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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
***Vie de femme sacrifiée sur l'autel du génie littéraire !!...

Encore un immense MERCI aux "camarades-libraires" [ Librairie Caractères/ Issy-les-Moulineaux ] qui m'ont fait l'agréable surprise de me prêter les épreuves non corrigées de "Frieda" [ La véritable histoire de
Lady Chatterley ], à paraître le 2 avril 2020... Biographie romancée et
très "sérieusement" documentée, d' Annabel Abbs, que je m'étais déjà notée...
Ainsi, je vais avoir la chance de la lire en avant-première, tout en découvrant cette maison d'édition, Hervé Chopin !!


"Un pavé"...foisonnant, dévoré en quatre jours...en apportant la précision, que j'ai éprouvé le besoin de prendre de nombreuses notes , de faire des recherches... car ayant lu, il y a fort longtemps de nombreux textes de D.H. Lawrence, pour lequel j'avais le plus vif intérêt, en ayant débuté, comme tant de lecteurs , le dit "sulfureux" "Amant de Lady Chatterley", lu dans une sorte de gêne ou de confidentialité conspiratrice...très vite , j'ai lu d'autres textes de l'un des auteurs le plus censurés" de l'histoire littéraire, grâce à d'autres sujets très finement décrites et analysés dont la psychologie féminines, dans une époque moralisatrice, hypocritement "religieuse" ou "machiste", où les Hommes et les conventions sociales mènent la danse !!
Un autre sujet est omniprésent dans les écrits de Lawrence, qui avait fortement retenu mon intérêt: la colère quant aux cloisonnements, préjugés, inégalités induites par l'origine sociale [ "Fils de mineur", Lawrence subit de plein fouet, le rejet, le handicap de ne pas être né dans la bonne partie de la société...]

Ce récit commence par le tableau conjugal et familial de Frieda Weekley,
née Baronne de Richthofen, mère très aimante de trois jeunes enfants,
épouse d'un professeur- linguiste fort brillant, mais combien ennuyeux et conservateur dans sa vie personnelle et d'époux !
Un tableau assez tristounet et provincial qui laisse la baronne, personnalité
aussi expansive que sociable, très frustrée, oubliant comme elle peut ,sa grande solitude dans une boulimie de lecture et dans l'expression de son immense amour pour ses enfants !!!

Un couple que l'on sent mal assorti; le mari, Ernest, en dépit de son attachement amoureux, ne fait rien partager de ses recherches
intellectuelles à son épouse; une femme devant se contenter de rester
dans son rôle traditionnel de mère, d'épouse, de femme au foyer... Mais
surtout qu'elle ne se mêle pas des "choses sérieuses" des hommes. Il ne
manquerait plus que cela...!!!

Ernest est coincé, rempli des règles morales et des rigidités de l'époque !!

Frieda fit d'abord un voyage en Allemagne, rencontra les milieux progressistes et révolutionnaires de Münich, dont Otto Gross, psychanalyste, et personnalité avant-gardiste, qui affirmait son rejet de la monogamie, du mariage et de toutes les règles sociales conformistes , restrictives,pudibondes...
Frieda aura une liaison passionnée avec Otto, s'intéressera à ses travaux .
Elle en sera transformée à jamais comme si cette remise en cause de son
existence de femme au foyer (interdite de vie intellectuelle personnelle...)
préparait sa rencontre future avec l'auteur de "L'Amant de Lady Chatterley"...

Plus tard, Frieda croisera par hasard D.H. Laurence par le biais de son mari, Ernest, dont il était un ancien étudiant pauvre mais des plus prometteurs...Au bout de très peu de temps, cela sera comme un coup de foudre total, une évidence absolue pour ces deux êtres aussi dissemblables que possible, en apparence...Un fils de mineur, sans le sou, avec une baronne !

Dans un premier temps, il ne sembla pas effrayé le moins du monde
par les trois jeunes enfants de Frieda, il souhaitait qu'elle divorce,
se marie avec lui, mais Frieda montre une détermination certaine, elle ne tient pas à un autre mariage... Les idées de liberté prônée par Otto Gross ont fait leur chemin....


J'avais en tête comme beaucoup , qu'elle aimait tant Lawrence, qu'elle
avait tout abandonné dont ses enfants... mais c'est faux... Les représailles
de l'époque concernant une "femme adultère", faisait que la " femme et
la mère " perdait tous ses droits... Elle en aura le coeur brisé, elle fera
moult tentatives pour amadouer son ex-mari, pour voir en cachette
ses filles et son fils... Cela restera son crève-coeur... elle restera toutefois
auprès de Lawrence, le soutiendra, le soignera, l'encouragera dans tous
ses projets d'écriture...dans son oeuvre !

On ne peut qu'être complètement admiratif devant autant de courage,
d'indépendance d'esprit, en dépit des chagrins, de l'épreuve lancinante de
l'absence de ses enfants, ...elle assumera vaillamment et honnêtement
tous les choix très difficiles ,décidés, dont assumer de surplus, aux
yeux de la société, une mésalliance sociale absolue...réprouvée violemment par tous.

Une biographie romancée captivante qui m'a fait découvrir moult éléments du parcours créatif de Lawrence, grâce à une femme hors du commun..., dont la genèse incroyable d'"Amants et Fils" [lecture qui m'avait enthousiasmée ]... largement encouragé par Frieda, qui lui suggéra jusqu'au choix du titre !

Elle collaborait abondamment aux écrits de son "amoureux"...Elle semble d'ailleurs avoir supporté infiniment en contraintes, humiliations, bagarres
pour aider Lawrence à "accoucher" de son grand oeuvre dont elle était absolument convaincue !

"D'après Robert Lucas, premier biographe de Frieda, " sans doute jamais auparavant, ni jamais depuis un grand écrivain n'a-t-il été aussi intensément et constamment influencé par une femme que l'a été Lawrence par Frieda von Richthofen... et jamais auparavant une femme, telle qu'elle a été interprétée par un poète, n'a-telle changé aussi radicalement le climat moral de son temps". Frieda a aussi joué un rôle important dans l'écriture, l'édition et le choix des titres des romans les plus encensés de Lawrence. " [p. 445 - Repère historiques ]

Après cette lecture totalement captivante, les notes et précisions historiques de l'auteur, à la fin de l'ouvrage ont ajouté des éclaircissements fort précieux, dont un passage sur toutes les censures ayant frappé les oeuvres de D.H. Lawrence ! [ que j'ai choisi de mettre dans
la partie "citations" ] .Des éléments biographiques , présentés, sur tous les personnages de cette histoire humaine, amoureuse et intellectuelle, à peine croyable !!

J'achève par cet extrait qui montre très justement la détermination de Frieda d'être une femme à part entière: une collaboratrice, une égale , tant intellectuellement que sentimentalement...
Pour l'époque, ces exigences semblaient être juste de l'ordre de l'Utopie !!.... Et même , aujourd'hui, il reste toujours du chemin à parcourir !!!

"Je [Otto Gross ] suis en train d'écrire un article sur les types de personnalité. Veux-tu le relire ?
Elle se demanda si elle l'avait bien entendu. Ernest [son époux] ne lui avait jamais demandé de relire le moindre de ses travaux. Elle s'était proposée à plusieurs reprises au début de leur mariage en lui demandant de lui faire part de ses recherches, de ses discussions avec ses étudiants. Il avait ri en balayant cette idée d'un revers de main, comme si elle
inimaginable, voire grotesque. Un jour, il lui avait dit que son esprit n'était "pas suffisamment formé", une formule qui lui faisait encore froid dans le dos." (p. 91)

Merci à l'auteure, Annabel Abbs, d'avoir rendu et "justice" et la place réelle (qui n'était pas des moindres) à la compagne, épouse de D.H. Lawrence..., sans oublier des remerciements à l'éditeur, Hervé Chopin...

Je souhaite sincèrement un "beau succès et destin" à cet ouvrage de
qualité, qui secoue et remet à leur juste place, des images trop réductrices, superficielles de ce couple "hors-norme" d"une complexité rare ! Couple quasi-mythique, "explosif" lorsque le sexe, l'Amour, la Révolution des idées et la Création littéraire sont aux "avant-postes" !!!





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J'ai eu un véritable coup de Coeur pour cette biographie de cette femme, cette mère qui fit scandale à son époque .
Ce livre est incroyablement bien documenté, il parvient à nous happer dès les premières pages.
On assiste au destin de cette jeune baronne allemande que rien ne préparait à choisir son amant à sa famille et ses 3 enfants qu'elle adore.
Elle devient la muse de D.H.Lawrence et la violence de leur passion va tout balayer sur son passage.
L'auteure a fait de cette biographie un véritable roman sensuel et captivant où l'on se prend à suivre avec envie le dilemme de Frieda: doit elle sacrifier ses 3 enfants afin de devenir elle-même ?
Un excellent moment de lecture
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En 1912, une jeune baronne allemande vivant à Nottingham commet l'irréparable : elle quitte son confortable foyer et ses trois adorables enfants pour vivre son amour. La décision de Frieda von Richthofen va donner naissance à l'un des plus grands scandales de son temps. Et sa relation avec D.H. Lawrence inspirera le très sulfureux roman L'Amant de lady Chatterley.
Inspiré d'une histoire vraie, Frieda raconte le destin d'une muse tout en cherchant les sentiments et les émotions complexes qui bouleversent une femme voulant être à la fois libre et mère.
Une sacrée découverte que cette histoire sulfureuse, un peu longue par moment pour moi. Frieda est en avance sur son époque grâce aux rencontres masculines qu'elle fait par le biais de ses soeurs.et elle va devoir apprendre à vivre avec. Elle va être tiraillée toute sa vie entre son amour inconditionnel pour ses enfants mais aussi sa volonté de rester une femme libre.
Livre historique mais biographique en même temps puisque l'on suit la vie intime de Frieda.
Le livre a un certain dynamisme car les points de vue s'alternent au fil des chapitres. Son histoire est surprenante, engagée et la plume d'A Abbs retranscrit parfaitement cela.
Un roman qui raconte à la fois la vie d'une femme tiraillée entre ses deux rôles tout en y mêlant avec intelligence et réalisme la condition féminine difficile de du début du 20è siècle. Un livre parfaitement et richement documenté qui m'a appris beaucoup avec lequel j'ai passé un bon moment mais avec un sentiment un peu indescriptible...Merci @agnes_chalnot pour cet envoi.
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Libre Frieda

Quelle belle surprise ce roman !!!
Je ne lis que très peu de biographies, romancées ou non, à part celles de certains rois ou artistes.
Je ne suis pas non plus très friande de roman de vie. J'ai toujours préféré les univers très éloignés du quotidien.
A priori, Frieda, la véritable histoire de Lady Chatterley n'était pas pour moi.
D'autant plus que je n'ai jamais lu le moindre ouvrage de D.H. Lawrence (je ne sais pas trop pour quelle raison d'ailleurs - maintenant j'ai très envie de le lire).
Alors comment la muse de Lawrence a pu me séduire à ce point ?
La plume d'une part et l'héroïne surtout.

Incroyable Frieda...!
Je suis entrée en totale empathie avec cette femme.
Je l'ai comprise, je l'ai plaint, j'ai souffert avec elle, je me suis mise en colère pour elle.
Quelle femme !!! Quel courage !

Frieda von Richthofen, fille d'aristocrates allemands, a épousé Ernest Weekley, un professeur anglais.
Elle, si pleine de vie, s'ennuie avec cet homme puritain, totalement obsédé par l'étymologie et qui l'idéalise sans jamais la toucher.
Frieda trouve son bonheur auprès de ces 3 enfants qu'elle adore.
Pourtant un voyage à Munich, ville de la révolution sexuelle, va tout bouleverser pour la jeune femme.
Alors qu'elle se découvre elle-même, elle se demande comment elle va pouvoir rester dans ce mariage qui l'étouffe.
Puis ce sera la rencontre avec D.H. Lawrence...

La place de la femme dans la société n'est pas encore là où elle devrait être mais reconnaissons que les choses ont tout de même évolué. Merci à nos grand-mères qui se sont battues pour que nous n'ayons jamais à être dans la situation dramatique de Frieda.

Quel dilemme cette femme a-t-elle vécu.
Je suis en totale admiration devant celle qui a choisi la liberté, qui s'est battu pour ceux qu'elle aimait et qui, à maintes reprises, a été trahie et humiliée par les hommes mais qui a su garder la tête haute.
Incroyable, libre, merveilleuse Frieda !

La plume d'Annabel Abbs m'a totalement séduite.
En fait, j'ai oublié qu'il y avait une autrice derrière ce roman. J'ai été totalement happée par ce récit de vie, j'ai vu les personnages évoluer devant mes yeux, j'ai imaginé les décors.
J'ai adoré Frieda, j'ai dévoré son histoire et je ne l'oublierai pas de sitôt.

Je ne suis pas certaine d'avoir une très belle image de Lawrence après la lecture de ce roman mais il a clairement éveillé ma curiosité et je lirai au moins un des romans qui doit (presque) tout à Frieda.
Quant à la famille Weekley... Je vous laisse les découvrir... La grand-mère m'a de mon côté donné de l'urticaire...
Les repères historiques sont très intéressants à lire également. J'ai adoré savoir comment avait évolué la vie des enfants de Frieda et il est fou de constater qu'ils ont tous vécu très différemment les évènements.

Frieda, femme libre soumise aux lois des hommes, muse et même écrivaine d'une partie de l'oeuvre de Lawrence, mère aimante sacrifiée, torturée parce qu'elle a aimé et a été trahie...
Frieda est de ces rencontres que l'on n'oublie pas. Elle m'a bouleversée.
Bref, j'ai adoré !

Une véritable belle surprise et un roman que je recommande chaudement car il fait vivre de grandes émotions.
Lien : https://demoisellesdechatill..
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Frieda c'est une personne qui a réellement existé : née von Richthofen en Allemagne, elle s'est ensuite appelée Weekley et a vécu en Angleterre, puis elle devint Mrs Lawrence et suivit son nouvel époux dans ses pérégrinations européennes avant de mourir Ravagni, remariée une troisième fois, en Italie.
*
Mais Annabel Abbs, choisit d'intituler sa biographie romancée « Frieda » tout court pour s'intéresser à sa personnalité intrinsèque et pas à son personnage social. Et pourtant, le moteur de cette vie et l'intérêt du livre c'est la lutte de l'héroïne contre la société, le patriarcat et ses maris pour devenir ou rester elle-même.
*
L'autrice reprend dans ce livre des fragments de la correspondance réelle de Frieda, ses soeurs, son mari et ses amants pour le côté « biographie » et invente des dialogues qui sonnent juste et rendent le récit vivant et « romancé ». Nulle monotonie et pas de longs développements indigents non plus : à travers une narration polyphonique on l'on entend tour à tour au gré de courts chapitres Frieda, son premier mari Ernest et deux de ses trois enfants Monty et Barby (majoritairement son fils), la trajectoire de cette dernière est retracée.
On perçoit d'abord comment troisième fille d'un baron ruiné par ses dettes de jeu, elle a été élevée comme un garçon manqué par un père qui souhaitait avant tout avoir un héritier mâle, puis comment elle a cru faire un mariage d'amour malgré une mésalliance en épousant un professeur britannique fils de pasteur et pudibond qui l'idéalisait et lui refusait finalement toute dimension charnelle, glorifiant son côté madone et la surnommant « perce-neige ». Et enfin comment DH Lawrence la vampirisa pour en faire à la fois sa chose et sa muse, sa femme et sa mère tandis que son dernier mari - de douze ans plus jeune qu'elle - l'utilisa sans vergogne pour la sécurité financière qu'elle lui apportait… Au cours de son enfance et de ses deux premiers mariages, elle ne fut donc pas aimée pour elle-même mais pour l'image qu'on avait d'elle et pour le rôle auquel on voulait la cantonner ; le troisième mariage apparaissant encore plus terre à terre !
*
Le fil rouge de l'oeuvre c'est donc la lutte de Frieda contre cet emprisonnement. Elle trouvera l'une des clés de son émancipation à Munich en 1907, Abbs nous dépeint une société en pleine ébullition intellectuelle et révolution sexuelle. La sensualité intrinsèque de Frieda s'y épanouira grâce à son mentor Otto Gross et elle changera à jamais renâclant à retrouver les carcans d'une société anglaise étouffante, elle aussi fort bien décrite, où règnent les apparences, les convenances et la peur du qu'en dira-t-on. Son « épiphanie » donne d'ailleurs lieu à de très belles pages sur l'éveil des sens dans la nature et en particulier dans la forêt de Sherwood …
*
L'autrice accentue cette (r)évolution en transformant certains événements biographiques comme elle s'en explique dans la postface. Elle tord aussi le cou à l'idée reçue que Frieda aurait abandonné ses enfants pour s'enfuir avec son amant. Elle la dépeint avant tout comme une mère aimante mais broyée par les lois de l'époque et victime d'une machination de son amant qui envoya une lettre d'aveu à son mari à son insu ce qui provoqua l'ire du cocu, la déchéance de ses droits maternels et le déchirement de l'héroïne qui se voulait femme et mère avant d'être femme de …
*
Ainsi, on n'a pas seulement une biographie linéaire et documentée (même si cet aspect est présent comme en atteste la longue bibliographie en fin de volume et les notices biographiques des différents protagonistes) mais une véritable réflexion sur la place de la femme en cette Belle époque qui ne l'est pas tant que cela. Ceci sans manichéisme puisqu'on entend aussi d'autres points de vue et que le désespoir du mari bafoué (victime lui aussi de cette société corsetée finalement) est déchirant comme le manque qu'éprouvent les enfants. L'oeuvre est enfin passionnante par la biographie en creux qu'elle nous donne du romancier TH Lawrence - même s'il ne s'en sort nullement avec les honneurs - et l'éclairage nouveau qu'elle nous donne sur ses oeuvres …
*
Malgré ses 500 pages, ce roman se lit d'une traite. Il faut aussi saluer le travail de la traductrice, Anne-Caroline Grillot qui retranscrit bien la fluidité de l'écriture et les synesthésies sensuelles. Un grand merci à Babelio et à Pocket pour m'avoir fait découvrir ce beau livre qui me donne désormais envie de lire les oeuvres de Lawrence inspirées par Frieda.

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Au début du XXe siècle, Frieda, issue de l'aristocratie allemande, a épousé Ernest, philologue anglais en dessous de sa condition. Exilée en Angleterre, Frieda a eu trois enfants. Si c'est une mère comblée, il n'en demeure pas moins qu'elle s'ennuie. Son mari, très occupé par son travail, la délaisse. Elle ne sent pas à sa place à Nottingham. La visite de sa soeur, Nusch, lui fait prendre conscience de sa vacuité. Il y a beaucoup d'Emma Bovary en Frieda von Richthofen. de retour en Allemagne pour voir ses soeurs, Frieda rencontre Otto Gross, disciple de Freud, avec qui elle entame une liaison. Frieda est également la femme qui inspira D. H. Lawrence pour son personnage de Lady Chatterley. C'est pour lui qu'elle quittera sa famille.
L'originalité du récit réside dans la multiplication des points de vue qui permettent d'être au plus près des personnages. le lecteur s'attache particulièrement à Frieda et Monty, le fils aîné du couple, dont la narration est sensible. Ernest, antipathique dans un premier temps, se révèle par la suite touchant. Frieda représente la difficulté d'être femme et mère dans une société patriarcale.
Un roman sur la condition féminine au début du XXe siècle, le tiraillement entre les diktats de la société et la difficile liberté à conquérir.


Lien : https://roxane-feuilledeblog..
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J'ai reçu ce livre dans le cadre de la Masse Critique spéciale Révélations 2021 Pocket.
Tout d'abord, je tiens à préciser que je lis peu de livres de ce genre, une femme d'une autre époque qui se libère ? Très bien ! Mais souvent rien qu'à la pensée de tout ce qu'elle va devoir affronter pour cela, je perds le courage de me lancer dans la lecture.
Qu'à cela ne tienne, la couverture et le résumé de ce livre m'avaient vraiment fait envie ! Une histoire vraie en plus ! Et j'ai drôlement bien fait de me lancer.

La narration alterne entre plusieurs personnages, dont Frieda, son mari Ernest, son fils Monty... J'ai aimé voir la progression de ces personnages, Monty qui grandit, Ernest qui est complètement paumé, que j'ai détesté par moments, qu'on apprend à comprendre... La plongée dans leurs pensées et leurs émotions vous retourne vraiment, c'est un portrait à vif, à charge parfois, mais surtout un portrait très juste en fait.
Le contexte du début du 20e siècle est très intéressant, surtout avec la plongée qu'on nous offre dans la société intellectuelle libérée de Munich, les débuts de la psychanalyse, les pistes d'émancipation des femmes... On voyage aussi pas mal, entre Angleterre, Allemagne et même Italie...
La liberté de Frieda, cette soif inextinguible qu'elle a en elle, sa façon de jouir de la vie et de ce qu'elle a à offrir, ce refus de se laisser agoniser pour sauver les apparences et pourtant ce déchirement de ne pas pouvoir se libérer ET être une mère présente pour ses enfants... Tout ça m'a vraiment chamboulée et je ressors de cette lecture encore un peu sonnée...
Par contre, on ne va pas se cacher que j'ai détesté D.H. Lawrence 😬 ah oui quel poète... Mais quel... Argh! Les mots (polis) me manquent, vous l'aurez compris. Cet aspect de l'émancipation de Frieda permet aussi de montrer à quel point ça a pu être difficile, controversé...
Il y a une notice historique à la fin et plein de références de livres, écrits par les personnages du livre (une part de moi trépigne à cette idée) ou de livres sur eux, et je pense y piocher !
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Je remercie vivement l'opération Masse critique et les éditions Pocket: sans cela, je n'aurais jamais choisi de lire ce roman et cela aurait été TRES dommage!!!

L'écriture est fluide, les chapitres, courts, s'enchainent et nous font voir divers points de vue. le roman a été fini en deux jours!!! Nous découvrons une femme qui souffre de son enfermement dans le mariage. Avant cela, elle était également prisonnière de sa position de troisième fille alors même que son père, militaire, attendait enfin un petit Frietzl!!! Personne ne connait réellement qui elle est. Elle non plus d'ailleurs! Jusqu'au jour où sa soeur vient titiller sa curiosité en même temps que sa fierté, la ramenant dans son pays natal où elle rencontrera le docteur Gross, proche de Freud... Je m'arrête là en ce qui concerne les grandes lignes du roman.

J'aime les lectures qui nous apportent quelque chose, qui nous donnent l'impression de nous coucher plus érudit. C'est clairement le cas avec ce roman. L'Allemagne, l'Angleterre du début du XXème nous sont dévoilées, la condition de la femme en marche vers sa libération est abordée, des touches étymologiques apparaissent par le biais du mari de Frieda, l'écrivain Lawrence est mis en avant en même temps que ses oeuvres... Bref, une lecture intelligente bien que facile, avec un personnage fort attachant, blessé par la vie mais résilient. Encore un grand merci pour cette belle découverte!!!
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Ce livre est juste magnifique. J'ai aimé découvrir la condition des femmes dans les années 1900, d'assister à leur émancipation, elles, qui ne se reconnaissent plus dans leur mariage 👰🏼 ces femmes libres, qui veulent braver les interdits pour être heureuse 🦋 un roman historique et criant de vérité. Une ode à la femme. Une romance à lire absolument ❤️
Lien : https://www.instagram.com/me..
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Il s'agit ici de la biographie romancée de la baronne Frieda von Richthofen qui fut l'épouse de D. H. Lawrence (entre autres) et celle qui lui a inspiré la plupart de ses oeuvres et notamment Lady Chatterley.
Ce livre n'est pas seulement l'histoire de l'amante comme l'on pourrait s'y attendre, mais aussi, et surtout celle de la mère qui, parce qu'elle avait envie de vivre en accord avec elle-même, d'être libre, paya le prix le plus fort.
Ce livre est un véritable coup de coeur, je me suis plongée avec délices dans la vie de cette femme qui, disons-le, savait déchaîner les passions, et ce même si j'ai parfois -souvent- eu du mal à comprendre ses choix.


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