beaucoup plus jeunes, il fait l'expérience d'une nouvelle vie, faîte de discussions légères et de périodes d'abandon, favorisées par le recours à ce que Baudelaire a fort bien appelé " Les Paradis artificiels". Lamotte surprend son hôte par son endurance, et sa bonhomie le rend très populaire auprès de tous, les amis Colombiens de Tapie le surnommant " Le Nez Sans Fond", les serveuses et les masseuses lui donnant le sobriquet de " Bon Papy", et les autres hommes politiques ne l'appelant plus que "Scarface", en raison de sa cicatrice sur la joue.
Lamotte se met au goût de la dernière mode et porte pantalons de flanelle, veste blanche, et chemise en soie bariolée ouverte sur sa poitrine grisonnante. Au cours de ses périodes de lucidité, il prodigue ses conseils à Bernard Tapie, l'enjoignant à "s'implanter chez les ploucs" et à être sans pitié, un gagnant, "un winner" ...."