Ces papiers étaient en quelque sorte un couvercle sur une Cocotte-Minute, la goupille d'une grenade prête à exploser.
Et mieux valait être celle qui déciderait quel serait le moment opportun pour se débarrasser de cette bombe.
Il est de ces moments où les secondes s’enfuient comme des voleurs. On sait qu’une opportunité se présente, mais le temps de la reconnaître et de la saisir , il est déjà trop tard.
Depuis huit ans, l'enfant était le seul moteur qui lui permettait de se lever le matin. Sans lui, elle aurait mis fin à ses jours depuis longtemps
Depuis le drame, Milo s'était refermé sur lui-même. La souffrance avait distillé son venin dans le coeur du petit garçon, avec cette idée obsessionnelle que tous ceux qu'il aimait finissaient par mourir. (...) il était affligé d'un mal mystérieux qui rendait meurtrière toute émotion éprouvée pour quelqu'un.
Derriere ces façades de respectabilité, des jardins secrets s'étendent de part et d'autre d'une haie, dissimulant sous les déchets de nos vies tourmentées le cadavre d'un passé que l'on cherche à oublier
Ils dînèrent en silence, parce que chaque mot dissimulait entre ses sons, entre ses lettres la possibilité d’une blessure et que les leurs suintaient déjà d’un trop- plein de pourriture. L’infection d’un passé qui se refusait à le devenir.
Il est de ces moments où les secondes s'enfuient comme des voleurs. On sait qu'une opportunité se présente, mais le temps de la reconnaître et de la saisir, il est déjà trop tard.
C'était toujours pendant qu'il agissait qu'il réalisait le malentendu qui allait suivre. Comme une sorte de sortilège. Comme s'il avait été envoûté, à l'image de ces personnages de dessins animés ou de comédies qui, soudain, ne sont plus maîtres de leurs actes ou de leurs paroles.
Derrière ces façades de respectabilité, des jardins secrets s'étendent de part et d'autre d'une haie, dissimulant sous les déchets de nos vies tourmentées le cadavre d'un passé que l'on cherche à oublier.
Arthur collait aux basques de Milo
durant toutes les récréations, ainsi qu'au réfectoire, l'assommant de ses blagues aux chutes toujours douteuses et rarement drôles. De temps à autre, Milo déchargeait sur le pauvre garçon un trop-plein de rancœur, le noyant sous des propos blessants avant de l'envoyer se faire pendre ailleurs. Arthur s'en allait chercher un autre compagnon d'infortune jusqu'au soir où la réconciliation s'effectuait sur Facebook. Milo laissait faire, autant par lassitude que par besoin : si elle était de piètre qualité, la présence d'Arthur comblait néanmoins une solitude parfois encombrante.