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Citations sur Un bel âge pour mourir (21)

Marion, elle, ressent la fragilité du sol, craquements sinistres gémissant sous ses pieds. Elle se sent lourde, trop lourde pour ce plancher de coquille d’œuf, prêt à s’effondrer d’un instant à l’autre. Elle cesse de respirer, car le poids de l’air qu’elle inhale risque de peser dangereusement, s’ajoutant à son propre poids sur la faible structure qui la maintient encore à la surface du monde. Un simple battement de cils menace de la précipiter dans un abîme sans fond. Sans fin. Elle vide ses poumons pour gagner du temps. Suffoque. Étouffe.
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France est une femme de feu, qui ne décide que par instinct pour ensuite agir avec froideur. Rien ne peut la détourner de l'objectif fixé. Quel qu'en soit le prix à payer.
Et aujourd'hui, France est prête à payer très cher.
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Puis il refit un tour de l'appartement, méthodiquement, pièce après pièce, faisant résonner de ses pas l'agonie de leur union, , tel un décompte final.
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Elle n'a qu'un mot à dire : "oui". Ce simple petit mot que Paul [son père] lui a si souvent répété durant son enfance. Car c'est si facile de dire "oui". Même si l'on sait que la réponse est "non". Les "non" sont d'affreux trolls au nez crochu qui coupent la langue des parents et font pleurer les enfants. C'est la porte ouverte aux disputes, aux tensions, aux longues soirées conflictuelles.
Il faut ensuite discuter, expliquer la raison de son refus, tenter de détourner l'attention sur autre chose, une chose que l'on peut promettre et qui a autant de valeur que celle pour laquelle on a dit "non". C'est fatigant. Ça demande une énergie folle, ça fait perdre du temps. Tandis qu'avec un "oui", tout est plus simple. On verra plus tard. On dit "oui" et après on oublie.
Sauf que l'enfant, lui, n'oublie pas. Il retient le "oui" dans sa petite caboche de bois, bien attaché aux chaînes de son désir, il s'y accroche de toutes ses forces et ensuite il le ressert tout frais menu, sur un beau plateau d'exigences légitimes. Marion n'a jamais su si elle serait une bonne mère, si elle avait les compétences adéquates pour élever un enfant et lui offrir une bonne éducation. Mais ce dont elle a toujours été certaine, c'est que jamais, au grand jamais, elle ne commettrait les mêmes erreurs que son père : promettre sans savoir si elle serait capable de tenir sa parole.
(p. 304)
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Rien n’est perdu. Il y a toujours une solution, même là où on ne l’attend pas. Par-delà le désordre de son esprit, elle revoit le visage neutre et impassible de son père qui, maintes fois confronté à des situations critiques, se plaisait à répéter avec un calme imperturbable : “Tout finit toujours par s’arranger. Même mal.”
Même mal.
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On ne grandit pas de manière évolutive, non ! Tout cela, ce sont des ruses inventées par ceux qui craignent de vieillir. Une sorte d’assurance-vie à laquelle ils s’accrochent de toutes leurs forces pour se rassurer.
Marion le sait, elle l’a toujours su. On grandit comme on vieillit. D’un seul coup. Parfois même en une seconde.
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Et l'enfant, sentant que sa mère avait soudainement changé et que sa disponibilité n'était qu'apparente, était de plus en plus difficile. Il devenait irascible et colérique, testant les limites de Marion jusqu'au bout des maigres réserves de patience de la jeune femme. Inconsciemment, Ludo se sentait relégué au rang d'objet encombrant dont on cherche à se débarrasser par n'importe quel moyen.
En effet, chaque soir et malgré elle, Marion était pressée d'en finir et de le mettre au lit afin de pouvoir se détendre. Mais dès qu'il était couché, elle éprouvait une énorme culpabilité de n'avoir pas su l'écouter, de l'avoir grondé, de s'être emportée trop vite, d'être devenue une mère "comme les autres".
(p. 226-227)
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Où est son enfant ?
Voilà bien la plus intolérable question qu'une mère puisse se poser.
(p. 378)
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En cet instant plus qu'à tout autre, elle perçoit à quel point des univers parallèles qui n'ont rien à voir les uns avec les autres se côtoient chaque jour dans le même espace. Cette femme et ces deux clochards vivent-ils dans le même monde que celui duquel elle vient d'être éjectée de force ? Ces êtres sont si différents d'elle, évoluant sur une autre planète, elle-même régie par d'autres lois, d'autres combats, d'autres espoirs. Comme si la misère de Marion était devenue une sorte de vaisseau intersidéral dont le carburant de souffrance l'avait transportée à des millions de kilomètres de chez elle.
P 411 Masque Poche
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Fonce, ma fille. Fonce droit devant toi sans t’occuper de rien. Ceux qui se dresseront sur ton chemin, écarte-les sans remords. Ceux qui chercheront à te nuire, abats-les. Ne fais confiance à personne et ne te fie qu’à toi-même. Et au moment où tu rejoindras ta dernière demeure, même si personne ne suit ton cercueil, sache que tu seras encore gagnante. Car tu seras la seule et unique personne à ignorer l’indifférence que provoque ton départ. Et ce sera ta dernière insolence.
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