Citations sur Les DIY de Maélie, tome 1 : Des papillons dans le ventre (5)
On a tous des squelettes dans le placard.
Est-ce que je voulais à ce point m'éloigner de ma vie pour être prête à m'enterrer dans ce coin perdu ?
La réponse est évidemment oui.
Je secoue la tête, ne sachant comment réagir, et il fait un autre pas. Cette fois, nous ne somme plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Je sais ce qu'il va une fois de plus me demander. Pour la troisième fois. Et ce que moi, je vais lui répondre... une fois de plus. Parce que je suis trop faible.
Pas le temps de lui dire que la probabilité que j’aille à ce party est de 0,000 000 09 %. Et encore, je suis généreuse. Je ne sais pas trop ce qu’il attend de moi, Estéban, mais il risque d’être très déçu. Sur ces pensées, je retourne à l’intérieur, où je découvre Sam couché sous le lavabo de la salle de bain, en train de réparer je ne sais quoi. Tout ce que j’espère, c’est que je pourrai prendre une douche chaude aujourd’hui, contrairement aux autres soirs de la semaine. En attendant, autant me concentrer sur la réparation des rideaux de ma chambre, me dis-je en grimpant à l’étage. J’entre dans la pièce, j’attrape mon sac en plastique et je décroche les rideaux de leur tringle. Puis, je vais porter le tout sur la table de la cuisine. J’étends le tissu et je vérifie où se trouvent les trous. Ça ne devrait pas être trop difficile à réparer. Zut, j’ai encore oublié un truc… Décidément, je préférais habiter dans un appartement.
Étendu à ma gauche, Estéban fixe le plafond sans dire un mot. C’est pourquoi j’insiste :
— Et si tu me disais pourquoi tu as fait ça…?
— Fait quoi? réplique-t-il, toujours sans me regarder.
— Allez, tu sais bien. Pourquoi tu t’es battu?
— Je me suis pas battu ! Je me suis fait frapper. Nuance…
Je soupire, avant de reprendre :
— OK, mais alors, pourquoi ce gars t’a frappé ? J’ai entendu des trucs à ton sujet…
— Ceux qui s’amusent à parler de la vie des autres sont juste des idiots. Et ils ont rien à faire !
Je m’installe sur le côté, le bras replié sous la tête, afin de mieux détailler Estéban. Il m’imite et me fait face.
— T’as des trucs à cacher? dis-je.
— Ça se peut. Et je suis pas le seul. T’en as sûrement, toi aussi… On a tous des squelettes dans le placard.