Mon avis ne va pas être aussi bon que tous les excellents avis que j'avais pu lire sur ce roman. Il y a de bons éléments qu'il faut remarquer et qui m'ont poussée à finir ma lecture, malgré tout, je reste sur une note mitigée du fait de beaucoup d'éléments peu cohérents, peu approfondis. A travers son récit, on sent bien que
Tomi Adeyemi avait pour but de parler de haine raciale, de vengeance, et de comment cette haine appelle la haine. Cependant, cette volonté s'est révélée être au détriment de son univers, du développement de ses personnages et de son intrigue.
De sang et de rage nous entraîne dans une contrée Africaine, au coeur d'un univers de fantasy qui avait du potentiel. On prend peu à peu connaissance d'une histoire de peuples, de magie, de répression, de hiérarchie des races et de mythologie. On découvre Zélie, maji opprimée dont la famille – son frère, Tzain, et son père – peine à subvenir à ses besoins depuis que sa mère et la magie ont disparues une nuit, onze ans plus tôt. En parallèle, on découvre le prince et la princesse du royaume, Inan et Amari. Ce choix de narration selon trois points de vue sert bien la volonté de l'auteure de montrer les différents « camps », si je puis dire, de cette guerre des races. Elle met en avant à la fois l'éducation et les principes de Zélie, qui est opprimée depuis la naissance et à qui on a ôté sa raison d'être (la magie), et ceux de Amari et Inan qui ont grandi dans l'opulence mais avec pour père un tueur et dictateur.
Si j'ai apprécié le personnage d'Amari, j'ai été très agacée par les trois autres, notamment Zélie et Inan. Par leurs réactions excessives, leurs manies de foncer tête baissée, de faire la girouette, leurs actes m'ont parus bien disproportionnés. En guise de quête dont on s'attend à ce qu'elle s'avère impossible, on a une aventure qui se déroule un peu trop bien sur une grande majorité du roman. Les relations développées entre les personnages ont également un goût de trop-vite, et m'ont fait lever les yeux au ciel plus d'une fois ; elles étaient prévisibles mais assez mal menées selon moi. J'aurais apprécié que l'auteure prenne son temps sur ce point-là.
Un autre point m'a beaucoup dérangée, mais c'est un point plus personnel qui pourrait ne pas déranger d'autres lecteurs : on a un récit à la première personne (avec trois points de vue ce qui, déjà, a tendance à m'embrouiller), et qui est de plus au présent (je préfère largement une narration au passé dans un univers comme celui-ci, mais c'est un choix de l'auteure que je respecte car je pense qu'elle voulait donner une dimension actuelle à son histoire et la cause qu'elle soutient à travers elle).
Toutefois, j'ai apprécié l'univers dans lequel on évolue, malgré le fait qu'il ne soit pas assez développé à mon goût ; la mythologie y est bien pensée, ainsi que la culture Africaine que l'on perçoit dans la façon de vivre de ces peuples et la contrée dans laquelle ils vivent. J'ai aussi apprécié cette idée de personnages pourvus de magie, mais à qui on la lui a arrachée. En bref, c'est un bel univers de fantasy mais je ne suis pas convaincue par la façon dont l'intrigue a été menée en son sein.
J'ai été heureuse, cependant, d'avoir poussé ma curiosité jusqu'à la fin du roman, car cette fin remonte clairement le niveau. Pour le coup, on a quelque chose de très imprévisible qui m'a fait douter de mon avis final sur le livre, et sur ma potentielle lecture du deuxième tome. Après mure réflexion, cependant, je sais que je ne lirai pas la suite de cette histoire car trop d'éléments ont contribué à la déception que j'ai ressentie à la lecture d'une trop longue partie de ce roman.
Lien :
https://depoudlardaanimablog..