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EAN : 9782849491515
112 pages
Petit à Petit (08/01/2009)
3.88/5   16 notes
Résumé :

Clémentine a un secret et elle ne dira rien. Pas à sa mère, pas à ses copines, pas à ses profs. Elle ne dira rien à personne. La peur lui vrille l'estomac, l'angoisse l'empêche de respirer. C'est un secret trop difficile, et parler veut dire y penser, veut dire accepter ce qui s'est passé, veut dire revivre la scène. Retourner dans la rue. Retrouver la camionnette blanche. Revoir l'homme. Non, ça, vraiment elle ne peut pas. Elle ne dira rien.

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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Il a suffi d'un prof absent. Un lundi. Finir à 16h au lieu de 17. Devoir rentrer à pied, seule. Et là, rue du Clos, une camionnette blanche stationnée le long du trottoir avec le moteur qui tourne, le carreau de la portière baissée et une voix d'homme qui appelle : « Mademoiselle, s'il vous plait ! ». Clémentine se retourne et voit ce quel n'aurait jamais voulu voir : « Ses mains touchent quelque chose, au niveau de la braguette de son pantalon. L'espace d'une seconde, mes yeux passent sur son visage, puis sans que je le décide, mon regard descend plus bas, attiré par le mouvement de ses mains ».

De retour à la maison après une course folle, Clémentine peine à retrouver son calme. Les jours passent, l'inquiétude perdure. Surtout, le lundi suivant approche, le prof est toujours absent et la jeune collégienne n'imagine pas une seconde rentrer seule chez elle…

Attention, sujet brulant, terrain glissant. La mauvaise rencontre, l'émotion engendrée par un événement inattendu et choquant. Comment aborder la question sans tomber dans la dramatisation à outrance et, à contrario, sans donner l'impression de survoler le sujet ? En parlant d'exhibitionnisme et non de viol ou d'enlèvement, Sophie Knapp choisit un angle d'attaque moins « frontal » qui lui permet néanmoins de démontrer avec beaucoup de justesse qu'une agression, même si elle n'est pas physique, peut faire de terribles dégâts psychologiques. On assiste, après la peur et le réflexe de fuite, au cheminement du traumatisme : l'enfermement dans le silence malgré le besoin d'être rassurée, l'impression de se sentir sale, honteuse, « presque coupable », la certitude d'avoir assisté à quelque chose qui n'était pas normal et que l'on n'a pas compris, la certitude que quelqu'un nous a fait du mal.

Clémentine est touchante, on a envie de la prendre dans nos bras pour la consoler, de lui dire que tout va bien, que tout va s'arranger, que l'on comprend son malaise. Ses parents sont eux aussi croqués avec beaucoup de justesse. Ils ne se rendent pas compte du changement de comportement, ils ne voient pas les signaux d'appel à l'aide envoyés par leur fille et ils réagissent de la meilleure manière possible une fois l'abcès crevé.

Publié pour la première fois en 2009 chez le même éditeur, ce petit roman intelligemment mené et d'une grande pertinence est un outil idéal pour faire prendre conscience aux enfants de l'importance de se confier à son entourage et de ne jamais garder pour soi des secrets trop lourds à porter.


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Mise en scène de l'exhibitionnisme et de l'attirance d'un adulte pour un enfant, La Camionnette blanche est un cours récit qui traite ce sujet avec pudeur. le lecteur suit l'évolution de la peur chez Clémentine et le choc que cette rencontre malveillante a entraîné chez elle. Sophie Knapp aborde avec simplicité mais aussi sérieux un événement qui provoque une rupture de la parole. Pour Clémentine, gênée de la situation, impossible de parler de toute cette histoire à ses parents et à ses amis. Peu à peu elle s'enfonce dans son secret et c'est avec justesse que l'auteur analyse un à un ses sentiments. La tension se palpe et l'on reste comme Clémentine sur le qui-vive, l'homme sera t-il de nouveau là ? tout devient menaçant autour de la jeune fille et le lecteur est enveloppé d'une atmosphère dangereuse.
La Camionnette blanche est un texte sensible et délicat, qui invite au dialogue entre parents et enfants suite à des événements similaires ou proches. C'est aussi un récit auquel nous pouvons tous être confrontés et qui fait entendre la voix de la victime, conseille de ne pas s'enfermer en soi-même, dans ses propres peurs. L'identification avec Clémentine est aisée :  on se retrouve dans ses joies de collégienne puis dans les frayeurs qu'elle exprime. Un roman qui est donc à la fois pour les adultes et pour les jeunes sur un phénomène de société regrettable.
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J'ai reçu ce livre dans le cadre de la dernière Masse Critique et j'en remercie Babelio et les éditions Petit à petit.
Je pense que ce court roman s'adresse à de jeunes lecteurs à partir de 10 ans.
L'héroïne, Clémentine, est en sixième et aspire à plus d'indépendance comme par exemple avoir le droit de rentrer seule à la maison sans que sa mère l'attende devant le collège. Elle aime passer du temps avec ses amies après les cours.
Mais, depuis qu'elle a croisé une camionnette blanche arrêtée sur le trottoir sur le chemin du retour qu'elle empruntait habituellement, sa vie a changé. Et est devenue un enfer pour elle.
Elle a peur. L'angoisse lui serre le ventre et occupe toutes ses pensées. Elle ne comprend pas ce qu'elle a vu mais elle l'a identifié comme un danger. Elle n'ose pas en parler ne sachant par quels mots le décrire. Elle ne veut plus revenir seule de l'école et surveille désormais avec anxiété les rues et les chemins...
J'ai trouvé très intéressant de mettre des mots sur ce genre de situation mais en fait pour faire comprendre que, face à une situation dérangeante, inconnue, seule la parole et les explications peuvent rassurer. Ce qu'exprime Clémentine du traumatisme qu'elle a vécu et ce qu'elle a ressenti les semaines suivante permet de mesurer l'impact sur l'esprit d'un enfant.
Un texte très utile je pense et qui mérite d'être diffusé dans les familles et les écoles.
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Ce livre est un tout petit roman de 80 pages, qui vise des lecteurs assez jeunes (à partir de 10-11 ans). Il se lit très facilement et très rapidement donc.
Pour se fondre dans la peau de cette jeune fille, nous incarnerons directement Clémentine. le roman est donc à la première personne. L'écriture est très simpliste, mais est appropriée pour la tranche d'âge visée. Pourtant, j'ai parfois trouvé que certaines phrases étaient trop concises.
Les événements s'enchaînent très rapidement.
C'est un roman qui permet aux jeunes de comprendre mais surtout ressentir le fond de ce sujet sensible, ce que l'on ressent quand on a affaire à ce genre de mésaventure. Une simple seconde peut tout perturber.
La psychologie de Clémentine sera chamboulée bien évidemment, car elle a aperçu quelque chose de malsain. Certes, cet homme ne l'a pas touché avec ses mains, mais il a pu la toucher par l'esprit en la choquant.
Ce livre se base donc sur les conséquences de ce choc, ce traumatisme qu'elle a subit dû à cette agression. Je pense qu'il est utile d'en parler auprès des jeunes, de ce sujet si délicat qui pourtant n'est pas nouveau.

Pour ma part, je trouve que ça manque pas mal de détails physiques au niveau de nos protagonistes, qui pourraient les rendre encore plus réels.

Un bon roman jeunesse avec un sujet abordé avec subtilité.


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Depuis son entrée en 6e, Clémentine revient seule le lundi à la maison. Mais ce soir-là, quand elle marche sans se presser sur le trottoir désert, une camionnette blanche est stationnée. le moteur tourne encore. Clémentine entend une voix d'homme un peu étouffée qui l'appelle, elle tourne la tête vers lui et elle voit les mains de l'homme au niveau de sa braguette… A partir de ce jour, plus rien n'est comme avant. Clémentine sombre dans le mutisme, elle vit avec ce lourd secret, restant dans la peur de rencontrer à nouveau cet homme. Dans ce roman, le thème abordé est celui des violences sexuelles faites aux enfants, les traumatisant jusqu'à la rupture de parole. Sophie Knapp soulève ce problème à l'aide d'une écriture simple, dure, drôle. Les mots ne suffisent peut être pas à guérir complètement, mais avec l'aide de ceux qui l'aiment, Clémentine arrivera à se reconstruire. [Françoise D.]
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
À ce moment précis, je ne réfléchis pas. Il me semble que c'est la meilleure solution. Mes jambes décident pour moi. C'est comme un instinct de survie, un réflexe. Mon corps me dicte ce que je dois faire. Et je suis sûre que si je le laisse faire ce qu'il décide, tout ira bien. Tout ira bien.
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[...]L'homme aussi est tourné vers moi, mais pas seulement son visage. Tout son corps me fait face, dans une position inhabituelle pour un homme assis à la place du conducteur. C'est ce que je me dis tout de suite. Ses jambes sont allongées sur le siège du passager et il n'a pas posé ses mains sur le volant. Elles sont occupées plus bas. Ses mains touchent quelque chose, au niveau de la braguette de son pantalon. L'espace d'une seconde, mes yeux passent sur son visage, puis sans que je le décide, mon regard descend plus bas, attiré par le mouvement de ses mains. Et je vois ce que je n'ai pas envie de voir.
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Même s'il n'a pas posé ses grosses mains dégueulasses sur moi, je n'avais pas envie de voir ce qu'il m'a montré.
C'est ça qu'il m'a fait : il m'a forcé à voir. (p.68)
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Il faudrait que j'en parle avec mes parents mais j'ai laissé passer plusieurs jours et maintenant je me sens bête de ne pas leur avoir dit tout de suite la vérité.
J'ai l'impression d'avoir fait une bêtise. Pourtant quand j'y réfléchis bien, je ne sais pas moi-même ce que j'essaye de leur cacher. p.16)
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Mais aujourd'hui, je ne sais pas si j'arriverais encore à marcher seule dans les rues. J'ai trop peur de faire des rencontres bizarres, de m'inventer des films et d'avoir des frayeurs pour rien. (p.59)
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Video de Sophie Knapp (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sophie Knapp
Roman jeunesse En librairie le 19 août 2017.
Clémentine a un secret, et elle ne dira rien. Pas à sa mère, pas à ses copines, pas à ses profs. Elle ne dira rien à personne. La peur lui vrille l?estomac, l?angoise l?empêche de respirer.
Dans ce roman jeunesse incroyable de sincérité et justesse, Sophie Knapp aborde le problème de la rupture de dialogue et la reconstruction difficile après un traumatisme.
https://www.petitapetit.fr/produit/camionnette-blanche/
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