#StopAsianHate

Année 2020, suite à la pandémie de Covid-19. France.
Depuis le déconfinement la population peine à reprendre une vie normalement d'autant plus qu'un semi-confinement est en cours.
Et avec cette crise sanitaire une vague importante de racisme anti-asiatiques est observée. Notamment à Vitry où vit Minh Quân. Une semaine auparavant, un jeune homme a été agressé dans un parc et se trouve dans le coma. le climat d'insécurité est de plus en plus étouffant jusqu'à l'agression de la mère de Minh Quân.
Ce n'est plus possible, il faut réagir.

Un roman plutôt poignant. Surtout au début, concernant les descriptions des agressions et les insultes à répétition.
La sensation d'étouffement est assez présente également à la lecture. C'est plutôt bien joué mais j'ai trouvé ma lecture quelque peut éprouvante pour mon petit coeur d'artichaut.

Ce n'est pas le premier roman de Christophe Léon que je lis et j'ai retrouvé la même sensation de lecture qu'à l'époque même si je me suis demandé si le style ne commençait pas un peut à faire daté. C'est immersif. Ca interpelle et ça questionne. C'est assez criant de réalité et de vraisemblance.

La mise en situation organisée par le CPE est plutôt intéressante, tout comme la question de l'empathie et l'indifférence ambiant dans notre société.

Concernant les personnages, notamment Minh Quân et quelques autres, sont réalistes. Je m'y suis tout de suite attaché. D'autres profils sont un peu moins rependus de part leur qualité à sortir du lot et à réagir.

Bref, je recommanderai plutôt deux fois qu'une, ne serait-ce que pour interpeler et alerter sur l'anormalité de certains comportements, certaines remarques, le racisme banalisé... .

Un roman qui choque et qui appelle à l'action, par son réalisme et l'injustice qu'il met en scène.

On entre dans l'histoire avec l'agression d'un jeune homme asiatique. Et puis, c'est la mère d'un lycéen, d'ailleurs lui-même victime d'insultes dans sa classe, qui est volée dans la rue. Enfin, il y a tous ces tweets haineux laissés par des anonymes à l'encontre de la communauté asiatique.

Cette violence soudaine ne l'est pas totalement. Ce n'est qu'une recrudescence d'a priori, de pensées formatées et de comportements discriminants, certes motivés par le confinement de 2020, mais déjà existants, que ce soit dans les bas-quartiers ou dans les classes moyennes françaises.

En tant que lycéenne au moment du confinement, comme Minh Quân, j'ai été abasourdie d'apprendre l'ampleur de la haine verbale et physique qu'avait subie la communauté asiatique. Je l'ignorais. Ce roman nous apprend également une chose : face à des comportements haineux qui se reproduisent facilement, la prévention et la solidarité seront des forces, car le racisme n'est au final qu'une spirale de pensées automatisées, un rejet de l'autre qui ne s'appuie sur rien de solide.

J'ai beaucoup aimé lire StopAsianHate.
Je ne savais même pas qu'il y avait eu des problèmes de ce genre, aussi grave qui plus est.
C'est assez touchant, et je trouve que le dernier chapitre est très joli. Il donne l'impression que la tension accumulée tout au long du texte empêchait de porter la plus petite parcelle d'attention à ce qui peut être pacifique, et le calme qui revient à la fin permet de poser un regard plus observateur sur ce qui entoure la scène.
Chloé