Monsieur le Comte écrivait son testament :
Tout ce que je possède sera distribué aux pauvres,
Je dis bien tout,
Excepté cette petite salière en argent,
Frappée de deux lys à l'envers,
(Sans la cuillère),
Volée pour moi quand j'étais petit
Par mademoiselle de la Glissière à ses parents,
Et qui fut le début de ma fortune.
Cette salière sera placée dans ma tombe
A côté du portrait de mademoiselle de la Glissière
Qu'on m'a refusée en mariage
Et que j'ai aimé en secret toute ma vie.
Pour paraître plus rusé qu'il ne l'était
Il s'était fait greffer une queue de renard.
Elle bourrait ses poches de miettes de lumière
Qu'elle laissait tomber de la fenêtre de sa chambre la nuit,
Pour faire joli.
J'étais dans l'impasse :
Le feu derrière, le mur devant.
A droite le vide.
Bon, le vide.
Hop !
Je distinguais les rochers en bas,
La mer plus loin...
Certes, je n'étais pas un poisson,
Mais pigeon voyageur, je fondis sans problème vers la Grande Bleue