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sur 720 notes
Nous sommes dans un endroit qui est une station balnéaire deux mois par an, une petite ville plantée par hasard au bord de la mer le reste du temps. Un coup de mer se prépare, les paillotes de la plage vont se retrouver par terre, et, plus grave, quelques personnes vont se noyer, disparaître.

Le club de foot de la ville est en quarts de finale de la Coupe de France, petit poucet.

Marco est un feu follet, trop plein d'énergie désespérée qui le fait rentrer parfois ivre mort, ensanglanté, mais qui le rend indispensable à l'équipe de foot : il ne branle rien pendant soixante-dix minutes puis il prend le ballon et marque le but de la victoire.

Après un match houleux au cours duquel il a mis un coup de tête à un défenseur un peu rugueux, il est agressé à coups de batte de base-ball alors que le coup de mer commence.

Si le roman est construit autour de Marco, Olivier Adam adopte successivement le point de vue de 22 personnages qui vont se passer le relais pour former un tout - le roman - tout en nous racontant des bouts de leurs vies - les épisodes, comme dans une série télé.

Cette forme narrative est loin d'être déconcertante car l'auteur conserve une unité de style : rythme et simplicité.

C'est un roman de portraits très touchants, des difficultés psychologiques et sociales que nous rencontrons toutes et tous un jour ou l'autre, que nous soyons riches ou pauvres, faibles ou forts.

Il n'est en effet pas question de roman social (ou alors doit-on considérer comme roman social toutes les histoires qui ne se passent pas dans un appartement parisien, ou les histoires ne concernant pas quelque personnage béni des dieux qui n'a pas besoin de travailler pour vivre), ni de misère sociale.

Il est question de types qui vendent des voitures, retapent des mobile-homes, de femmes qui sont serveuses à temps partiel ou secrétaires.

Certains vont entrevoir, à travers la Coupe de France, l'indécence ignoble de salaires mensuels à cent mille euros, mais la porte se refermera bien vite, sans laisser passer personne.

Roman de la crise ? Oui, de la crise qui a commencé à la fin des années 1970 : l'ascenseur social qui ne fonctionne plus guère, des voitures pourries toute la vie, des logements trop petits, des bonhommes qui plaquent femme et enfants pour un rien, des crédits à la consommation en veux-tu en voilà, des CDI à temps complet comme paradis, de la politique comme une rente qui fait le jeu de Marine.

Au-delà du plaisir de plus en plus intense de lire des bouquins d'Olivier Adam (une émotion juste, sincère, véritable, qui n'est pas là pour faire vendre des livres), il faut saisir le message : la situation est un poil désespérée.
Lien : http://occasionlivres.canalb..
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C'est peine perdue de se construire quand une vague peut tout détruire et quand tout est perdu d'avance.

C'est la saison morte dans une station balnéaire de la Côte d'Azur quand une tempête va dévaster la ville et ses habitants, soit 22 personnages en 23 chapitres, 23 matchs (et oui il est beaucoup question de foot dans ce roman) qui semblent perdus pour chaque protagoniste.
23 petites histoires qui pourraient se lire indépendamment les unes des autres.

Un roman choral dans lequel chaque chapitre éclaire le précédent : un puzzle qui progressivement se met en place, laissant finalement la part belle à un certain suspens. C'est cette construction (une même histoire racontée par différentes personnes) qui fait l'originalité du livre.

L'ensemble est noir, très noir, assez désespéré, ce qui contraste avec le décor paradisiaque des plages du sud, de sa dolce vita, de son insouciance et de son luxe. Les rêves de réussite et de gloire se sont éloignés pour les protagonistes qui flirtent plus souvent avec la précarité qu'avec l'opulence : leur peine c'est la grisaille à perpétuité.

L'écriture est compacte et pas très aérée, ce qui me chagrine toujours ; mais peu importe ici, car cette lecture n'est pas peine perdue !
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Je n'avais jamais rien lu de cet auteur.
Je n'aime ni son écriture, ni son vocabulaire.
Je me suis donc arrêtée à la page 50.
A quoi bon se faire mal, quand tant d'autres livres m'attendent.
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Que ces portraits sont émouvants,
Que les mots utilisés raisonnent dans nos coeurs pour nous faire aimer ces personnages que pour certains nous sommes ou que nous croisons au cours de notre vie,
Que l'analyse de la situation de chacun est bien menée et nous amène à compatir ou à comprendre les exactions de chacun.
C'est une ronde ou plutôt une tempête qui souffle en Méditerranée, tous les ingrédients de la montée des extrémismes sont là et nous assistons au raz de marée qui menace.
Le manque de virgule m'a frappé et m'a gêné au début de ma lecture, et puis on s'habitue !
Peut être que nous avons tendance à trop abuser de cet artifice destiné à souffler dans une phrase, peut être est il simplificateur ? Comme si on prenait les autres pour des c.... , pas capables de comprendre une phrase.
J'ai ressenti beaucoup d'émotions avec l'histoire de Paul et Hélène, j'ai vu la vie défiler, remplie de tellement de choses, les enfants partir, le silence qui envahit petit à petit l'existence, pour certains la douleur du manque, "je l'ai vécu et je ne pourrai plus le revivre, plus jamais", et pour d'autres le bonheur du souvenir, l'émotion cachée derrière les sourires, les rires, "je l'ai vécu et je ressens encore ce bonheur de l'avoir vécu" !
Des philosophies différentes, des caractères différents, pourquoi pas !
MAIS pourquoi ce titre, "peine perdue", (définition : "c'est un effort inutile ou une initiative vaine, qui n'aura à priori pas de résultat"). Ça veut dire quoi ?
Il n'y a plus rien à faire ?
Tous ces enfants qui regardent leurs parents avec des étoiles dans les yeux, finiront un jour par les haïr et leur reprocheront d'être devenus ce qu'ils sont ?
Les petits cons qui démarrent dans la vie en enchaînant connerie sur connerie, ne pourront pas s'en sortir ?
Tous les couples qui débutent une belle histoire avec tant de passions, tant de rêves, ne vivront que le naufrage de leurs liaisons ?
Tous ces petits vieux qui trébuchent à la fin de leur vie à cause de la maladie, à cause de la routine, à cause de la fatalité. Ils finiront malheureux ?
Je ne veux pas cautionner ce discours là, je ne veux pas de cette vie là.
Je veux croire que tous les enfants ne deviendront pas ces imbéciles qui ne savent plus à quelles valeurs se raccrocher.
Je veux croire que la vie d'un couple passe par des étapes différentes, que ce couple peut évoluer, s'écouter, s'aimer tout au long d'une vie, même si ce n'est pas toujours facile de reconnaître à l'autre le droit à ne pas être ce que l'on pensait qu'il était.
Je veux croire que chaque âge apporte des petits bonheurs différents, qu'il faut savoir les saisir, ne pas les gâcher avec des regrets.
Il faut avancer dans la vie, même si les pas deviennent de plus en plus petits et si la pente devient glissante !
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Un malaise perdure à la sortie du roman.

Une vingtaine de portraits de personnages liés directement ou indirectement à Antoine, le protagoniste principal qui ouvre et termine le livre nous entraîne dans la complexité de leurs histoires.

Chaque récit dans un style bref, rapide, allant à l'essentiel, relate chacun, chacune dans ce qu'il a de plus désespéré.

Les rêves inaboutis, impossibles car enferrés dans un milieu sans espoir de s'en sortir.
Le malaise inhérent à ce qui ne sera obtenu ou vécu. La somme de tous ces rêves s'éloignant dans un néant douloureux.
Des vies sans avenir, des vies de seconde main.
Phrase cruelle mais l'auteur montre et démontre à quel point tout est clos, néantisé pour ceux et celles dont l'enfance, l'adolescence furent limitées dans leurs possibles, furent maltraitées, incomprises.

Chaque chapitre comprend la douleur, la dureté, la non-écoute, l'interrogation sans réponse, le rêve, l'amour bafoué ou mal-dit si ce n'est non-dit.

Nous retrouvons la plume et les démarches d'Olivier Adam racontant la vie « des petits », « des sans-grade ».
L'originalité est dans la construction de l'histoire : autant de vies (une vingtaine), autant de défaites.

Certes Olivier Adam n'est pas Zola mais on pourrait octroyer le qualificatif de naturaliste à cette oeuvre terriblement nauséeuse car elle nous plonge dans une réalité qui touche (le couple âgé, l'homme et le chien, la jeune fille muette et détruite…), qui révolte (l'épisode à l'hôtel, le « patron »…), qui émeut (le rêve de réussite, l'envie d'une vie dite « normale »), qui choque (la violence…).

Un livre dur, interpellant, noir … lucide qui nous place devant ces vies que l'on devine entravées et voilà pourquoi un malaise se propage à la lecture.
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Le sentiment d'entrer de plein fouet dans la misère humaine tout en étant invité, à pas feutrés.
J'ai vraiment adoré. Bien sûr ce n'est pas drôle ni haletant mais c'est dépotant.
Tous ces personnages sont les gens que personne ne regarde, qui se battent dans l'ombre pour vivre tout simplement.
Ces gens que j'ai envie d'aider à chaque page.

Merci Olivier Adam pour ce superbe " Peine perdue"

A lire mais pas en plein déprime sinon... on tombe avec je crois!
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Une petite station balnéaire sur la côte méditerranéenne , la saison se prépare. Des personnages se débattent avec leur vie, avec la météo qui fait déferler un coup de mer sur la station. Un coup de mer qui permet de cacher quelques affaires peu reluisantes. Mais la vie suit son cours, laissant des hommes, des femmes, épuisés cherchant à améliorer leur condition mais ne pouvant sortir du sillon tracé par le destin.

Parmi ces personnages il y a Antoine, Zidane de banlieue, du talent jusqu'au bout des orteils, mais pas de physique. Il est comme ça Antoine, il préfère faire la fête, l'alcool, la drogue, ne comptant que sur son talent pour espérer rejoindre un club pro, et puis non finalement il ne peut pas, ne veut pas revêtir ce maillot trop grand pour lui.

"C'est le problème avec la vie, a pensé Antoine. La nôtre est toujours trop étriquée, et celle à laquelle on voudrait prétendre est trop grande pour simplement se la figurer. La somme des possibles, c'est l'infini qui revient à zéro. Au final ça passe. Ça finit toujours par passer."


Tous ces individus se débattent avec leurs petites vies, personnelles, professionnelles, essayant de s'en sortir tant bien que mal et finalement comme Antoine, ils n'arrivent pas à sortir de l'ornière dans laquelle, ils s'enlisent. Ils essaient mais plus ils se débattent plus ils s'enfoncent . Finalement comme dit Antoine "au final ça passe" ils finissent par accepter leur vie telle quelle est en se disant à quoi bon.


La seule note d'espoir du roman vient du groupe, cette équipe de foot dont Antoine est la star et dont il est exclu pour cause de suspension, puis de séjour à l'hôpital. Ce petit poucet de la coupe de France qui va aller défier l'ogre nantais sans sa star mais avec l'esprit d'équipe. L'équipe, le couple, comme celui de Paul et Hélène, deux personnes âgées qui ont toujours vécu ensemble et qui ne peuvent fonctionner l'un sans l'autre, la famille qui malgré ses errements vont soutenir Antoine jusqu'au bout.


Avec Peine perdue, roman choral, c'est une image de la société que nous offre Olivier Adam, avec ces petites gens, et ses nababs, ces gens honnêtes et ses magouilles. Une société ou l'individu n'a aucune chance sans le groupe, et où sortir de sa condition semble impossible, semble être une peine perdue. le style incisif, fluide, et la construction du roman ou le point de vue des individus et de l'équipe se succèdent, rendent la lecture de ce roman passionnante, on a du mal à le reposer une fois commencé.

"C'est un long apprentissage parfois que de savoir rejoindre enfin la vie qui nous va. Qui nous attend."
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Côte d'Azur, les touristes ont déserté, tout est calme, ou presque. Parce que la vie des résidents permanents va être chamboulée, entre la sauvage agression d'un footballeur amateur, Antoine, et les noyades et disparitions de certains habitants. Comment ses personnes ont-elles disparues ? Qui a agressé Antoine et, surtout, pourquoi ?

Je m'attendais à une sorte d'intrigue policière, mais il n'en est rien. Nous allons suivre chaque personnage - et ils sont nombreux -, un à un, avec le point de vue d'un personnage différent à chaque chapitre. J'ai eu un peu de mal à m'y habituer et à différencier les personnages et à me souvenir de qui est qui, et qui a un lien avec qui. Au final, on se rend compte que les personnages sont tous liés les uns aux autres, de façon proche ou lointaine.

Olivier Adam nous raconte ces personnages, leurs histoires, leurs problèmes, leurs idéaux. Des épisodes de leur vie, comme un ensemble de nouvelles qui ont toutes un lien entre elles. Vingt-deux histoires différentes, qui reflètent la société actuelle, la crise, le chômage... Ces portraits sont très modernes, tout à fait d'actualité.

Bien sûr, derrière cela, il y a l'intrigue principale, à savoir qui a agressé Antoine et pourquoi. Durant tout le roman, des réponses aux questions apparaissent. Malgré tout, j'ai été très surprise par sa fin, que je ne dévoilerai pas bien entendu. Je ne m'attendais clairement pas à ça. C'est le premier roman d'Olivier Adam que je lis, et je dois dire que j'ai beaucoup aimé.
Lien : http://leslecturesdanais.blo..
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J'ai été profondément bousculée par ce récit, qui m'a fait, d'une certaine façon, penser au roman "D'acier", de Sylvia Avallone. L'environnement où les individus évoluent laisse-t-il à ce point si peu d'envergure et de liberté à ceux qui y vivent ?
Ici, les personnages, tous plus attachants les uns que les autres (sauf ce gros c... de Pérez), et pourtant dévastés pour la plupart, sont constamment tourmentés et malmenés par la vie : par leur origine plus que modeste, leur lieu de vie "en périphérie" de la ville, leurs parents aux idées souvent obtuses, leur avenir, qu'il soit professionnel ou personnel : tout est obscurément limité.,
Et puis l'environnement tout entier, la nature, la vie ! qui les bousculent sans arrêt,, semblant même s'acharner contre eux...
Dès lors, comment s'en sortir ?
Cette référence à la nature déchaînée (la mer en furie, le vent, qui dévastent tout), m'a semblé paradoxalement apaisante. Un temps pour respirer, une parenthèse, un entre deux. Un gros ménage. Cela va-t-il mieux après ?
Une question que je me pose, après cette lecture : y a-t-il vraiment si peu de monde qui "s'en sort" dans ces milieux-là ? La drogue, le sexe, l'alcool, grands meneurs, sont-ils à ce point omniprésents. Je n'ai pas le sentiment de faire partie d'une catégorie sociale tellement éloignée de celle de ces gens. Et pourtant... Cela me semble excessif. Ou alors, les fréquentations que l'on a sont le véritable point d'équilibre.
Enfin, tout ça pour dire : quel beau roman ! ...Puisqu'il ne nous laisse pas indemne.

Olivier Adam était l'invité de France Culture,dans l'émission "Les bonnes feuilles"
(http://www.franceculture.fr/emission-les-bonnes-feuilles-olivier-adam-peine-perdue-2014-07-14).
Il nous parle de son roman dont il lit quelques passages (un peu précipitamment, à mon goût le lire soi-même rend les choses beaucoup plus subtiles...), et parle de son inspiration littéraire. C'est prenant. A l'image de sa manière d'écrire.
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Du Olivier Adam....
Lire de préférence en continu... ce que j'aime chez Olivier Adam c'est sa prise de conscience abrupte de notre existence... Parfois c'est très aride.... mais tellement humain...
J'aime Annie Ernaux pour cette même qualité... même si Olivier Adam est davantage dans le « roman »... il se sert beaucoup de sa propre existence à lui... ça respire bien la difficulté parfois de vivre....
Olivier Adam est jeune... mais il décrit les humains avec une maturité qui me touche beaucoup...
Pressée de lire son prochain livre qui devrait paraître bientôt...

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