Puis vint le premier métal : disons le premier métal usuel ; ce fut le bronze. La connaissance de l’or précéda certainement celle du cuivre, parce que l’or se rencontre à l’état natif dans beaucoup de pays. Il en fut sans doute de même de l’argent, dont l’extraction n’offre pas de grandes difficultés ; peut-être faut-il en dire autant du plomb, car du moment où un globule de métal fut trouvé dans les cendres du foyer, l’homme qui l’aperçut dut vouloir connaître le minerai d’où il était sorti, et, l’ayant découvert, il en chercha de pareil dans la montagne. Les matières qui peuvent se produire d’elles-mêmes dans les foyers, par la simple cuisson des minéraux, durent être découvertes les premières : tels sont le plomb et le verre ; le verre artificiel, ordinairement bleu, se montre en effet parmi les objets de parure des plus anciens temps. Au contraire, quand l’extraction d’un métal exige ou une très haute température ou une opération chimique, on peut admettre qu’un tel métal ne fut découvert que longtemps après les autres et à la suite de longs et infructueux essais. Le cuivre se trouve à l’état natif, mais en fort petites quantités ; la pyrite de cuivre ressemble à l’or, cependant on n’en tire le métal que par des opérations compliquées ; à en est de même de l’étain. Enfin, lorsqu’on est en possession de ces deux matériaux, il faut, pour en former le bronze, une dernière fusion qui n’est pas sans difficultés. L’idée même d’allier deux métaux ne se présente pas non plus tout d’abord, et, quand on l’a conçue, il faut encore chercher dans quelles proportions ils doivent être employés pour produire un métal nouveau, plus utile que chacun d’eux.