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Moonstruck tome 1 sur 1

Shae Beagle (Illustrateur)Kate Leth (Illustrateur)
EAN : 9781534304772
120 pages
Image Comics (27/03/2018)
2/5   1 notes
Résumé :
Werewolf barista Julie and her new girlfriend go on a date to a close-up magic show, but all heck breaks loose when the magician casts a horrible spell on their friend Chet. Now it's up to the team of mythical pals to stop the illicit illusionist before it's too late.

The first chapter of the brand new, all-ages magical coffee-laden adventure from Lumberjanes creator GRACE ELLIS and talented newcomer SHAE BEAGLE.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome est le premier d'une série indépendante de tout autre. Il contient les épisodes 1 à 5, initialement parus en 2017, écrits par Grace Ellis, dessinés et encrés par Shae Beagle (avec la participation de Kate Leth à raison de 2 pages par épisode), et mis en couleurs par Kaitlin Quirk.

L'histoire se déroule dans la ville fictive de Blitheton où se côtoient des individus de races surnaturelles différentes vivant comme des êtres humains normaux. Ce jour-là, Julie (une louve garou) travaille à la cafétéria Black cat, comme à son habitude, étant de service en même temps que Chet (un centaure) son meilleur ami. Il la taquine sur sa relation romantique et platonique avec Selena (également une louve garou, ou peut-être une chienne garou) et sur sa lecture d'un tome de la série des Pleasant Mountain Sisters, roman pour la jeunesse mettant en scène 3 jeunes dans un collège, essayant de retrouver un chien perdu. Julie décide de prendre sa pause de 10 minutes, et va s'attabler en terrasse avec un café et son livre. Elle est interrompue par Mark qui vient de passer par une fenêtre en étage, sous sa forme de chauve-souris. Il vient encore une fois de se disputer avec sa copine Lindi (une gorgone) car il occupe le poste de guitariste dans son groupe où elle joue de la batterie. Il se cache dans le sweater de Julie, alors que Lindi descend l'escalier en extérieur comme une furie.

Il ne faut pas longtemps à Lindi pour découvrir Mark et l'enserrer avec les serpents de sa chevelure. Julie décide de les laisser se disputer et de rentrer dans le bar où elle trouve Chet en train de flirter (maladroitement) avec Manuel, un taureau anthropomorphe. Après son service, Julie rentre chez elle à pied, en échangeant des textos avec Selena. Elle lui propose de sortir avec elle le soir pour aller voir un spectacle de magie réalisé par Dorian (un renard anthropomorphe) et son assistant Anderson (un fantôme), dont un flyer vient de lui arriver ne plein visage, porté par le vent. Avant, elle passe dire bonjour à Cass qui est serveuse dans un bar, et qui se met à proférer des prophéties, comme habitée par une entité un peu sinistre. Sous le choc, Julie se transforme en lycanthrope, et elle rentre dans son appartement en courant, toute honteuse de n'avoir pas réussi à maîtriser sa forme. À la fin de chaque épisode se trouve une page de courrier des lecteurs, avec des réponses formulées par un personnage différent à chaque fois.

La couverture annonce la couleur : il s'agit d'une série à destination d'un public féminin assez jeune, d'une dizaine d'années, ou de jeunes adolescentes. S'il n'en n'est pas convaincu, il suffit au lecteur de regarder la bibliographie de Grace Ellis, pour se rendre compte qu'elle est également l'auteure de la série Lumberjanes, également à destination de la jeunesse. de son côté, Kate Leth a écrit la série Patsy Walker aka Hellcat. S'il n'est toujours pas convaincu, le lecteur le devient rapidement à la lecture de ces épisodes. Grace Ellis propose de suivre les aventures de Julie qui est le personnage principal. Il s'agit d'une jeune femme, visiblement indépendante puisqu'elle dispose de son propre appartement et qu'elle travaille, une tout jeune adulte. Elle présente la particularité d'être une lycanthrope, mais le récit ne repose pas sur ses exploits physiques de louve-garou. Dès la première page, le lecteur apprend à connaître une jeune femme un peu boulotte, un peu timide, ne souhaitant pas se faire remarquer, et ne souhaitant pas se transformer sous sa forme lupine. Elle effectue son travail dans la cafétéria avec un réel plaisir, car elle peut travailler avec son meilleur ami et les clients sont tous gentils et aimables. Elle ne sait pas trop comment s'y prendre pour faire évoluer sa relation platonique avec Selena. Elle reste assez farouche dès que leurs mains se touchent, ou lors d'autres contacts physiques inopinés.

Dès le premier épisode, le lecteur croise les amis de Julie : Chet le centaure souriant et de bonne humeur, le couple improbable de Lindi et Mark, Selena amicale et compréhensive, Cass assez bizarre à proférer au débotté des prophéties pas toujours très gaies. La dynamique du récit repose sur les interactions entre les personnages, avec des sentiments et des émotions à demi exprimés, des atermoiements souvent brefs. La scénariste ne s'en tient pas à cette forme douce de comédie romantique, elle intègre également une intrigue qui repose sur le caractère surnaturel de cet environnement. Lors du spectacle du magicien Dorian et de son assistant Anderson, Chet est dupé par le prestidigitateur et il perd sa croupe de centaure, pour devenir un être humain normal, ce qui le perturbe profondément. du coup, Julie et ses amis se mettent à la recherche du magicien qui a disparu sans laisser de trace. L'amorce de la résolution proviendra d'un coup de chance, quand les amis aperçoivent Anderson passer dans la rue en conduisant sa voiture. Au vu de la gentillesse de la narration, il ne fait pas de doute que l'histoire finira bien et que l'intérêt de la lecture ne réside pas là.

En phase avec le scénario, les dessins présentent un monde assez inoffensif et des personnages hauts en couleurs, mais aux formes arrondies et adoucies. Julie est donc un peu boulotte, en particulier au niveau des hanches et de son petit bedon, avec également un visage bien arrondi. Sa tête est marquée par des sourcils épais et une racine noire des cheveux au niveau de la raie. Elle s'habille aussi bien en robe qu'en pantalon, et change de tenue au gré des différentes séquences, sans pour autant que l'artiste n'insiste dessus ou ne transforme les apparitions des personnages en défilé de mode. Il n'est pas question de maquillage, Julie n'apparaît qu'une seule fois en robe rose à paillette et il s'agit d'un déguisement volontairement exagéré. La seule mention d'un accessoire de mode est un carré de tartan que Chet a ceint autour de ses hanches, enfin au niveau du tronc, juste au-dessus de la partie chevaline de son corps. le lecteur peut s'amuser à regarder les tenues vestimentaires : il constate qu'elles sont variées et très banales.

Shae Beagle crée des personnages immédiatement reconnaissables, avec des bouilles sympathiques, même pour les méchants, et des vêtements ordinaires. Les traits des visages sont simplifiés, et arrondis, avec des expressions exagérées, mais présentant quand même régulièrement des nuances d'émotion. Il est impossible de rester de marbre devant l'entrain de certains personnages, ou de ne pas ressentir la détresse de Julie quand elle se sent mal à l'aise, ou qu'elle se trouve dans l'incapacité de venir en aide à un de ses amis. L'artiste réalise des mises en scène variées qui donnent vie aux nombreux dialogues, dépassant l'alternance de têtes en train de parler, pour une prise de vue construite et différente à chaque fois, ce qui apporte un rythme allègre à cette comédie romantique. le lecteur remarque également que Shae Beagle se repose plus sur les couleurs pour donner une impression de lieu que sur des dessins détaillés. Mais quand la séquence le justifie, elle peut investir du temps pour représenter un décor complexe comme la terrasse du café Black Cat, l'intérieur du théâtre dans lequel se produisent Dorian & Anderson, une vue aérienne de la rue principale dans laquelle défile une parade, ou encore la grande salle du café Black Cat.

Outre l'histoire principale, le lecteur découvre une page des aventures de Mountain Sisters, une parodie gentille des livres pour fille, avec 3 soeurs d'une dizaine ou douzaine d'années préoccupées par la disparition d'un chien. Les dessins se font plus simples, évoquant vaguement ceux des Archie Comics, mais sans leur rondeur. La tension narrative repose sur la nécessité de retrouver l'animal de compagnie si une de leurs copines veut pouvoir sortir avec son propriétaire pour le bal de fin d'année. le lecteur éprouve l'impression que ces séquences servent à introduire une forme d'humour et de dérision douce, pour indiquer à quel point Julie est fleur bleue dans sa représentation des relations sentimentales. Grace Ellis s'amuse également à rédiger une fausse page de courrier des lecteurs à chaque épisode. Les lettres évoquent des problèmes de coeur ou de relation, et un individu un peu imbu de sa personnalité et surtout préoccupé de faire sa propre promotion répond à côté de la plaque. C'est drôle, sans méchanceté, et un peu fade.

Arrivé à la fin du récit, le lecteur se rend compte qu'outre le fait de retrouver le derrière du centaure, il y a un autre enjeu. C'est l'effet cumulatif de plusieurs scènes qui permet de comprendre que Julie aimerait par-dessus tout être normale, du point de vue de la morphologie humaine, et qu'elle essaye de contrôler ses émotions à chaque instant pour ne pas se transformer dans son apparence lupine. le lecteur est sensé établir le parallèle avec Chet qui fait tout pour retrouver sa morphologie de centaure avec laquelle il ne peut aucunement passer pour un humain. Il est alors possible d'envisager cette série sous l'angle de la différence, chaque personnage étant un monstre, et de l'acceptation de soi, de la tolérance et de la compréhension. Grace Ellis met en scène un début de relation amoureuse homosexuelle avec un tel naturel que le lecteur peut ne prêter aucune attention au fait qu'il s'agit de 2 adolescentes. Il n'en reste pas moins que cela constitue un exemple positif sous la forme d'une évidence.

Ce tome s'adresse vraisemblablement plus à un lectorat féminin et jeune, qu'à un public adulte et mâle. À cette réserve près, il est possible de tomber sous le charme des dessins très agréable à l'oeil, d'être sensible au malaise de Julie quant à sa condition de louve garou, mais aussi de relation avec Selena, qu'elle ne sait pas trop comment appréhender. L'intrigue est linéaire et simple et son dénouement ne fait pas grand doute. 4 étoiles pour une jeune lectrice, 2 étoiles pour un lecteur chevronné qui ne trouvera pas son content en termes ni d'intrigue, ni de développement des personnages, ni de profondeur des thèmes abordés.
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