La Femme des sables

C'est que, bien loin de là, la patience n'est pas, en soi, la défaite : la vraie défaite, ça doit plutôt commencer de l'instant où l'on se dit, précisément, que d'accepter de prendre patience serait déjà une défaite.

... car seul le naufragé qui vient à grand-peine d'échapper à la noyade est à même de comprendre, lui et nul autre, tout le désir qu'on peut avoir de rire, simplement parce qu'il vous est donné de pouvoir encore respirer et vivre.

la Solitude, c'est une soif qu'on ne peut apaiser ; la soif d'une illusion que l'on poursuit, et qui sans cesse se dérobe ...

... c'est l'aveugle et imaginative innocence des femmes qui fait de l'homme leur pire ennemi ...

Non, à la vérité, que le temps coure à la vitesse d'un cheval au galop, ça, on ne peut le dire. Ni davantage qu'il se traîne avec plus de lenteur encore qu'une charrette à bras. Le temps va son rythme à lui.

Ce qui fait qu'un naufragé tombe de faim ou de soif, c'est moins la déficience de l'organisme que la peur qu'il a de la privation, c'est bien connu.

Toutes choses qu'on laisse derrière soi sont déjà choses mortes !

Chez l'homme de vingt ans, c'est l'idée-imagination qui provoque l'excitation sexuelle. Chez l'homme de quarante ans, l'excitation part de la surface même de la peau. Mais chez l'homme de trente ans, l'excitation naît de la représentation qu'il se donne de la femme en tant que silhouette, que contours : et pour cet homme-là, c'est là qu'est le danger ...

... ventre creux abolit la volonté ... sans compter que la faim ne favorise guère non plus la concentration de l'esprit ...

Peut-il être, en vérité, plus horrible réponse que l'absence de réponse !