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Stephen Molnar (Illustrateur)
EAN : 9781401292843
144 pages
DC Comics (11/06/2019)
4/5   1 notes
Résumé :
It's horror, mystery, and nostalgia all wrapped up together to create one perfect miniseries in Imaginary Fiends.

When she was 10 years old, Melba Li was sent to a mental institution for attempted murder--a crime she blamed on a spidery phantom called "Polly Peachpit."

Now, on the eve of her 18th birthday, Melba receives an unexpected offer from the FBI: in exchange for a reprieve from her sentence, she will work with Special Agent Virg... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome contient une histoire indépendante de toute autre qui constitue une première saison. Il contient les 6 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2018, écrits par Tim Seeley, dessinés et encrés par Stephen Molnar, avec une mise en couleurs réalisée par Quinton Winter. Les couvertures ont été réalisées par Richard Pace.

Il y a 6 ans, c'est la fin de l'été à Cannon City dans le Minnesota. La rentrée scolaire approche à grand pas. Cameron Cale a commencé à quitter l'enfance pour entrer dans l'âge adulte et c'est lui qui a ramené un joint qu'il fume en présence de quatre copains à l'orée du bois. Il est content de ne pas avoir à surveiller sa petite soeur Brinke ce soir-là, car elle fait du camping dans la forêt avec sa copine Melba Li. Mais il entend une petite voix prononcer son nom et sa soeur sort en courant du bois en se dirigeant vers lui. Elle s'écroule dans ses bras, couverte de sang, poignardée 17 fois avec un couteau à filet, et elle rend son dernier soupir en prononçant les mots Polly Peachpit. Au temps présent, dans un centre de détention pour mineurs dans le sud du Minnesota, Melba Li se fait houspiller et maltraiter par un groupe 4 autres jeunes femmes dans les douches. Elle retourne à sa chambre où elle est accueillie par Alice Prieto, l'infirmière qui la suit. Elle lui a préparé un gâteau d'anniversaire pour ses 18 ans, avec une bougie qui n'est pas allumée pour des questions de sécurité. Melba Li arrête de colorier un dessin et fait semblant de souffler sur la bougie, faisant mine de l'éteindre. Alice lui annonce qu'elle a un visiteur.

Arrivé dans la pièce du rendez-vous, l'agent spécial Virgil Crockett lui demande de prendre une tablette posée sur une table, de regarde le film (datant de 1989) et de lui dire ce qui apparaît derrière Jesse Hindt, le garçon en train de faire de la balançoire. Elle répond : un monstre marin avec un chapeau de cow-boy, sur un tricycle. L'agent spécial lui indique qu'il s'appelle Flappyfins et qu'elle est une des rares personnes à pouvoir le voir : lui ne le voit pas sur le film. Il explique qu'il fait partie du service IMP du FBI : Interdimensional Mental Parasites. Il poursuit : il existe des preuves de l'existence de ces parasites datant de l'Égypte antique. Ce sont des entités qui s'attachent à un esprit impressionnable et malléable, souvent un enfant. Elles se nourrissent de l'attention que leur hôte leur porte, de leur affection de leur loyauté. La plupart sont inoffensives, se contentent d'être l'ami imaginaire d'un enfant et finissent par disparaître quand leur hôte se désintéresse d'elle en grandissant. Quelques-unes deviennent affamées et sont capables d'interagir avec le monde réel pour disposer de plusieurs hôtes. L'agent spécial Virgil Crockett est convaincu que Melba Li est l'hôte d'une de ces entités. Elle lui demande alors s'il va l'innocenter du meurtre de Brinke Calle. Il lui répond que non, mais qu'il peut l'aider à sortir de temps à autre, si elle l'accepte de l'aider dans des enquêtes, elle et son entité Polly Peachpit. Elle ne répond pas. Il s'en va en indiquant qu'il reviendra pour obtenir sa réponse. le soir, assise sur son lit, elle repense à ce qui s'est passé cette soirée il y a 6 ans, entre elle et Brinke dans les bois.

L'éditeur DC Comics a décidé de mettre fin à sa branche Vertigo en 2019, produisant sporadiquement des miniséries pendant les 2 dernières années. Tim Seeley est un scénariste qui a commencé à se faire connaître avec sa série Hack/Slash en 2004 et qui a depuis écrit de nombreuses séries, tant de superhéros pour DC Comics, que ses propres créations comme l'excellent Revival avec Mike Norton. le lecteur est curieux de découvrir ce qu'il a pu concocter pour Vertigo. le titre est un jeu de mots sur les amis imaginaires, ici transformé en monstre imaginaire. le concept est expliqué en toutes lettres par l'agent spécial Virgil Crockett dans la première moitié du premier épisode. Puis le lecteur découvre ce que l'existence d'un tel ami/monstre imaginaire implique pour une personne qui en est l'hôte. le scénariste a choisi une trame simple : Melba Li a assassiné une de ses copines quand elle avait 12 ans, certainement sous l'influence de son amie imaginaire. Un service du FBI a conscience de l'existence de ses monstres, et a besoin d'employer une personne capable de la voir. Melba Li met son amie imaginaire Polly Peachpit à contribution et combat d'autres entités de même nature. Les enquêtes peuvent commencer.

Stephen Moinar réalise des dessins de type réaliste et détaillé, là encore un registre très classique pour un comics. Il investit du temps pour représenter les différents environnements. le lecteur peut identifier l'essence des arbres en lisières de forêts : des bouleaux reconnaissables aux marques sur leur écorce et à la forme des troncs. Un peu plus loin, l'artiste représente avec exactitude la fleur d'un iris Fulva, espèce endémique aux états du Sud des États-Unis. L'aménagement spartiate de la chambre de Melba Li dans le centre de détention exprime à la fois la situation carcérale et le fait qu'il s'agisse d'un ancien bâtiment avec de hauts plafonds. Pour leur première enquête, l'agent spécial Virgil Corckett et Melba Li vont loger dans le manoir de Loretta Glass qui loue des chambres. Au fil des épisodes, le lecteur peut voir la façade extérieure avec son architecture spécifique, ainsi que plusieurs pièces intérieures et leur aménagement : le hall d'entrée très haut de plafond avec son escalier pour accéder à l'étage, les boiseries, le grand salon particulier avec ses fauteuils, sa table basse, son canapé, son guéridon, sa bibliothèque, puis la cuisine où s'affaire Loretta Glass avec son bébé Omari dans les bras, la salle de bain. Stephen Molnar apporte le même soin pour représenter les toilettes d'une station-service où s'arrête Cameron Calle, ou encore le bar où Melba Li va profiter de sa liberté retrouvée pour descendre quelques verres de bourbon. le dessinateur détoure les éléments de décors d'un trait fin et précis, dans une approche descriptive de chaque lieu.

L'artiste représente les personnages dans une veine également naturaliste, leur donnant à tous une apparence distincte et veillant à les doter d'une ou plusieurs tenues vestimentaires cohérentes avec leur âge, leur statut social, leur profession. Les visages sont expressifs, parfois avec une moue ou une réaction un peu exagérée. Par exemple, le lecteur éprouve des difficultés à croire dans les réactions du bébé Omari ou certaines émotions un peu décalées qui apparaissent sur le visage de Virgil Crockett. Il ne peut pas croire à la réalité du geste de Melba Li qui menace de se taillader les veines alors qu'une rivière de larmes coule littéralement sur ses joues. Certains visages apparaissent parfois un peu lisses par rapport au degré de détails du reste des éléments du personnage, en particulier les vêtements. Après plusieurs séquences, le lecteur prend également conscience que l'artiste simplifie un soupçon les silhouettes pour que les personnages ressortent mieux dans les environnements qui sont eux un degré plus détaillé, dispositif visuel qui fonctionne bien. Quinton Winter s'en tient également au naturalisme dans sa mise en couleurs, nourrissant les traits encrés sans les écraser. Cela amène les artistes à intégrer les monstres de manière tout aussi littérale. Cette approche présente l'avantage de montrer avec évidence qu'ils peuvent interagir avec la réalité. Leur aspect grotesque avec des éléments enfantins découle tout naturellement de la nature de ces manifestations qui prennent la forme imaginée par de jeunes esprits.

Le lecteur guette avec impatience l'apparition complète de Polly Pichpeat et apprécie sa conception graphique : une forme arachnide évoquant un yokai japonais. le monstre suivant rappelle également un yokai représenté de manière plus littérale. L'attention portée aux détails fait que la dimension horrifique fonctionne bien, sans être non plus extraordinaire. Tim Seeley développe plusieurs moments surnaturels, dont des confrontations, mais aussi une découverte d'un endroit imaginaire très surprenant avec son ours en peluche. Il a également conçu plusieurs scènes visuellement mémorables : Virgil Crockett en train de danser le flamenco dans sa chambre, un petit garçon qui doit se retenir parce que les toilettes de la station-service sont occupées, le bébé Orami essayant de récupérer sa tétine en haut d'un escalier, une maternité avec les bébés dans leur pouponnière, Melba Li encore enfant se tenant devant les 3 filles meneuses de l'école, des habitants avec un gilet orange marchant sur une route en appelant un enfant disparu. En effet le récit ne se contente pas d'une histoire basique où les enquêteurs vont d'une confrontation à l'autre. Tim Seeley utilise les conventions du récit d'horreur pour agir comme révélateur. Cela va du très convenu (l'esprit de clocher d'une petite communauté), à du moins convenu comme la présence d'un personnage sourd et muet. le lecteur se rend compte qu'il peut interpréter les monstres comme étant l'incarnation de traumatismes, ou d'émotions négatives intenses, auxquels sont soumis de jeunes personnes impressionnables (Crockett le dit explicitement au début du récit). le lecteur ressent également que Polly Peachpit et les autres monstres incarnent la vie intérieure de leur hôte, une partie d'eux-mêmes inaccessibles aux autres êtres humains, une partie d'eux-mêmes qu'ils ne peuvent pas exprimer et partager, l'incommunicabilité de la richesse de leur imaginaire.

Ce récit peut se lire comme une première saison, mais aussi comme un récit complet, mêlant horreur et réalité ordinaire concrète, avec des dessins compétents et soignés, et un scénario sachant développer des visuels originaux. Seeley & Molnar savent donner vie aux monstres et leur insuffler du sens. Toutefois le lecteur éprouve des difficultés à se projeter dans les personnages, à prendre complètement au premier degré le récit.
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