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sur 891 notes
Merci à mon partenaire les Editions Points pour cette immersion au coeur de la société japonaise.
L'histoire qui nous est contée n'est pas une histoire comme les autres. Il s'agit d'une histoire vraie : celle de Jake Adelstein, un journaliste juif américain qui intègre le plus grand quotidien japonais Yomiuri Shinbun dans les années 90. le prologue de Tokyo Vice démarre sur des chapeaux de roue. Jake se retrouve face à une délicate position :
« Vous supprimez cet article, ou c'est vous qu'on supprime. Et peut-être bien votre famille aussi. Mais on s'occupera de vous en premier, pour que vous appreniez quelque chose avant de mourir ».
Cette menace vient de la mafia japonaise : les yakuzas. Mais qui sont-ils ? Pourquoi profèrent-ils une telle menace à l'encontre de Jake ?
Dès le premier chapitre, l'auteur remonte dans le temps et nous livre son parcours. Celui qui l'a amené à cette réalité. Il nous parle de ses études, de son recrutement dans le plus renommé de tous les journaux nippons, de ses premières années lorsque le mot « yakuzas » n'avait encore qu'un sens plutôt flou et qu'il ne traitait que des affaires mineures. Incursion dans les bureaucraties administratives et politiques ; relations entre la police et les journalistes et leurs petits « arrangements » qui sont monnaie courante ; la traite des êtres humains… le journaliste traite des sujets divers et variés qui nous permettent de nous insérer dans les méandres de la culture nippone et de ses codes relativement…atypiques. Et le lecteur en ressort riche en découvertes ! La place prépondérante du sexe, de la prostitution chez les japonais, l'importance que revêt le travail dans leur vie quotidienne, leur volonté de toujours tout vouloir bien faire, la place du suicide qui démontre à quel point cette société peut parfois être stressante…J'ai l'impression d'avoir lu « les coulisses » d'un Japon qui est souvent représenté de façon plus « lisse ».
L'auteur présente les affaires qu'il a couvertes en détails. Parfois un peu trop ; le seul reproche que je pourrais faire à ce livre qui m'a passionnée et qui, je pense, fera le même effet à ceux qui souhaitent réellement en apprendre beaucoup sur le sujet.
Une réalité parfois terrifiante toutefois pas dépourvue d'humour.
« Je pense que ça ira. Mais il faut que tu saches que je suis juif, et nous sommes radins par tradition depuis deux mille ans. Je ne voudrais pas déshonorer la tradition. Que dirais-tu d'une bouteille de champagne bon marché ? »
A l'image de la vie.
Un livre très bien écrit. Une lecture intéressante et instructive qui soulève les incohérences d'une société qui a bien des secrets à garder.
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Tokyo Vice, c'est d'abord un bel objet. Un support extrêmement bien conçu qu'on a plaisir à contempler, puis manipuler. Et lire.
Cependant, ne vous attendez pas à découvrir un polar nerveux et haletant, tel qu'on nous le vend. La confrontation avec les yakuzas n'apparaît, par exemple, que dans le dernier tiers du roman.

Avant cela, l'auteur retrace son parcours de journaliste au Yomiuri Shinbun, de ses débuts comme fait-diversier de province, à son travail d'investigation auprès de la brigade des moeurs de Tokyo. À travers son cheminement, il décode la société japonaise, les rouages et contraintes de l'univers entrepreneurial, implacable pour peu que l'on ne respecte pas l'étiquette. le jeune journaliste apprend à courber l'échine, accepte la prééminence du travail auquel il consacre tout son temps, au détriment de sa vie familiale. Il assimile ainsi les ficelles du métier, gagne la confiance de sa hiérarchie, tout en acceptant les compromis nécessaires pour mener à terme un travail d'investigation. Il s'applique aussi à garder des liens cordiaux avec les services de police parmi lesquels il est primordial de compter des indics. À choyer de sa poche.
Les victoires paraissent bien maigres en comparaison de l'énergie, du temps et de l'argent investis, mais Jake est un journaliste acharné, porté par son ambition et sa foi en la vérité.


L'écriture de Jake Adelstein est journalistique, accessible et précise. Son récit, instructif, peut tendre, de temps à autre, vers l'anecdotique. Il détaille beaucoup et nous frustre parfois, comme lui-même à dû l'être lorsqu'une exclusivité lui échappait, ou que la vérité se dérobait. le personnage peut être excessif, égocentrique, prêt à beaucoup pour obtenir une information. Tout en restant autocritique et lucide. Certainement les qualités qui font le bon investigateur.
Ces années de journalisme de terrain, en divers lieux du pays, lui font prendre conscience de l'enracinement du crime organisé dans toutes les strates de la société japonaise, des bas-fonds au monde de la finance, jusqu'aux sphères politiques.
Les sujets couverts, toujours plus sordides, autant que les manquements de la justice, le travaillent en profondeur.
De retour à Tokyo, il se consacre aux affaires de moeurs dans les quartiers chauds, Kabukicho et Roppongi. Lui se penche particulièrement sur le trafic d'être humain.
Fort de ses convictions, de ses amitiés, il s'implique de plus en plus, navigue dans un univers complexe et sans merci pour tenter de mettre au jour les travers de la société japonaise.
Lancés sur la piste des yakuzas, Jake soulève un sacré lièvre qui mettra sa vie en danger. Jusqu'où est-il prêt à aller pour faire éclater la vérité ?
De rencontres en épreuves, il devra questionner sa morale, ses responsabilités, et définir ses limites.


Tokyo Vice est un livre important pour ce qu'il a dévoilé, qui poussera le Japon à faire son examen de conscience dans les années suivant la parution de l'enquête. Au moins superficiellement...
Lien : http://avoslivres.canalblog...
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Terrible plongée dans le Tokyo sordide... Cette enquête se lit presque comme un roman... Il faut avoir le coeur et l'esprit bien accrochés..
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Voilà, j'ai ENFIN fini Tokyo Vice ! Non pas que ça soit une corvée de lire ce livre, mais le manque de temps m'a obligé à toujours repousser la lecture... Ca plus le fait que le livre est très beau mais fragile, sachant que c'était un emprunt j'avais peur de le transporter... Mais trèves de mondanités et rentrons dans le vif du sujet !

Tokyo Vice est une oeuvre autobiographique et vu le sujet, c'est un coup de maître. Non pas pour le style d'écriture parce qu'il est très simple et plaisant, pas vraiment recherché (quelques mots grossiers par-ci par-là) mais pour l'histoire en elle-même. C'est de l'adrénaline pure.

Vu la pluralité de thèmes (illégaux) du bouquin je pense qu'on pourrait le comparer à un rail de coke. Je suis pas très renseignée mais je crois que ça passe bien parce qu'en plus de 400 pages on survole 10 ans et d'innombrables personnages tous plus ou moins importants.

Nous avons donc Jake : un mec qui a de la chance parce qu'il va devenir le premier étranger travaillant au journal le plus réputé du Japon, le Yomiuri Shinbun. L'entrée se fait par concours alors il a pété des nippons, c'est quand même fort. Grâce à lui on va apprendre pleins de trucs, et parfois à ses dépends (Monsieur fait des bourdes mais bon, comment pourrait-on lui en vouloir...), notamment sur ce qui n'est pas souvent dit du Japon. le côté obscur du système va t-on dire.

La ligne directrice du livre pourrait tout simplement être que les japonais sont racistes parce que le protagoniste a du mal au Japon (en plus il est juif, alors certains d'entre eux sont persuadés qu'il est espion du Mossad), les étrangères ont du mal au Japon et s'il vous arrive une merde c'est votre faute parce que vous êtes étrangers. Niiiiiiice. Sinon, plus sérieusement, Jake avance bien dans sa carrière et se retrouve comme tout autre journaliste confronté aux Yakuzas. Et en bon emmerdeur, bah il va les faire avec ce livre (faut le lire pour savoir pourquoi héhé).

Grâce à ma formation, on a rencontré Jake Adelstein en Novembre pour le festival Lettres du Monde. J'avais commencé le livre de 100 pages quand on l'a rencontré et j'étais assez impressionnée par le début plus la conférence qu'il nous a faite, en expliquant pourquoi il avait écrit ce livre, comment agissait les Yakuzas et à quel point il avait eu du mal à faire publier son livre au Japon.

Le livre est une sorte de leçon de vie, parfois il fait des mauvais choix pour sa famille mais bonne pour sa carrière. C'est un rythme de vie très dur qu'il mène. C'est pour ça que j'admire le boulot, sa vie est passionnante et c'est fabuleux de pouvoir lire des histoires comme ça. En plus, on va pas se mentir l'édition française est magnifique (c'est la préférée de l'auteur
Lien : https://lesrecitsdhecate.wor..
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A mi-chemin entre le roman et le témoignage, ce livre est une immersion dans le Japon et l'univers "vicié" de la mafia, des yakuzas.
Souvent drôle et personnel, ce témoignage bien écrit est à découvrir si le Japon, sa société et la complexité de ses codes vous intrigue.
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A foreigner in Japan working as a reporter in one of the news media. What could it happen?
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Pour le deuxième livre de l'année 2023, j'ai choisi de me plonger dans les bas-fonds tokyoïtes racontés par Jake Adelstein, premier journaliste américain (et occidental) à travailler pour un journal japonais à grande audience. Très vite, il va se retrouver à enquêter sur les yakusas, ces mafias japonaises dont les membres sont reconnaissables à leurs tatouages. Cette histoire est aussi la sienne, tant ses enquêtes ont eu un impact sur sa vie personnelle et familiale. Un livre passionnant, qui permet de briser quelques représentations que l'on peut avoir sur le Japon. Hâte de découvrir la suite avec "Le dernier des Yakusas".
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Je me suis lancée dans cette lecture en pensant entrer dans un bon thriller, une intrigue 'fil rouge' ...
J'ai été déçue au début par ma lecture: des tranches de vie de l'auteur qui finalement font de ce récit une sorte de biographie sans qu'il n'y ait un fil rouge dès le départ qui donnerait du suspens et l'envie de tourner les pages (à part un questionnement par rapport à ce qui a pu mettre l'auteur dans la situation du premier chapitre).

Au final cette lecture m'a laissé un ressenti plutôt positif, plus j'ai avancé dans son histoire plus j'ai aimé, bien que j'ai eu du mal parfois à situer certains personnages ou lieux. Jake Adelstein nous dresse un portrait du japon des années 90/2000 qui est enrichissant.
Je me suis également beaucoup attachée à son personnage et ait été touché par ses réflexions sur ce qu'il l'entoure.
Cependant ce n'est pas le genre de livre que je conseille si on souhaite lire un thriller/polar. Ici on est plutôt sur une sorte de témoignage, récits de vie au milieu des yakuzas, de la presse, de la police et de l'économie du japon.
Je lierai certainement la suite.
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Excellent roman autobiographique de Jake Adelstein, premier Gaijin à avoir pu intégrer le plus gros journal du Japon, le Yomiuri Shinbun. On y apprend les difficultés pour un étranger à être accepté et surtout Adelstein raconte comment, en enquêtant sur le trafic d'être humains et les Yakusas, il s'est retrouvé sous protection policière. Passionnant.
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Une édition qui fait la différence au service d'un récit passionnant.

Je suis très content de l'avoir acheté aux éditions Marchialy. La couverture et la conception graphique font vraiment la différence, la mise en page également. Je pense que cette édition est plus agréable à lire au vu du format que le livre aux éditions Points.

Le livre est divisé en 3 grandes parties et couvre la période 1992-2008.
Les parties suivent globalement cette chronologie.

Jake Adelstein développe plusieurs aspects de la société japonaise : fonctionnement du journalisme et de la police, meurtres, suicides, Yakuza, prostitution, hôtesses, esclavage sexuel...

La lecture n'est pas toujours palpitante mais on voit quand même le gros travail qu'il y a derrière pour tout organiser et en même temps protéger l'identité des informateurs. le récit est à mi-chemin entre un roman et une enquête journalistique.

La lecture est un peu lourde au début car il nous présente différents personnages et le fonctionnement du journalisme et de la police. Mais par la suite on s'y habitue, même s'il y a quand même pas mal de noms à retenir.

Un livre à lire pour ceux qui veulent aller plus loin dans leur compréhension de la société japonaise et qui n'ont pas peur de se confronter au vice sous toutes ses formes.

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