Barbara Abel, une valeur sûre à mes yeux. Vous savez, le genre de livre que vous saisissez entre deux lectures plus difficiles parce que vous savez que vous ne serez pas déçu et que vous passerez un bon moment.
Cette auteure a un don pour nous décrire la psychologie de ses personnages, tous sans exception, Rien ne dépasse, tout est soigneusement analysé et on les connaît si bien, avec leurs défauts et leurs qualités que tout s'enchaîne sans le moindre accroc.
Dans
Un bel âge pour mourir, l'auteure nous plonge tout d'abord directement dans l'action. Un couple qui se déchire et une issue fatale. Et puis nous voyageons dans des eaux moins tempétueuses où deux femmes vont s'affronter, mais sans éclats, sans grands rebondissements spectaculaires. Pour atteindre son ignoble but, la première doit se débarrasser de la présence de la seconde, mère célibataire d'un petit garçon de 5 ans.
Les écueils se dressent des deux côtés, sous des apparences d'événements qu'on pourrait qualifier d'ordinaires sur la plus grande partie du livre. On voit ces femmes évoluer dans leur quotidien, avec leurs petits et grands soucis, et en toile de fond, cette lutte sans merci où tous les coups sont permis. Mais le récit est tellement bien maîtrisé, que les manoeuvres de sape passent presque inaperçues. Des choses arrivent, bien entendu, mais en mode sous-marin, ce qui fait que notre esprit est surtout occupé à évoluer dans le quotidien des protagonistes. Soucis dans le travail, petits événements à l'école, le gamin et ses copains, la mère et sa meilleure amie, ses collègues...
Alors là on se dit que ça va être longuet... mais pas du tout. Et les pages défilent, on s'intéresse, on s'attache, on est comme dans un cocon douillet.
Mais tandis que bercé par les mots de l'auteure on se laisse porter sans savoir où
Barbara Abel a l'intention de nous emmener ni comment l'ennemie va s'y prendre pour arriver à ses fins, sans qu'on s'y attende, tout se précipite et les révélations nous tombent sur le coin de la figure. On découvre avec consternation et en même temps que Marion (la jeune maman) la stratégie mise en place, la machiavélique toile d'araignée patiemment tissée jour après jour par la méchante marâtre pour enfermer sa proie dans un piège inextricable.
Les événements s'accélèrent, ne nous laissant aucun répit, et là on dit chapeau parce qu'on n'a rien vu venir. Et tout semble tellement crédible qu'on se demande bien quelle sera l'issue de ce duel.
Un livre que j'ai dévoré en un peu plus d'une journée et dont je me suis délectée, vous l'aurez deviné. Je le conseille vivement à tout amateur de thriller psychologique rondement mené. Si je m'écoutais, j'enchaînerais direct avec un autre livre de l'auteure.