Servir froid

Stupeur et tremblements.

La vie d'entreprise ça ne rigole pas, et ça Joe Abercrombie l'a très bien compris.

Nous avons là Monza, la numéro deux d'une boîte de renom, femme carriériste aux dents longues et sans remords, qui ne compte ni ses heures sup' ni son implication pour mettre sa compagnie au premier rang (avec l'aide de son frère chéri) (les affaires c'est de famille). Oui mais voilà, le PDG il commence à en avoir peur, manquerait plus qu'elle lui pique sa place. Alors pouf-pouf, il vire manu militari sa concurrente et son frangin.

Certains dépriment, ne s'en remettent pas (exit le frangin) ou partent faire autre chose. Mais non, Monza décide de se venger, devenue indépendant elle va gravir les échelons pour virer un à un tout le conseil d'administration et revenir diriger son ex-boîte. La vengeance c'est du sérieux. Même si, comme tout le monde lui a fait remarquer, avec tous les plans sociaux qu'elle avait mené pendant son age d'or, des dégâts elle en a fait aussi, et si tous ceux qui subissent le même sort jouaient au même jeu qu'elle, il ne resterait pas beaucoup d'entreprises différentes à régner sur cette terre (oh wait).

Bref. Sur le concept, c'était bien sympa, j'avoue au départ avoir tourné les pages bien vite. Avec des personnages comme Corsa, Cordial ou Morveer qui embellissaient bien l'atmosphère. Mais le schéma est resté bien linéaire (youpi 3 de rayés plus que 4, etc) et la dernière partie je ne sais pas, je n'arrivais plus à tourner les pages, sans doute à cause de cette linéarité et dans l'histoire et dans le caractère des protagonistes (pourquoi changer hein), et j'ai calé dans les dernières pages qui ont été pour moi sans saveur avec un vieux goût de j'en peux plus.

La série de la Première Loi qui racontait la quête d'aventuriers désabusés et cabossés m'avait laissé un bien meilleur souvenir en bouche que ce tome là.

Ça ne casse pas des briques... Je m'arrête page 336 et ne partage pas l'avis de George R. R. Martin tamponné en 4e de couverture. Ce n'est pas mauvais mais terriblement linéaire. L'introduction est particulièrement sombre, et cette triste façon de forger un héros et malheureusement la partie la moins ennuyeuse de ce premier tiers du livre. Les personnages sont peu charismatiques à l'exception de Cosca peut-être.
Au final je regrette de manquer cet épisode de l'univers de Abercrombie, d'autant que j'avais apprécié la trilogie de "La Première Loi".

Pour ceux qui souhaitent tout de même s'attaquer à ce titre, je pose la question :
Quel est le cri de la fourmi ?

Un roman de Dark Fantasy que j'ai fini par lire en diagonale.
Le roman démarre fort, avec des évènements importants dés le début. Mais par la suite, ce n'est que déception.
L'histoire en elle-même est d'une simplicité : la vengeance. Et à partir de là, j'ai commencé à décrocher. Car on sait déjà comment l'histoire va se terminer. Il y a bien ici et là des rebondissements, mais rien de bien transcendant.
Il faut aussi apprécier les scènes de batailles sanglantes à souhait, avec leurs lots de membres coupés, de tripes arrachées, et de personnages blessés qui se relèvent et qui s'en sortent quand même.
Sans parler des digressions et des lenteurs qui viennent régulièrement ralentir l'histoire.

J'ai craqué sur ce livre pour deux raisons : la couverture, déjà, magnifique objet d'ailleurs, joliment relié, vraiment, il fait bien dans la bibliothèque. La seconde raison étant les commentaires élogieux de l'auteur lu ci et là. Ensuite, j'ai lu ce livre.

On ne va pas dire que je suis franchement déçue, non, car finalement on passe un moment pas si désagréable; mais une fois de plus comme souvent lorsque je m'arrête aux commentaires pour un achat, j'ai un peu l'impression d'avoir été trompée sur la marchandise. Soyons clair, ce n'est un mauvais livre, mais il ne mérite pas non plus de figurer dans les livres de légende. Si il s'agissait d'un film, on dirait alors que c'est un bon blockbuster hollywoodien. On y trouve, en vrac, des personnages manichéen, du sang, du sexe, des trahisons, de la politique, un minima de suspense (soyez patient, pas avant le second tier du livre, avant ça le scénario est cousu de fil blanc), bref ça reste du pur divertissement dans un bel emballage.

Pour mon impression personnelle, elle reste quand même largement mitigée. Si au début du livre et pendant un bon moment j'ai eu très peur car, comme je l'ai écrit, le scénario est vraiment facile à décrypter et ne surprendra personne, heureusement ! il fini par décoller subitement pour enfin sortir (un peu) des ornières profondes dans lesquelles il était enlisé. Nous avons alors droit à un récit parvenant finalement à captiver le minima requis de notre attention et qui aura alors fait disparaître cette furieuse envie de ne pas le finir qui me taraudait depuis quelques chapitres.

En bref, ne vous faites pas avoir par les commentaires plus qu'élogieux sur l'auteur si vous êtes un peu regardant sur ce que vous voulez lire, c'est du gros marketing. Mais si vous cherchez juste à lire quelque chose de sympathique, sanglant et sans prise de tête, alors allez-y, même si vous allez payer cher la couverture (qui, sans vouloir être méchante, mérite le prix qu'on y met, plus que le contenu du livre lui-même...).

Je n'ai pas du tout apprécié ce roman et je ne l'ai terminé que parce que je me trouvais dans une situation où je n'avais rien d'autre pour occuper mon temps. Les personnages sont détestables, protagonistes compris, à part l'alcoolique qui apporte un peu d'humour et qui tient de l'archétype de la sympathique canaille. L'intrigue, une fois posée, suit un chemin très prévisible. Monza, une femme mercenaire que je n'ai plaint que pendant quelques pages avant qu'elle ne m'inspire plus que du mépris, veut se venger d'hommes encore plus pourris qu'elle. Ils sont puissants, elle a seulement beaucoup d'argent, l'histoire nous montre comment elle va atteindre son but malgré cela, point.

Dans les côtés positifs, je reconnais que l'auteur a une voix et qu'il sait broder de bons dialogues, qui montrent le caractère de ses personnages. Son cadre de Fantasy m'a paru assez pauvre, dans l'ensemble du récit, mais vers la fin du roman il donne des indications d'une trame plus vaste et plus prometteuse. N'empêche que je ne suis pas prête de remettre le nez dans un de ses romans.