Je suis très partagée au sujet de ce roman: bien que très souvent agacée, je n'ai pu le lâcher. En effet, l'histoire de Paul, ce romancier dépressif obligé de revenir dans la banlieue qu'il avait fui, m'a touchée.
Olivier Adam dresse une galerie de portraits de gens ordinaires plus émouvants les uns que les autres, et ce sont ces personnages qui rendent ce roman attachant. le récit de cette enfance privée d'affection et marquée par le non-dit m'a émue.
En revanche, l'auteur, comme son personnage principal, ne cesse de vouloir enfermer les "gens" dans des cases parfaitement caricaturales: les bobos, les intellos, les banlieusards, les beaufs, les parvenus, les électeurs FN, j'en passe et des meilleures, tout en pontifiant, comme tout "romancier de gauche" bien-pensant et donneur de leçons qu'il se défend d'être...Exaspérant! Il critique sans cesse ce système de "classification", mais il ne peut s'en empêcher. Bon, et puis moi, je suis banlieusarde, et pas à Neuilly ni au Vesinet, et je lis, et même du
Olivier Adam, OK? Donc je suis dans quelle case, hein?
Malgré ce travers, je reconnais le talent. J'ai apprécié cette écriture originale, précise, avec de longues phrases donnant un rythme particulier qui m'a emportée, et étonnamment jamais ennuyée.
Évidemment, il vaut mieux être solide, à ne pas lire en période de "coup de mou", car ce n'est pas un joyeux drille, cet
Olivier Adam.