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Huit monologues de femmes ,très courts.
A la première personne,dans un style parlé,direct,simple,des confidences féminines divers.
Une mégère qui cocufie son mari avec "son cousin", une autre qui le laisse séduire par une lycéenne,une prostitué qui fait la morale aux épouses,une jeune fille qui se fait violer mais prend le chemin de la résilience, une femme au chômage qui fait faire la manche à ses gosses.....autant de femmes qui malgré les revers de la vie prennent leurs destins en main,à leur façon.

Écrit par un homme pour le théâtre,un livre qui nous vient du Tadjikistan,un pays d'Asie Centrale de l'ex-USRR,à forte majorité (95%) musulmane,forcément conservateur(?). Donc des confessions dont la liberté de ton est d'autant plus étonnante ( en passant,je ne connais ni le pays, ni la condition des femmes qui y vivent, c'est seulement mon avis personnel).

C'est facile et agréable à lire, mais rien de plus.
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Huit femmes tadjiks de toutes conditions sociales se confient tour à tour.
Barzou Abdourazzoqov est un écrivain et dramaturge tadjik d'expression russe né en 1959.
J'appréhendais une série de témoignages accablants et glauques dans une friche industrielle de l'ex URSS. Y'en a mais pas que. On y croise certes une mendiante qui exploite ses enfants ou une jeune fille victime d'un viol collectif et chassée de chez elle mais on y trouve également une prof de fac amoureuse d'un jeunot ou encore une conseillère d'état mariée à un homme au foyer. Les huit femmes sont fières, volontaires, s'accrochent sans s'apitoyer sur leur sort et parlent librement. Les hommes en revanche.... à part peut-être le jeunot de la fac... sont violents, lâches, mous ou...absents. le style imite le langage oral moderne d'une manière peut-être un peu systématique mais la liberté de ton est réjouissante, souvent décapante. le principal souci pour moi c'est la brièveté des histoires. Certaines tranches de vie auraient vraiment mérité un plus long développement comme l'histoire originale et satirique de la conseillère d'état par exemple qui est une belle petite pépite.
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Huit femmes viennent se présenter à nous. Elles sont contemporaines , a priori Tadjikes. Elles sont trompées, adultère, écorchées mais vivantes, prostituées, mendiantes , oligarques . Elles sont mères , battues , aimantes, attirées par le péché charnel. En cinq six pages maximum, on pénètre dans leur quotidien et explore leur faille , croyance , souffrance ou roublardise.

Lecture aussi éphémère que surprenante. Dans un style très occidental, on se ballade au Tadjikistan donc à travers huit femmes aux destins contrastées, mais, donc la recherche de l'amour , la peur de le perdre est uns constante.
Dire que ces femmes sont attachantes serait abuser tellement on sort vite de leur univers mais l'auteur en quelques lignes crée un environnement évocateur, mêlant souvent la malice au tragique.
Il y a des cris de fatalité mais aussi beaucoup d'espoir.
Je vais m'attarder sur une femme , celle qui a le pouvoir . Une petite trentaine , les enfants et le mari à la maison, son salaire suffit (On est au Tadjikistan, loin des clichés usuels , en tous les cas des miens). Elle ne vit que pour son poste , plus le temps d'embrasser ni progénitures , ni mari. Elle lui souhaite presque une maitresse. Qui finira par arriver. Je ne dévoilerai pas la fin ( il vous reste une page à lire :)) mais j'ai été saisi par la description des personnage. le mari rajeuni par son aventure, la femme qui fait deux fois son âge , abattue par le travail, le couple qui s'éloigne jusque dans l'aspect physique. J'ai trouvé ce passage très évocateur, comme un symbole du climat instauré par l'auteur.

Une lecture qui l'on pouvait attendre dépaysante mais qui ne l'est pas du tout. L'intérêt, éphémère, est ailleurs.

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Huit monologues de femmes a été écrit en 2002 (j'ai eu un mal fou à trouver l'info, vu que Zulma ne l'indique nulle part, ce qui m'énerve) par le metteur en scène tadjik Barzou Abdourazzoqov, que je ne connaissais absolument pas avant de tomber sur ce livre en bibliothèque. le titre en russe, c'est plutôt "Confessions", et vu la nature de ces monologues, il est bien plus adapté que sa traduction française. Seulement, on n'a pas forcément eu tort chez Zulma d'utiliser le terme "monologue", qui renvoie au théâtre. Il se trouve que ça ressemble beaucoup à des nouvelles, mais que ces huit textes forment un ensemble dramaturgique : bref, c'est bel et bien une pièce de théâtre, qui a bel et bien été jouée sur scène et continue à l'être, contrairement à ce qu'on pourrait croire à la lecture.


Je parlais de la ressemblance avec des nouvelles. En effet, j'ai trouvé ici pas mal de résonances avec les recueils de nouvelles de Bulbul Sharma, ou encore avec Comme tous les après-midi de Zoyâ Pirzâd, par exemple. Mais je n'y ai pas retrouvé le même charme, ni la même émotion. Ce sont pourtant huit confessions de femmes qui ont été marquées par la vie, certaines plus que d'autres. Les unes sont des épouses et des mères de famille désabusées dans une société misogyne, l'une est mendiante et oblige ses enfants à mendier, une autre se prostitue, une autre, plus jeune, a subi un viol collectif, le rejet de la société et a sombré dans l'alcool. Ce sont ces trois-là qui d'ailleurs se montrent les plus confiantes en la vie, s'y accrochant plus que les autres, qui elles ont baissé les bras. Ce qui fait un peu cliché, maintenant que j'y pense.


Le souci, c'est que ces confessions sont trop courtes pour que les histoires de ces femmes soient approfondies, et trop longues pour en faire un bref instant méditatif . On jette un oeil rapide sur elles, et puis on passe à l'histoire d'une autre, et encore une autre. Et puis je ne suis pas une grande adepte de la forme en monologue. Ce qui passe bien dans le cadre de la nouvelle perd en intensité, à mon sens, dans cette confrontation des personnages avec le public. Scéniquement, j'avoue que je ne vois pas bien ce que ça peut donner de particulièrement intéressant. On est à une époque parfois difficile à cerner (une des femmes raconte que pendant sa grossesse, vingt ans auparavant, elle voulait absolument boire du jus d'un fruit inconnu qui se révélera être un ananas, c'est pourquoi je me demande quand se déroule son histoire), dans un espace neutre, qu'on ne peut pas identifier et d'où surgissent ces femmes un instant, un bref instant où elles se livrent en toute intimité. Il y a bien un jeu avec le public, ces huit femmes s'adressent directement à lui, s'inquiètent parfois d'être entendues par d'autres personnes, mais rien d'autre. Je l'avoue, ça ne m'a pas semblé "d'une surprenante modernité" comme les éditions Zulma le proclament. Je crois avoir lu plus original, plus "moderne" et plus "surprenant" comme pièce de théâtre.


Voilà, je ne suis pas emballée plus que ça par la forme dramaturgique, et pas tellement plus par le fond ; je n'ai pas eu l'impression de pouvoir les approcher tant que ça, ces huit femmes, tout simplement.



Challenge Théâtre 2020
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Je n'avais pas lu les critiques avant d'attaquer la lecture de ce livre. Je m'attendais à un récit vieillot, je ne sais pas pourquoi.
Ma surprise à donc été de taille ! L'auteur nous livre huit portraits saisissants et modernes de femmes dynamiques. Chacune d'elles se confie à nous, avec son franc-parler, tantôt nous conseillant, tantôt nous avertissant. Ce sont des femmes qui se battent et qui gardent la tête haute.
Les thèmes abordés, à chaque fois différents, sont difficiles ( le viol, la mendicité, la prostitution, le perte d'un enfant) sans jamais tomber dans le mélo, parfois touchant ou drôle, .
Une lecture rapide et rythmée. Mais ne cherchez pas d'exotisme ici, ces femmes pourraient venir de bien d'autres pays.
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Dans cet ouvrage très court, Barzou Abdourazzoqov, l'auteur, donne la parole à huit femmes différentes. Ces femmes ont toutes une certaine violence en elles car elles en veulent soit à leur mari, soit à la vie tout simplement.
Qu'elles soient des femmes dont le mari les trompe, prostituées, femmes violées durant leur adolescence ou encore femmes trompant leur mari, des mères tout simplement, elles ont néanmoins toutes un point en commun : ce sont des femmes, des êtres humains qui ont droit d'agir selon leur volonté, le droit de penser et d'avoir leurs propres opinion, bref, le droit d'Etre tout simplement.

Un livre bouleversant il est vrai mais qui m'a laissé néanmoins sur ma faim car ces récits sont trop brefs et le lecteur n'a pas le temps de bien comprendre toute la psychologie, le raisonnement et les sentiments de chacune d'entre elles. A découvrir néanmoins !
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C'est grâce à la critique de Musardise que j'ai eu envie de lire ce livre, donc je tiens à commencer ce billet par la remercier (et il faut bien rendre à César ce qui lui appartient)!

Huit monologues de femmes est un livre vraiment minuscule (une soixantaine de pages!), d'un dramaturge tadjik, donc à moins qu'on en parle ou qu'il soit conseillé : aucune chance de le trouver “par hasard”.
Comme l'indique le titre, ce livre présente des monologues de femmes tadjiks, qui paraissent se libérer d'un poids – à défaut de se confesser auprès d'un prêtre ou de se livrer à un psychologue . L'échange avec des inconnus que l'on croise de manière fortuite pour ne plus les revoir peut toujours faire immerger des paroles aux vertus thérapeutiques pour celui qui les prononce, et créé pour celui qui reçoit ses mots parfois intime, une proximité qui nous rapproche de cette autre personne qu'on croit si différente de nous. Et pourtant, il n'en est rien. A travers ces huit histoires simples et banales, écrite dans un style très oral et spontané, huit femmes se livrent. Sur un ton humoristique, tragique ou volontaire elles parlent d'épisodes très universels. Elles parlent aussi bien de solitude, d'amour, de viol, de confiance en soi, d'argent, de pouvoir, d'indfidélité, d'alcoolisme, de la perte d'envie de vivre, d'éducation des filles mais aussi de justice et de corruption.

Ces portraits et ces discours donnent un côté très moderne à cet oeuvre et on visualise facilement huit comédiennes se succédant sur scène pour nous parler de leur quotidien au Tadjikistan.

Une vraie surprise pour moi avec ce mini livre que j'ai lu d'une traite !



Challenge Théâtre 2020
Challenge Globe-Trotteurs 2020
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Barzou Abdourazzoqov et est un auteur et metteur en scène du Tadjikistan. Il a été monté plusieurs de ses pièces de théâtre sur les scènes françaises.

Avec ce petit recueil il réunit la parole de 8 femmes tadjikes, mais en les lisant on pourrait mettre leurs mots dans la bouche de femmes de tous les pays. Avec force, gravité ou humour, énergie et optimisme, 8 femmes dont la vie n'a pas été un long fleuve tranquille, parlent de leur rapport aux hommes, à l'amour, à la famille, des drames qu'elles ont vécus. Qu'elles aient été aimées ou abusées, trompées ou adultères, jeunes filles ou femmes, filles ou mères, mendiantes ou oligarques, une dominante dans ces récits : elles ont été plus fortes que ce que les hommes leur ont fait vivre et qui aurait pu les détruire. Elles disent haut et fort leur désir de vivre, leur liberté de penser, d'agir.

Monologues pour la scène ou nouvelles, ces huit textes très courts se lisent très rapidement. Bien sûr je ne lis pas le russe dans le texte mais il semble y avoir un très beau travail de traduction par Stéphane A. Dugoignon qui transmet une atmosphère, un rythme, un style et surtout la personnalité de chacune de ces femmes. Car malgré une apparente succession de clichés chacune a sa complexité qui la rend unique. Il n'y a pas de repère de lieu ou de temps. L'auteur a gommé tout ce qui permettrait de la rattacher à une société, à un pays en particulier.

Si seul le public ou le lecteur est le destinataire de leur témoignage dit comme un secret dans un environnement qui ne leur permettrait pas la libre expression, que ce soit culturel, politique ou cultuel, elles racontent des histoires universelles. Présentées comme des nouvelles ces textes ont été plusieurs fois montés sur scène, y compris au Tadjikistan. On imagine aisément la force des mots décuplée par une mise en scène.

Un texte qui donne envie d'en lire d'autre de cet auteur.

« le secret c'est en toi qu'il est. Dans la conscience que tu as de ce que tu es, même si ce n'est pas grand-chose, mais ça, eh bien c'est unique. Dans le fait de comprendre que la vie, elle n'a qu'une marche avant, qu'on ne peut pas revenir en arrière pour corriger ce qui est passé..."
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Barzou Abdourazzoqov fait parler 8 femmes sur leurs vécus. Celles-ci interpellent directement le lecteur dont il est le confident, l'interlocuteur. À travers ces 8 récits, Barzou Abdourazzoqov nous fait réfléchir sur les conditions de la femme. En proposant ce style de narration, la lecture est fluide et dynamique. Barzou Abdourazzoqov est l'un des auteurs qui s'est révélé parmi tant d'autres lors de cette première édition du nouveau challenge des Globe-trotteurs et qui fait l'unanimité auprès de nos participants et de moi-même. Encore une fois, les éditions Zulma trouvent des pépites au sein de la littérature étrangère.
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Un tout petit livre qui prend une quinzaine de minutes de notre temps. Ce sont 8 femmes qui racontent un épisode de leur vie avec ses bonheurs et ses drames. Ces récits sont tant drôles, ou pas, sans tomber toutefois dans le dramatique tant ces femmes relatent leurs histoires avec un langage sans langue de bois, elles ont pris du recul sur leur propre vie, elles sont bien ancrées dans leur réalité mais le trait commun c'est qu'elles ne perdent jamais espoir et ses femmes croient en elles.

Avis : vraiment, je conseille ce livre qui malgré une vie parfois dramatique ne sombre pas dans la dramaturgie. Très agréable à lire.
Lu en décembre 2018 / Editions Zulma, prix : 7,95 euros.
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