Ca va mal finir, ça va forcément mal finir... Et puis non. Enfin oui, mais non.
John Vogelin, propriétaire - comme son père avant lui - d'un ranch et de terres dans le grand Ouest américain, se soit menacer d'en être dépossédé par le Gouvernement et l'armée US qui ont entrepris de faire du pays alentour, une zone militaire d'essais de missiles. Tous ses voisins ont cédé. Mais comme dans Astérix, lui seul résiste encore. Avec son petit-fils Billy et son ami Lee, il va se battre, jusqu'au bout, pour conserver son droit à la propriété, à la transmission, à la Terre.
Il y a d'abord dans ce livre une atmosphère extraordinaire de nature, de grands espaces, de paysages, d'animaux, qu'Abbey arrive à faire parfaitement ressentir au lecteur. On ferme les yeux et on y est. On parle de "nature writing". Moi j'y retrouve les agréables sensations éprouvées dans ma jeunesse devant les grands westerns, aux images grandioses, aux couleurs rougeoyantes sous les feux du soleil, aux ambiances héroïques.
Il y a surtout deux belles histoires : celle d'un homme attaché à ses principes, à ses valeurs et à son amour pour ce qui fut sa vie, qu'il place au-dessus de sa propre existence. Et l'histoire d'un adolescent, qui en un été, sous l'influence du Grand-Père adulé et de Lee, le modèle, va se forger ses valeurs de futur adulte. Liberté, combat, obstination...
Je me suis souvent pris à repenser à La Terre de
Zola en lisant
le feu sur la montagne... Un thème universel, de A(bbey) à Z(ola).
Un (léger) coup de griffe (au traducteur) : l'abus du passé simple, devenant lourd au fil de la lecture.
Un (grand) coup de coeur : le livre est un bel objet, qui augmente le plaisir de la lecture ; bravo donc au travail de l'éditeur !