The Mighty Avengers : L'initiative Ultron

Ce tome regroupe les épisodes 1 à 11 de la série dérivée "Mighty Avengers", initialement parus en 2007/2008, tous écrits par Brian Michael Bendis.

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- L'initiative Ultron (épisodes 1 à 6, dessins et encrage de Frank Cho) - Après les événements de Civil War, Tony Stark décide de former les jeunes superhéros dans le cadre du projet The Initiative, à raison d'une équipe par état et d'avoir sous ses ordres sa propre équipe d'Avengers. Il forme donc les Mighty Avengers sous sa responsabilité et sous le commandement opérationnel de Carol Danvers (alias Ms. Marvel). Sont ainsi recrutés Arès (dieu de la guerre), Wasp (Janet van Dyne), Wonder Man (Simon Williams), Sentry (Robert Reynolds) et Black Widow (Natacha Romanoff). Leur première aventure les confronte à une nouvelle version d'Ultron qui a pris possession de l'armure d'Iron Man, et donc de son corps.

Après plusieurs tomes plutôt agréables des New Avengers (à commencer par Chaos), Brian Michael Bendis et Marvel avaient pris le pari de doubler la dose avec cette série dérivée. le lecteur retrouve le même scénariste Bendis, et Frank Cho aux dessins (spécialiste des pin-ups et des rondeurs féminines en général, mais aussi des expressions faciales et de la gestuelle corporelle) qui avaient déjà travaillé ensemble sur la série "New Avengers".

Mais voilà, dès le début de ce lancement prestigieux de série, Frank Cho prend du retard dans les dessins et Bendis change son fusil d'épaule : au lieu d'une série complémentaire de la série mère, ce sera une série plus fun (et malheureusement plus décompressée). Au secours ! le scénario est indigent. L'intrigue ne fait en rien avancer les choses, si ce n'est l'officialisation de cette nouvelle équipe d'Avengers. On ne sait pas pourquoi Ultron est revenu. L'excuse pour le transformer en femme est bidon et ne sert qu'à permettre à Frank Cho de dessiner une femme dénuée de vêtements. Bendis s'essaye à une série avec une forte composante humoristique et c'est pitoyable. Il prend le parti de faire apparaître l'écart qui existe entre ce que dise les personnages et ce qu'il pense. C'est navrant, il aurait mieux fait de se cantonner à ciseler ses dialogues, activité pour laquelle il a véritablement un don.

Les illustrations de Frank Cho montrent qu'il a vraiment pris son temps. Mais après avoir contemplé les rondeurs d'Ultron et les attributs de Miss Marvel, on aimerait bien avoir autre chose à se mettre sous la dent. Au final, son talent pour les expressions s'exprime le plus dans le visage d'Ares. Ses jolis dessins ne suffisent pas pour sauver une histoire sans aucun intérêt.

Si vous êtes un fan de Frank Cho, vous avez une bonne excuse pour acheter ce tome. Si vous êtes traumatisé à l'idée qu'il manque un numéro dans votre collection des Avengers vous n'avez pas le choix. Par contre dans tous les autres cas, n'hésitez pas, fuyez cette histoire.

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- La bombe Venom (épisodes 7 à 11, dessins de Mark Bagley, encrage de Allen Martinez, Danny K. Miki, et Victor Olazaba) - La première scène se déroule entre Spider Woman et Tony Stark. Jessica Drew lui a amené le cadavre du skrull ayant pris la place d'Elektra (il s'agit des prémices de Secret Invasion) et ils conviennent que le plus efficace pour découvrir ce qui se cache derrière cette découverte est d'intégrer Spider Woman aux Mighty Avengers. Et à partir de là, c'est le retour au ton plus léger du tome précédent avec Miss Marvel qui recommence à se demander qui est le chef quand Tony Stark impose la nouvelle recrue. Une équipe de récupération des restes des satellites détruits dans le tome précédant provoque par inadvertance le lancement d'une arme qui consiste en un lâcher de spores de Venom (le costume noir de Spider Man) dans l'atmosphère de Manhattan. Les Mighty Avengers interviennent pour limiter la propagation, ils croisent les New Avengers venus pour la même raison. Tony Stark découvre rapidement que cette contamination a ses sources dans une technologie en provenance de la Latvérie. Et ni une, ni deux, les Mighty Avengers (Iron Man, Miss Marvel, Sentry, Black Widow, Ares, Wasp et Spider Woman) envahissent le château de la capitale de ce pays dans ce qui ressemble fort à une déclaration de guerre. Or il se trouve que ces temps-ci Victor von Doom faisait joujou avec sa machine à remonter le temps et il se trouve projeté dans le passé avec Iron Man et Sentry.

Il est évident que Bendis ne souhaite pas faire un copier-coller des New Avengers avec cette série. Ici il rend un hommage appuyé aux aventures d'Iron Man et Doctor Doom à l'époque arthurienne par David Michelinie et Bob Layton (Fatal héritage). Mark Bagley réalise des planches très soignées et vraiment réussies (un peu trop de pleines pages à mon goût). On croirait vraiment être revenu au temps de Doctor Doom dessiné par John Byrne et Iron Man dessiné par John Romita Jr et encré par Bob Layton. Les rencontres en Victor von Doom et Morgan le fey (6 pages en tout) sont peintes par Marko Djurdjevic dans un style à la fois sobre et éloquent.

Cette aventure tient nettement mieux la route que la précédente ; il s'agit d'une folle escapade sans réelle incidence à moyen ou cours terme sur le monde des Avengers, mais bien rythmée, bien construite et divertissante. Pourtant plusieurs aspects empêchent de prendre plaisir à cette lecture. L'usage de Venom est purement gratuit et juste pour l'effet de choc. Bendis plombe lui même son thème de voyage dans le temps quand von Doom explique à Morgan le Fey qu'il lui suffit de revenir quelques minutes plus tôt pour défaire ce qui a été fait : rien de ce qui va suivre n'a d'importance et le scénariste se prend les deux pieds dans le tapis des incohérences nées des paradoxes temporels. L'attaque du château de Doom par les Avengers est d'une bêtise sans nom : comment croire un instant que Doctor Doom n'a pas mis en place des moyens de défense appropriés contre les attaques de superhéros ou qu'Iron Man n'a pas conscience de l'irresponsabilité de cet acte d'invasion ? Toutes ces incohérences couplées à l'humour bas de gamme et pas drôle font de cette deuxième une lecture inutile.