La tendresse des femmes, à mes yeux, c'est comme préférer le guignolet kirsch au whisky.
Quand vous voyez les experts à la télé, ils possèdent tous un titre, une fonction, quelque chose qui signale leur compétence. Ils sont professeur, directeur d'un centre de recherche, président honoraire, auteur de ceci ou de cela… Cette qualification n'a rien d'anecdotique. Au contraire, elle est essentielle. Sur elle repose tout entière l'action de l'expert : la pédagogie. Car l'expert est pédagogue…
En amour comme en amitié, à la fin, on reste toujours tout seul.
Remarque : Pourtant le sens de nombreux proverbes témoigne manifestement de la connerie de nos ancêtres. Pour n'en prendre que deux exemples : "Bien mal acquis ne profite jamais" et "Qui paie ses dettes s'enrichit", dont on peut mesurer le degré de connerie chaque matin en écoutant le cours de la Bourse.
Remarque : Je suis allergique à toute cette quincaillerie spirituelle, soi-disant made in Orient. M'insupporte ce mélange des genres qui établit un lien quasi mystique entre l'âme et le corps, ce dont la médecine européenne a mis deux mille ans à se défaire. Croyance pour croyance, je préfère encore la religion des antibiotiques qui se limite à la prise d'un comprimé matin et soir. Et je ne parle même pas de l'absence totale d'humour et de distance de tous ces praticiens bio, qui semblent tous penser que la guérison dépend de leur air d'austérité monacale.
Remarque : Passé un certain âge, le moindre crétin se croit en droit de nous infliger les pires âneries, comme s'il s'agissait du résultat de sa longue réflexion. Il y a probablement là quelque chose d'hormonal. Le passage aux cheveux blancs doit sans doute s'accompagner d'un dérèglement physiologique qui amène les vieux à croire soudain qu'ils sont devenus des sages.
Consacrant désormais mon énergie à définir le con, je m'attelais au recensement des signes de connerie qui avaient pu être répertoriées par le passé, et qui pourraient ainsi me mettre sur la piste.
Je commençai par la sagesse populaire. (...) Je me tournai alors du côté de la philosophie. Mais là encore, ce fut une déception. Toutes les grandes interrogations de l'homme, la mort, l'existence et l'essence, la vie, l'être et le non être, ont trouvé leur place dans de vastes systèmes interprétatifs ; la connerie en revanche attend toujours son philosophe.
Pourtant, à y regarder de plus près, plusieurs d'entre eux ont tourné autour de la question, parfois même l'ont effleurée. Ainsi, Platon. Qu'est-ce que sa célèbre allégorie de la caverne, dans la République, si ce n'est l'histoire d'une bande de cons qui prennent des vessies pour des lanternes ? Et Descartes ? Qu'est-ce que son fameux "Je pense donc je suis", si ce n'est une formidable machine de guerre contre la connerie ? Car enfin, un con a-t-il jamais pensé ? Tout au contraire, ne l'entend-on pas régulièrement s'écrier "J'y avais pas pensé" ?... Et le doute, dont il fait le point central de sa démonstration, n'est-il pas fondamentalement l'exact inverse de la démarche du con ? Car tout le monde sait que le con, lui, ne doute pas.
J'allais devoir tout élaborer par moi-même.
Rappelle-toi ce que tu disais sur les cons, qu'ils sont contagieux...
L'aphorisme, c'est l'étoile du berger des cons.
Remarque : On n'est jamais assez vigilant sur ce sujet. Avec le recul, je pense même que lorsque l'on rencontre quelqu'un, la seule question importante, bien plus que de savoir si l'autre a encore ses parents et s'ils habitent dans les environs, c'est de se renseigner sur les gens avec qui il travaille. Si la réponse tient en deux ou trois phrases, vous pouvez être rassuré. Mais si l'autre commence à s'épancher sans que vous puissiez l'arrêter, alors fuyez ! Cela peut se révéler pis encore que la présence d'un animal domestique.