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EAN : 9782365691932
320 pages
Editions Les Escales (10/03/2016)
3.43/5   29 notes
Résumé :
Dans un style éblouissant, Rouge retrace la folle histoire d'une famille française prise dans les tourments du XXe siècle.

Après la mort de son père, alors qu'il doit vider la maison, Carl, l'homme sans mémoire, est brusquement assailli par son passé : de vieux numéros de L'Humanité, un porte-lettres décoré d'un marteau et d'une faucille, des bibelots de toutes sortes et surtout, un cahier d'enfant. Sur la première page, un titre écrit de sa main : "... >Voir plus
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« Il voulait que je sois notre mémorialiste. »
Comme les souhaits des pères sont parfois lourds à porter pour les fils !
Ce récit -très certainement autobiographique- commence par la maison familiale que l'on vide après la mort du père, communiste, rouge, pur et dur. le narrateur découvre des feuillets où son père a noté ce qu'il comptait retenir de la vie de son fils : son mariage, la naissance de ses petits-enfants ? Non, son adhésion à la CGT, son élection au comité d'entreprise…
Une colère indescriptible gagne Carl qui n'a qu'un désir : tout détruire, tout effacer. A la benne les portraits de Marx, Lénine, les vieux Huma, les drapeaux rouges, les photos des soldats chiliens, de la soeur portant un foulard à l'effigie de Castro, du narrateur en Allemagne de l'Est ! « Rien ne doit survivre. »
Au risque de se sentir coupable…
« Je ne serais jamais un bon fils. L'oubli, le renoncement étaient la preuve que ce qui avait constitué mon enfance, l'endoctrinement, la croyance en l'absolue vérité des causes que je devais défendre, les réprimandes à la moindre déviation et ma culpabilité de n'être jamais assez communiste, pouvait s'effacer, disparaître, sans que la vie s'arrête ni même que cela en modifie le cours. Une désertion, voilà ce que j'éprouvais. Une désertion. »
Parlons du père : « Son communisme était charnel, instinctif. Il l'était comme d'autres sont Juifs, Pieds-noirs ou Corses. Avec emphase et totalement. » Il ne supporta ni la chute du mur de Berlin, ni la Révolution de velours, ni l'exécution des Ceausescu : le monde auquel il avait cru s'effondrait.
Je ne peux m'empêcher de penser au film de Wolfgang Becker Good Bye Lenin ! (2003) dans lequel Alex veut absolument sauver sa mère, militante communiste de RDA, dévouée corps et âme, plongée dans le coma et qui se réveillera l'été 1990, alors que le Mur est tombé. Un choc émotionnel et c'est la mort. Alors, le fils trouvera mille subterfuges pour protéger sa mère : reconstituer l'intérieur d'un appartement de l'Est, retrouver des vieilles boîtes de conserves… C'est exactement ce dont aurait eu besoin Pierre, le père de Carl…
Pierre impose le communisme à sa famille. Son fils s'appellera Karl, francisé en Carl par l'employé de mairie. L'enfant grandit avec les portraits de Marx et de Lénine, persuadé que ce sont de lointains aïeux. Ils vivent de peu et donnent à ceux qui ont besoin. Acteur, le père trouve quelques rôles par-ci, par-là.
Carl offre des dessins de Communards sur une barricade pour la fête des pères et suit ses parents aux manifs du dimanche. On marche pour la paix, contre la guerre du Vietnam en criant « Nixon assassin ! ». Bien sûr, on ne rate pas la fête de l'Huma. Carl apprend « la géographie par les insurrections et les guérillas. » A table, on écoute les informations. Si elles sont mauvaises, les assiettes volent, heureusement la météo marine est un havre de paix… « J'ai eu peur toute mon enfance » avoue le narrateur. Tout était menace : « la bombe, les capitalistes, De Gaulle, le voisin raciste » et le père, qui boit et se bat. Heureusement, parfois, il part en tournée.
Les films de de Funès sont interdits, trop réacs, de même que « la lecture de Tintin, trop raciste, de Lucky Luke, trop américain, d'Astérix, trop gaulliste. » Les héros de l'enfant seront Guy Môquet, Manouchian, Gagarine, Brecht.
Le coca est interdit et les livres d'histoire préférés au Monopoly et à tous les autres jeux d'ailleurs. On n'est pas là pour rire. Jusqu'à ce qu'un oncle s'aventure à en offrir un. Scène mémorable. le père se met à jouer et triche : il vole de l'argent à la banque. Carl a honte pour lui : où sont passées les belles valeurs qu'il a inculquées à ses enfants ? A force de tricher, il gagne et lance à son fils ahuri : « Tu viens de comprendre ce qu'est vraiment le capitalisme. Tâche de ne pas l'oublier. » Rude leçon.
Plus tard, Carl se sauvera par l'écriture, seul moyen d'échapper un peu à tout cela, d'alléger un peu le poids du fardeau…
Ce très beau texte de Carl Aderhold s'interroge sur « les destinées des fils qui se chargent des rêves des pères. », cette transmission qui doit s'accomplir au risque de décevoir le géniteur, cette mémoire qui ne doit rien omettre de l'histoire familiale.
Jusqu'à la chute parce que le poids du passé est trop lourd et que faire un pas en avant est devenu impossible.
Quel héritage léguer à nos enfants ? Peut-on les aimer et leur transmettre nos valeurs sans pour autant peser sur leur vie ?
Des pages superbes, émouvantes et drôles, qui nous disent de ne pas trop charger leurs valises si l'on veut qu'ils puissent encore avancer…

Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Névroses pourpres.
Voici un titre qui collerait aussi très bien à cet ouvrage magnifiquement bien écrit.
Un témoignage émouvant sur une enfance troublée.
Troublée par le militantisme exacerbé d'un père communisme pour qui une date d'entrée à la CGT valait mieux qu'une date de naissance, celle de ses petits-enfants en l'occurrence.
Un témoignage poignant sur une époque bouleversante avec l'impression pour le lecteur de se tenir derrière le voile, de découvrir les coulisses.
Un témoignage que je vous recommande également pour la plume. Oui, l'écriture ici est sublime. Les mots sonnent justes. C'est vraiment bien écrit.
Je n'avais jamais lu Carl Aderhold auparavant et j'avoue que je ne m'attendais pas à m'attacher autant à cet oeuvre. J'ai vraiment été conquis par cette autobiographie.
Carl Aderhold n'est certes pas un débutant. Il a déjà quelques oeuvres très remarqués comme Morts aux cons. Il est également éditeur.
C'est à la mort de son père, Pierre Decazes, un acteur de second rôle essentiellement, que le passé le rattrape.
Jaillit alors de nouveau ce que sa mémoire a enfoui au plus profond de son subconscient pour le submerger totalement.
Carl Aderhold n'a donc pas d'autres choix et doit affronter les démons de son enfance. Pour les exorciser, il les couchera sur papier et nous offrira par la même occasion ce magnifique roman.
Rouge.
Il raconte son enfance noyée dans l'obsession d'un père, mais pas seulement… Carl Aderhold remonte les origines de son nom pour expliquer la malédiction — celle qui rend la filiation impossible — qui frappe sa famille. Pour cela, il nous emmène jusqu'en 1864 et nous offre un voyage dans le temps retentissant.
Cependant, il est question avant tout ici du père de Carl Aderhold, Pierre Decazes de son nom d'acteur dont l'aura d'artiste et surtout de militant communiste a écrasé Carl pendant tout son enfance. À tel point qu'aujourd'hui, ce dernier crie sa haine pour le père.
Mais derrière cette haine se cache en réalité de l'amour, car Carl aimait réellement son père. Bien sûr, il a vécu dans la peur, dans la culpabilité, dans les interdits. Il a toujours tout fait pour être le digne fils communiste aux yeux de celui-ci parce qu'au fond, il aimait son père.
Il avait peur de ne pas être un bon fils. Et aujourd'hui, il éprouve de la colère, car jamais son père ne lui a démontré le contraire. Jamais ce dernier ne lui a témoigné son amour véritable.
Les exemples que nous sort l'auteur sont hallucinants et révèle une obsession chez Pierre Decazes assez effrayante.
Carl Aderhold a subi les interdits de l'idéologie communiste dès son plus jeune âge. Même s'il n'a manqué de rien et aux premiers abords et n'a pas été maltraité physiquement, psychologiquement il a été sérieusement marqué.
Son esprit s'est engourdi à tel point qu'il a fini par enterrer ses névroses au fin fond de son subconscient. Quand ces dernières ont ressurgi lors de la mort de son père, ça a implosé dans sa tête. Comme une fracture du psychisme.
On pourrait dire qu'il règle ses comptes. On pourrait croire qu'attendre que son père passe l'arme à gauche est un signe de facilité.
Mais il n'en est rien.
Et en définitif, Rouge est un manifeste d'amour.
Ce roman est une leçon pour tout les parents qui voudraient inculquer une quelconque idéologie à leurs enfants ou encore les façonner à leur image. Qu'en premier lieu, ils ne doivent pas oublier que le plus important est de les aimer, de les aimer pour ce qu'ils sont et surtout, de leur montrer cet amour.
Lien : http://jldragon.over-blog.co..
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Portrait d'un père dévoué au communisme

Ce livre raconte après sa mort le souvenir d'un père totalement dévoué au communisme.

Tout dans la vie tournait autour du communisme.
Au point que sur le carnet de son père il n'a nullement trouvé les dates de sa naissance ou de son mariage mais du jour où il a adhéré à la CGT.
Comédien son père refusait de jouer du boulevard considéré comme un art bourgeois
"Ma soeur Mathilde vint au monde peu après. Comme moi, elle fut conçue sous les portraits de Marx et Lénine. Enfants, nous croyions qu'il s'agissait d'aieux lointains"
Le genre de la plus grande bêtise de cet enfant de communiste c'est lors de la fête de l'huma parce que le père lui a promis d'aller jouer après le discours son fils a murmuré " ta gueule " et tout le monde l'a entendu. Depuis cette honte il n'avait plus le droit d'accompagner son père lors des discours.
Ses souvenirs d'enfance sont tous liés à des évènements des manifestations de genre la guerre du Viet-Nâm
Et au niveau culturel il y avait les acceptés comme Jean Ferrat
Et les interdits comme tout ce qui pouvait se rapprocher de la culture américano-gaulliste
"A la lecture de BD telles que Spirou, Tintin (trop raciste), Lucky Luke (trop américain), Astérix (trop gaulliste) :
« Enfant, j'avais été mortifié de m'être laissé séduire par des bandes dessinées aussi anti-communistes. L'en mesurais les dégâts sur l'esprit de mes copains. Comme mon père attendait de moi une attitude exemplaire, je surveillais leurs comportements. J'espérais d'eux la même générosité intransigeante que la mienne. »
C'est tout un voyage des années 60 jusqu'à la fin du communisme dans l'Europe de l'Est
"Souvent j'ai l'impression que mon éducation tient à quelques préceptes, sois poli, serviable, fais attention aux autres. C'est peut-être ça au final être communiste. Tenir la porte, venir en aide . Une certaine décence commune, une dignité simple. Mon père se précipitait avec une joie gourmande sur le touriste ayant l'air perdu, la vieille dame hésitant à traverser, le clochard qui tendait la main"

L'engagement politique peut avoir un côté religion c'est ce que montre ce livre. Ce père vit avec le communisme comme une religion avec ses valeurs ses interdits . Parfois insupportable, parfois magnifique.
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Carl Aderhold, éditeur et écrivain, marié et deux enfants, vide la maison de son père après le décès de celui-ci. Ce n'est pas de tendres souvenirs qu'il y trouve mais les vestiges d'une vie entièrement dévouée au communisme. Une rage sourde envahit Carl, une rage après ce père qui lui a fait suivre la ligne du parti communisme et qui lui a donné cette éducation. Les souvenirs affluent le dévastant un peu plus chaque jour. L'auteur nous raconte son enfance, l'histoire de sa famille. Il a été baigné depuis son enfance par Karl Marx (de qui il tient son prénom) et Lénine adulés par son père qui vouait une haine féroce au capitalisme. Son père était un homme austère, qui buvait souvent trop, bagarreur et tyran. Sa mère était soumise et souvent maltraitée. Son enfance? de la politique, des tracts...où l'école est très importante, baignée de littérature classique et de cinéma choisis par les soins du patriarche (interdiction de regarder de Funès ou de lire Tintin trop anticommunistes pour lui)...

Lui, "le fils de rouge" ressent une profonde culpabilité et de la colère par rapport à ce qu'il a vécu, au communisme de son père, à son soutien mais en même temps, l'amour qu'il lui porte, l'importance de son regard, ce lien indéfectible...Karl est totalement perdu... Quelle séquelle aura eu cette enfance sur cet homme devenu un brillant écrivain?

Je ne pensais pas aimer autant ce livre. L'histoire de ce petit garçon m'a vraiment touchée. J'ai ressenti une profonde empathie pour Carl. C'est un livre sur l'importance des liens père/fils, l'importance de l'enfance et des souvenirs. Ce passé qui chamboule tout, ce passé qui devient un lourd fardeau, ces sentiments contradictoires que Carl peut éprouver pour son père. On notera que bien au-delà de la rage, c'est un immense amour qu'il avait pour lui. Les mots sont choisis avec soin, c'est bien raconté. J'ai aimé les références cinématographiques et littéraires. le contexte politique a une grande part dans ce livre afin de mieux comprendre l'histoire. Bref, c'est un ouvrage vraiment émouvant et bouleversant qui nous plonge dans cette histoire familiale, dans la vie de ce père si dépendant d'une néfaste idéologie...
Lien : http://auchapitre.canalblog...
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Je regarde toujours d'un oeil méfiant les romans français où les auteurs parlent d'eux, de leur enfance, de leurs problèmes, de leur vie, de leur nombril, de leur besoin d'attention, parce qu'ils sont pathognomoniques de la littérature française, d'une part, et qu'ils m'ennuient profondément, d'autre part. Payer une vingtaine d'euros pour subir la psychanalyse d'un écrivain, non merci.

Et pourtant, ce livre en particulier a retenu mon attention. Je ne sais pas pourquoi, la couverture, le résumé de l'éditeur en quatrième de couverture, le titre, quelque chose a fait que malgré mes a priori, je me suis lancé dans la lecture de ce roman là, d'un auteur qui m'était inconnu.

Carl Aderhold brosse le portrait d'une France en pleine transformation lorsqu'il nous parle de son enfance. Ses parents vivent chichement des quelques rôles qu'ils parviennent à décrocher au théâtre, et ses jeunes années parisiennes se déroulent dans un minuscule logement qu'il partage avec ses parents et sa petite soeur. le père est un personnage haut en couleur, pour faire un clin d'oeil au titre. Communiste convaincu, il imprègne sa famille de ses idéaux révolutionnaires, Marx, Lénine et l'Humanité toujours à portée de main, dans une époque majoritairement dévouée à la politique de De Gaulle puis de Pompidou.

Remontant dans l'histoire de sa famille jusqu'à son grand-père déserteur de l'armée allemande, l'auteur nous fait vivre les aléas de sa famille et illustre cette « folie des Aderhold » , ce mal qui semble frapper tous les hommes de la famille depuis plusieurs générations. du récit nostalgique de ce père aimant, mais un peu excessif, il dira cette phrase très juste que j'ai trouvé très belle : « l'avalanche des souvenirs a le parfum amer des portraits à charge » .

De cette histoire familiale finalement assez ordinaire, Carl Aderhold réussit à faire un roman passionnant, une fresque historique et sociale de la France des années 60 à aujourd'hui. J'ai pris beaucoup de plaisir à confronter mes préjugés sur les récits personnels grâce à ce livre et à me laisser guider dans les souvenirs et les interrogations d'un fils devenu père.
Lien : https://www.hql.fr/rouge-car..
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Je me portais volontaire pour prendre part à un chantier de solidarité internationale. Nous devions construire une piste d'athlétisme. Deux matinées par semaine, un car nous emmenait dans la banlieue de Leipzig, jusqu'à un petit stade entouré d'immeuble délabrés. Là, en compagnie d'étudiants angolais et vietnamiens, je cassais des cailloux, transportais des brouettes de terre, sous les ordres d'un contremaître soûl dès le matin. Il s'en prenait aux Noirs, me faisant signe de me reposer pendant que les autres s'échinaient. Sur une banderole accrochée devant les tribunes, flottait une ribambelle de silhouettes représentant les habitants des cinq continents qui se donnaient la main, au nom de l'internationalisme prolétarien.
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Je devais voir le jour au début de septembre [1963], à la clinique des métallos dans le XIe arrondissement de Paris. Ma mère y avait suivi la préparation à l'accouchement, selon la méthode soviétique. 'Grâce à Staline, j'ai enfanté sans douleur !' proclamait une sage-femme au début des cours. Mes parents avaient choisi mon prénom depuis longtemps : Karl. Le portrait de Marx, avec celui de Lénine, trônait au-dessus de leur lit.
(p. 19)
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Vous connaissez cette citation de Brecht...? Le ton et le nom de l'auteur auraient dû l'alerter mais mon oncle, soudain plein de sympathie pour mon père l'interogea du regard."Qu'est ce qui est pire que le vol d'une banque...?"
Mon oncle se recomposa une expression fermée. Ma mère tenta une diversion, nous appela pour dire au revoir.
Nous arrivames, la mine faussement innocente des gamins occupés l'instant d'avant une bêtise. A notre grande surprise, ils n'y preterent aucune attention.
- La création d'une banque !
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"Non seulement chaque genre d'ivresse, mais chaque degré d'ivresse, et qui devrait porter une "cote" différente, met à nu en nous, exactement à la profondeur où il se trouve, un homme spécial" écrit Proust. Mon père n'en connaissait que deux. Les premiers verres faisaient dégorger la petitesse, à la manière d'un écrivain qui doit d'abord se débarrasser des phrases toutes faites..S'il parvenait à pousser plus avant, son esprit se réveillait soudain. La diction hébétée et heurtée cédait la place à une prolixité lyrique. Une beauté fragile inondait ses traits effilés, son regard perdait toute animosité. Délivrée de sa pesanteur, la réalité devenait une vaste scène. Il récitait d'une voix qui lui montait du fond de la gorge, pure, douce, des poèmes comme s'il venait de les écrire. Il fallait le voir, ces soirs de cuite, s'émerveiller du moindre sourire.
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-Maintenant que tu es un adulte....
Mon père l'avait décidé comme on décrète un état d'urgence. Il ne supportait qu'à grands efforts de me voir perdre mon temps à jouer. Le Noël suivant mon dernier été à Salviac marqua la fin de l'enfance.
Il tenait toujours à ce que l'on nous offre un dictionnaire, quelques grandes oeuvres de la littérature, un disque de musique classique et, pis encore, des livres d'histoire. Mathilde et moi rêvions d'un Monopoly. Il s'y opposait comme il nous avait interdit le Coca-Cola. A force de supplications, et grâce à l'intervention de ma mère, il consentit à ce qu'un oncle ou une tante nous en fasse cadeau.
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Videos de Carl Aderhold (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Carl Aderhold
Le dessinateur publie chez Futuropolis "La fabrique des Français", histoire d'un peuple et d'une nation de 1870 à nos jours" avec Françoise Davisse et Carl Aderhold. Il explique ici ce que raconte la BD, il dessine les personnages du livre, il croque les héros de son enfance et donne les 4 références qui l'ont construit.
ITW : Anne Douhaire Image et son : Maxime Soulard Montage : Cédric Diallo
Plus d'informations sur la BD : https://www.radiofrance.fr/franceinter/quelles-bandes-dessinees-lire-cet-ete-1054040 Plus de BD : https://www.radiofrance.fr/arts-divertissements/bd-manga/bandes-dessinees Plus de vidéos de dessin : https://www.youtube.com/playlist?list=PL43OynbWaTMLSUzMpmqwuKcJNbTeC5GhD
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