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EAN : 978B0014XANE0
122 pages
Les Editions du Jour (30/11/-1)
4.5/5   1 notes
Résumé :
“ L'image que je propose, écrit Jean-Paul Desbiens au tout début de son livre, c'est celle du Québécois typique, parti de loin, soumis à une éducation erratique, mais parvenu quand même à la vie. Je veux qu'on puisse dire : hé ! ce qu'il a fait, je peux le faire ; ce qu'il a traversé, je peux le traverser. Je charrie peut-être en croyant que l'ai traversé beaucoup de choses. Enfin, vous jugerez. ”

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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Droite, gauche, infinies discussions et une grosse mathèse de doctorat en perspective. Très peu pour moi : à chaque vie suffit sa mathèse. Je dis quand même mes petites idées là-dessus. Et d'abord, ces notions-là ne sont pas des importations. Les hommes se divisent en hommes de droite et en hommes de gauche, comme ils se divisent en introverts et en extraverts ; en obèses et en filiformes ; en imbéciles et en malins. Le malheur, c'est qu'on est toujours le gauchiste ou le droitiste de quelqu'un. On n'en sort pas si l'on attend de mettre la main sur le gauchiste intégral, vacciné et barbu, ou sur le droitiste indiscutable, médaillé et joufflu. Mais on peut s'entendre sur ceci, qui est fondamental pour la question qui nous occupe ici : l'homme de gauche, c'est l'homme qui aime la pauvreté ; l'homme de droite, c'est l'homme qui aime le pouvoir. Point. Ce sont là, de part et d'autre, les plus petits communs dénominateurs. Il peut y avoir beaucoup de flottement si l'on considère les abonnements aux revues, ou les prises de positions hâtives, mais le fond demeure. Par nature, je suis plutôt un homme de gauche, mais la formation que j'avais acceptée, car je l'avais acceptée et non subie, avait réussi à me plaquer certaines réactions typiques de l'homme de droite ; c'est ainsi que je fus franquiste et pétainiste ; que la grève de l'amiante me trouva fort réticent, etc. À l'hôpital, j'eus l'occasion de décaper mon vrai moi, ou en tout cas, de commencer ce travail de récupération de moi-même. Je pompiérise en appelant cela mon passage de droite à gauche. On voit du moins ce que je veux dire par là.

pp 56-7
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Un bon nombre de Canadiens français, montréalais surtout, représentent un monde en dissolution. Parti pris est le seul morceau un peu solide qui flotte dans ce « consommé ». Doctrinaires de la dissolution et non pas artisans de l'unité. Si le Canada français a un avenir, symétriquement, ce monde en dissolution n'en a pas. Pourquoi ? Parce qu'on ne bâtit rien quand on se définit soi-même par le refus. La gauche systématique comme la droite systématique se définissent, partout dans le monde, par le refus. Le dialogue qu'ils poursuivent est un dialogue de déracinés, parce que c'est un dialogue d'hommes sans amour. Ils n'aiment rien. Parce qu'ils ont été gavés de curés et de culture littéraire, ils croient être pour Marx et pour l'économique. Ils se prennent au sérieux, mais ils ne sont pas sérieux. Quand on veut s'occuper d'économique, on ne fait pas de dissertation économique. on investit 10 ans dans l'étude. Ils ont été formés à faire des dissertations. Des dissertations littéraires. Ils continuent à faire des dissertations : des dissertations économiques et des dissertation marxistes. Ils ont seulement changé de chanoines : au lieu de réciter les encycliques, ils récitent Jacques Berque. À cause de leur formation, ils prêchent, là où il faudrait étudier. Étudier la réalité canadienne-française, étudier les maîtres, mais les maîtres actuels, ceux qui prédestinent les 10 ou 20 prochaines années et non pas ceux qui n'en finissent plus de prophétiser ce qui aurait dû arriver pour que Marx ait raison.

pp. 83-4
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Je ne crois pas aux petits bourgeois bourrés de complexes qui veulent convoquer la nation à régler leurs problèmes personnels. Pour se sentir « pur intellectuel de gauche », la condition nécessaire, c'est d'être né dans la bourgeoisie. C'est à cette condition seulement qu'on peut se forger une nouvelle nature en reniant férocement l'ancienne. Mais quand on est né dans la pauvreté, on n'a pas besoin de renier sa naissance pour se guérir de la culpabilité d'être né bourgeois et d'avoir fait son cours classique.

pp. 95-6
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Le métier d'éducateur n'ira pas se simplifiant. Il deviendra de plus en plus complexe et exigeant. La civilisation du loisir est à nos portes, si la Bombe n'arrive pas sur nos toits avant. Demain, quelques hommes seulement suffiront à produire pour tous ; quelques autres seront chargés d'administrer. La terre deviendra une vaste garderie. On s'ennuiera copieusement dans cette pouponnière si on n'est pas instrumenté pour comprendre. Comprendre, voilà quelle sera bientôt l'activité principale de l'humanité.

p. 89
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Le métier de l'avenir, c'est le métier d'éducateur. Il y faudra des hommes entièrement dévoués, car ce métier est rongeur de temps et rongeur d'âme.

p. 90
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