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4,16

sur 422 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Edward Abbey raconte dans Désert solitaire ses étés à officier en tant que ranger dans le parc national des Arches à Moab dans l'Utah à la fin des années 1950.
« Puisqu'on ne peut pas plus mettre le désert dans un livre qu'un pêcheur ne peut haler la mer dans ses filets, j'ai essayé de créer un monde de mots dans lequel le désert représente plus un moyen qu'un matériau. » Dans la chaleur accablante du jour et dans les nuits fraîches, Edward Abbey rend hommage à la faune, à la végétation, aux minéraux et aux formations rocheuses du parc. Véritable randonneur et grimpeur, il s'offre aussi des coups de gueule au mode de vie américain dédié à l'automobile, aux gestionnaires des parcs nationaux et au sort que son pays réserve au peuple amérindien de l'Ouest.
Ses chroniques estivales peuvent se lire dans le désordre même s'il en suit la chronologie mensuelle de fréquentation du parc, soit du 1er avril au 31 octobre. Son écriture simple mais dédiée à la contemplation des paysages contribue au plaisir de lecture.
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L'ouest américain, ses déserts, sa chaleur, sa faune sa flore si particulière voilà ce que nous raconte ici Edward Abbey, il décrit merveilleusement bien ces paysages minéraux.

Le récit est ponctué d'un constat déjà alarmant pour son époque, doit-on faire découvrir ces trésors ou touristes au risque de tout dénaturer ou bien laisser à l'état brut et que les plus téméraires s'y aventurent ? Quelles sont les conséquences écologiques du développement (de masse) du tourisme dans ces parcs nationaux ? Qu'on se le dise le paysage que l'auteur nous narre n'existe déjà plus.
Cependant je trouve ses idées légèrement radicales.

Malgré un sujet qui m'intéressait fortement, j'ai mis plus de 2 semaines pour venir à bout de ces quelques 350 pages... Je me suis parfois perdue dans le récit, un flot d'information et d'anecdotes parfois un peu trop dense.

J'en attendais beaucoup, je reste sur ma faim.
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Edward Abbey a publié ce livre en 1968, mais il y relate son expérience de ranger dans le Parc National des Arches, dans l'Utah, à la fin des années 50. Il a repris son journal de bord pour écrire le livre, d'où de somptueuses pages sur la faune et la flore du désert, dont il remarque que, comme l'une et l'autre sont rares et clairsemées, chaque spécimen n'en est que plus original, plus fort et plus intéressant, donc. Il n'hésite donc pas à détailler sur de longs paragraphes le mode de vie du lézard tigré ou du serpent indigo, la floraison du yucca ou de la sauge des sables, le parfum du genévrier. Il évoque aussi son installation dans sa cabane éloignée de tout, ses marches dans le désert à la rencontre des fameuses arches, ses activités de ranger, les innombrables dangers du désert Mais surtout il prêche pour que les parcs soient interdits aux touristes motorisés : « Un homme à pied, à cheval ou à vélo voit plus, sent plus et savoure plus de choses en un seul mile qu'un touriste à moteur en cent. »

Et là, ce réquisitoire contre les touristes américains très dépendants de leurs voitures, ne daignant pas mettre un pied à terre sauf pour aller manger un burger, m'a un peu lassée. Au bout d'un moment, j'avais envie de dire que oui, j'avais compris le message. Je ne sais pas ce qu'il en est actuellement dans ces parcs, je suis bien sûr totalement d'avis que ne laisser que des marcheurs, cavaliers ou cyclistes y pénétrer est le meilleur moyen de les protéger.
J'ai trouvé que Edward Abbey, lui, en tant que ranger, utilisait tout de même pas mal son pick-up, et ai été surtout choquée par un passage et cette citation passionnante où Edward Abbey évoque un souvenir de ses années d'étudiant : « En chemin, nous nous arrêtâmes brièvement pour faire rouler un vieux pneu par-dessus la falaise du Grand Canyon. » Vraiment ? À noter qu'il cite ce haut fait non pour montrer comme il était jeune et bête, mais pour évoquer quelque chose qu'il a entendu dire par un ranger à cette occasion : ah bon, le ranger regardait ces jeunes jeter des pneus dans le Grand Canyon ? Ce devait être la fin des années 40, mais tout de même… de plus, j'ai été souvent agacée par le côté « vieux donneur de leçons » d'Edward Abbey, avant de me rendre compte que lors de son activité de garde saisonnier, il avait à peine une trentaine d'années et quarante ans lorsqu'il a écrit ce livre.
Bref, je crois que je préfère les romans d'Edward Abbey, j'avais trouvé le feu sur la montagne « émouvant et contestataire à la fois, une très belle découverte » et pour finir, je vous laisse encore une belle image sur la nature et les grands espaces, dont le livre ne manque pas. Et je dois reconnaître que j'ai beaucoup aimé ces descriptions.


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Une nouvelle fois nous retrouvons Edward Abbey dans un bouquin qui magnifie le désert, son désert, le désert américain au coeur de l'Utah. Dans les années cinquante, l'auteur prend un job saisonnier de ranger dans un parc national au sud-est de l'Etat d'avril à septembre. Plusieurs années de suite il renouvellera l'expérience, tenant un journal où il y consigne ce qu'il voit et fait. C'est à partir de ce matériau que ce livre a été écrit dix ans plus tard, en 1967, et dès la préface il prévient « la plus grande partie de ce sur quoi j'écris dans ce livre a déjà disparu ou est en train, rapidement, de disparaître ». D'où l'amertume qui sue parfois au détour de quelques phrases quand il constate que le paradis terrestre n'est plus ce qu'il était. A contrario, c'est aussi cette déception qui rend ces pages plus attachantes encore. Edward Abbey nous livre ce qui aurait pu être un texte écrit par Adam après son expulsion du Paradis. Ici la nature est dure et sauvage, sublime et immense, cachant des merveilles inaccessibles au fond des canyons où seules les prouesses physiques et la volonté de l'auteur lui permettent de les entrevoir. Pour le néophyte, désert semble rimer avec rien, pourtant le bouquin regorge de noms de plantes, de pierres et d'animaux souvent peu familiers, trahissant la grande culture de l'écrivain et de l'homme de terrain. A lire avec une bouteille fraîche à portée de la main.
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En ouvrant Désert solitaire d'Edward Abbey, ne vous attendez pas à trouver un roman à intrigue ni à rencontrer des personnages attachants. On est bien loin de ce type de littérature avec ce livre entièrement dédié à la nature et à chacun de ses éléments. Ce n'est donc pas un roman, pas même un roman d'aventure, que l'auteur nous offre mais une contemplation sur 350 pages et j'ai plutôt aimé cette parenthèse loin de tout.

Ce texte retranscrit le ressenti brut d'Edward Abbey qui a officié comme ranger saisonnier dans le parc Arches National Monument dans l'Utah. Il y avait déjà rempli cette mission dix ans auparavant. le retour est âpre, les chemins se bétonnent de plus en plus et les parkings et aires de camping poussent comme des champignons. Avec ce livre, nous vivons aux côtés de l'auteur, une saison au coeur d'un désert rocheux menacé par le tourisme de masse, un état des lieux qui date de la fin des années 60 dont l' écho se fait plus grave avec les années.

J'ai vécu ce livre comme un retrait misanthropique du monde urbain. L'auteur nous immerge dans des paysages infinis et il n'a pas son pareil pour décrire une étendue rocheuse, une végétation, une nuit d'été… Désert solitaire ou si le nature writing nous faisait ressentir la poésie pure d'une nature sauvage. L'auteur aime partager son amour pour cette nature brute dont la contemplation se mérite, par la sueur et par le sang, en marchant des heures, en éprouvant la faim et la soif. Ce roman est un manifeste pour la préservation de l'environnement, pour la protection de ces décors merveilleux que sont les canyons. Plus on avance dans le récit, plus l'auteur exècre l'humain, sa civilisation et sa culture du tourisme, un tourisme de masse qu'il voit gagner les canyons de façon inquiétante. L'homme ayant besoin de s'approprier chaque morceau de terrain et de tout détruire à grands coups de bétonneuse. Edward Abbey dresse un état des lieux alarmant qui date aujourd'hui d'il y a cinquante ans, aussi quand je l'ai refermé la première question qui m'est venue à l'esprit a été « quel regard porterait Edward Abbey sur son paradis rocheux aujourd'hui ?  » Serait-il complètement anéanti par ce qu'il verrait ? Car ce livre est une véritable déclaration d'amour à la nature intacte et souveraine, l'auteur nous fait ressentir tout autant son émerveillement devant les paysages incroyables qui s'offrent à lui que son immense tendresse pour le genévrier qui se dresse non loin de sa caravane. Son ton est doux quand il nous parle du vent, du désert et du ciel et se durcit très vite dès qu'il évoque ses congénères, il devient amer et condescendant vis-à-vis de ceux qu'il nomme les touristes motorisés. J'ai trouvé son regard extrêmement fataliste par moments, tout au long du récit, il ne donne pas l'impression de vouloir agir pour changer les mentalités, il se pose plutôt en donneur de leçons se gargarisant de comprendre la nature bien mieux que les autres, ces autres qu'il méprise et pour qui il n'éprouve aucune compassion, travers dont il se vante à plusieurs reprisese. Cette absence de bienveillance ternit le bel élan et le véritable message du livre, car selon moi, la sauvegarde de cet environnement naturel et de ses paysages enchanteurs ne peut se réaliser qu'à la condition de croire qu'il reste une petite lueur d'espoir.

Désert solitaire est une lecture qui amène à la réflexion, à l'émotion et à la réaction. Ce récit porte un message fort sur la préservation de l'environnement et sur l'attachement de l'auteur à revenir à une vie simple loin des sphères consuméristes et bien plus en phase avec la nature.
Lien : https://thebookcarnival.blog..
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Désert solitaire est un très bon livre dans lequel on plonge dans le désert, l'idéologie, le message et la vision de l'auteur est super.
Je regrette le manque d'action, le peu de dialogue je m'y attendais, mais il ne se passe pas grand chose, comme dans le désert, tout s'étire en longueur. Il me tardait de le terminé après 250 pages.
Néanmoins cela reste un bon livre avec une belle idée à prendre en compte pour la planète.
Arrêtez vous et observez autour de vous.
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A la fin des années cinquante, Edward Abbey a été ranger dans le Arches National Park, lors de la saison touristique de avril à septembre.

Par ce texte, écrit à partir des notes prises pendant ses deux séjours "in the wilderness", il nous transmet son amour de la nature et de ces sites incroyablement beaux. Il nous parle de la faune, de la flore, de ses balades avec des amis. Il souhaite évidemment protéger les parcs et dénonce l'administration qui, sous couvert des mêmes velléités, ne fait que goudronner pour augmenter le flux de touristes. Pour l'auteur, le désert se mérite : il est difficile d'y aller et d'y vivre, il en a toujours été ainsi, alors qu'il en soit toujours ainsi.

Quarante ans plus tard, il faut bien avouer que ce cri d'alarme est resté lettre morte auprès des autorités...
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Hymne à la nature, même désertique avec beaucoup de description des paysages, de la faune et de la flore. C'est aussi une critique acerbe de l'ouverture au tourisme industriel et de l'utilisation de la voiture. le héros vit également de belles aventures loin de la civilisation consumériste.
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