Le Louvre renferme plusieurs statues antiques de Vénus, extrêmement célèbres. La Vénus de Milo est considérée par beaucoup d'artistes comme le chef-d'œuvre le plus complet que nous ait laissé l'art antique. Il y a loin pourtant de la Vénus de Milo à ce type de beauté que se font la plupart des hommes de nos jours. Cette recherche de coquetterie, que beaucoup de gens regardent comme l'attribut de la femme, manque absolument dans cette Vénus victorieuse, dont la beauté est grave et pure, mais sans aucune afféterie. C'est au mois de février 1820, qu'un pauvre paysan grec en fit la découverte en fouillant dans son jardin. Cette statue, en marbre de Paros, est formée de deux blocs dont la réunion est cachée par les plis de la draperie.
L'art est l'expression d'un besoin et non d'an caprice. Il est donc inutile de rechercher ses origines dans l'histoire, car il commence avec l'histoire. Le sauvage élève une cahute avec des branches d'arbre : en cela, il obéit à un besoin matériel, celui de s'abriter. Mais en môme temps, il cherche à la construire à son goût, c'est-à-dire aussi belle qu'il le peut : le chef de la tribu aura la plus belle hutte. Ceci est un besoin moral qui est l'aspiration vers le beau.