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sur 556 notes
Balram, le narrateur, alias le tigre blanc, raconte sa success story au président chinois par le biais d'une longue lettre. de l'enfant des Ténèbres au lanceur de start-up à Bangalore en passant par le métier de chauffeur à Delhi pour un maître finalement un peu trop dupe, Balram décrit ce qui semblent être les passages obligés pour se sortir de la misère en Inde.

On se laisse prendre très vite par le récit, une critique cinglante de la société indienne divisée par le Gange. D'un côté, les Ténèbres où résident les valeurs traditionnelles, le tout pour la bufflonne, la famille et les 36 millions de dieux; et de l'autre, la Lumière, l'Inde moderne, l'Inde du business international et de la corruption nationalisée.

Le cynisme vous happe de plein fouet dès les premières pages et sous la plume de l'auteur toutes valeurs indiennes y passent: éducation, traditions, religion, famille, etc. Et bien sûr, l'auteur ne fera qu'une bouchée du touriste occidental venu en Inde dans le but de trouver l'illumination. J'ai particulièrement aimé le passage où l'auteur décrit la société soumise comme étant la "Cage à poules".

Il y aurait un excellent sujet d'étude dans ce livre pour qui souhaiterait étudier le rôle de la femme. Vous devinez sans doute que ce n'est pas ce qu'il y a de plus reluisant.
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le tigre blanc est un vrai coup de coeur. Ce livre nous raconte la vie de Balram Halwai, enfant de basse caste, chauffeur qui s'est finalement élevé au statut d'entrepreneur dans la société indienne. Bien loin des clichés et des brochures touristiques pour faire rêver les occidentaux, Aravind Adiga nous livre ici une vision très sombre de l'Inde, mais tristement juste. On distingue l'Inde des ténèbres (celle des pauvres) et l'Inde de la lumière (celle des riches), séparées par un immense fossé d'injustice.

Par l'intermédiaire de lettres adressées au premier ministre chinois, Balram alias "Le tigre blanc" nous raconte son histoire, de son petit village dans les ténèbres à son bureau d'entrepreneur à Bangalore. Il nous parle avec humour et cynisme de son enfance qui a fait de lui un homme à demi-cuit, conditionné à une existence de servitude. La "chance" lui sourit lorsqu'il entre au service de Mr Ashok en tant que second chauffeur de la famille, une certaine élévation sociale dans ce système cruel des castes, qui le destinait à travailler toute sa vie dans un tea-shop. Pour arriver à son statut d'entrepreneur et sortir de ce qu'il appelle la cage aux poules, il lui a fallu en payer le prix. Dans une société où la corruption est presque un mode de vie, il est difficile de rester irréprochable toute sa vie.

Aravind Adiga décrit un portrait juste de la société indienne avec ses défauts et ses qualités, gangrénée par la corruption et l'injustice, sans jamais exagérer ou minimiser. Cette histoire aurait pu être réelle, la fin est amorale mais si vraie. Adiga ne dresse pas seulement une critique de la société indienne, mais de toutes les sociétés occidentales et fait preuve d'humour et d'auto-dérision.

Je ne peux m'empêcher de comparer ce livre aux Fabuleuses aventures d'un Indien malchanceux qui devint milliardaire de Vikas Swarup, qui m'avait beaucoup plu. Il donne une vision de l'Inde dure mais romancée, tandis que le tigre blanc prend l'allure d'un vrai témoignage. Ces deux livres ne traitent pas exactement des mêmes aspects de l'Inde et sont donc plutôt complémentaires. Dans un cas comme dans l'autre, si le sujet vous tente, foncez !

Pour conclure :
Le tigre blanc d'Aravind Adiga m'a profondément marquée et j'espère pouvoir lire bientôt son second roman, Les ombres de Kittur, qui est paru le 25 août.
Lien : http://a-demi-mot.blogspot.b..
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Le tigre blanc c'est l'histoire d'un indien de basse caste qui devient chauffeur de maître puis entrepreneur dans l'Inde d'aujourd'hui. On suit le personnage grandissant où l'on découvre par ses yeux la campagne, New Delhi, la pauvreté du pays, les inégalités, la corruption, l'avidité, les castes. Un livre dérangeant où l'on se prend d'empathie pour cet homme mais jusqu'où ?
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Construction impeccable, atmosphere authentique, personnages consistants et crédibles, écriture nerveuse et fluide, ce petit roman très maîtrisé, entre conte et polar social, sort du lot des livres exotiques et se lit d'une traite sans une once d'ennui pour un voyage en eaux troubles et croupies dans le sud de l'Inde.
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« le tigre blanc » est un roman puissant et particulièrement instructif qui vous aidera à décrypter les mécanismes internes de l'Inde du XXI ième siècle, par certains aspects particulièrement développée en raison de la qualité de son enseignement scientifique mais toujours prisonnière de ses vieux démons : inégalités sociétales dues au système de castes et surtout corruption à tous les étages des politiciens qui paralyse le développement des zones les plus pauvres qui n'ont pas accès à l'eau, l'électricité, la santé ou l'éducation et végètent dans un tiers monde résigné telles des poules prisonnières dans une cage.

Même si la langue d'Adiga n'a rien en elle de particulièrement remarquable, l'originalité du roman et surtout la volonté du héros de briser le sort qui l'accable (même par le crime d‘un patron finalement aimé) en font toute la force.

A lire donc pour les plus curieux d'entre vous …
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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Balram est né près des rives du Gange, dans un village misérable, dans ce qu'il appelle l'Inde des « Ténèbres », où les pauvres sont toujours perdants et où les riches propriétaires locaux font la pluie et le beau temps, y compris par temps d'élections. Orphelin, il est retiré de l'école, où l'inspecteur avait remarqué son intelligence, pour travailler et subvenir aux besoins de la tribu familiale… Mais la chance lui sourit, car il est embauché comme chauffeur d'un des fils du potentat local, et il va connaître les humiliations mais aussi la débrouillardise de la vie de serviteur dévoué à son maître… Toutefois nous savons dès le début qu'il va assassiner ce maître, tout compte fait assez humain, et qu'il affectionnait, s'enfuir avec le magot, et réussir cyniquement dans les affaires… L'évolution psychologique du narrateur restera donc une énigme, qui ne sera révélée qu'in fine.
Plein d'humour noir et de dérision grinçante, le roman dénonce la profonde iniquité de la société indienne actuelle, où la plupart des citoyens vivent toujours dans les « Ténébres » de la misère, tandis qu'à l'autre bout de l'échelle sociale, les riches, évoluant dans le monde frénétique et avide de plaisirs et de consommation de la capitale, peuvent tout se permettre, achètent les hommes politiques, la police, écrasent des miséreux au propre et au figuré… Souffrance de la servilité, corruption d'un système politique gangrené et inique, étalage indécent de la richesse, fuite en avant d'une société ayant choisi un développement économique débridé, sont présentés dans cette fable sombre et amère, mais qui tient le lecteur en haleine.
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Balram issu d'une basse caste du nord de l'Inde raconte son ascension exceptionnelle jusqu'à devenir un riche entrepreneur de Bangalore au travers de 7 lettres adressées au premier ministre chinois en visite dans la région. Portrait au vitriol d'une Inde coupée en 2: les Ténèbres et la Lumière. Corruption à tous les étages, fraude, exploitation humaine, esclavagisme, dénigrement, violences conjugales et au travail, conditions hygiéniques déplorables, racisme, ...rien absolument rien n'est sanctionné. Un livre qui se dévore et donne un bien sombre éclairage sur ce pays. Je le recommande chaudement!
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Un livre qui nous montre à quel point l'Inde peut être paradoxe. Entre les grandes technologies et la modernité d'un côté et l'autre, les traditions, les filiations, le système de caste, l'Inde y est décrite sans concession. Un premier roman fort intéressant. le livre est découpé en sept chapitres, appelés des nuits, qui sont en fait de longues lettre écrites à un ministre pour narrer le quotidien d'un Indien. Une critique très forte de la société, une dénonciation engagée des inégalités qui la composent... Une très bonne lecture avec un style très personnel.
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« Je clamerai que ça valait la peine de connaître, ne serait-ce qu'une journée, une heure, une minute, le sentiment de n'être pas un serviteur. »
Tout est dit dans cette phrase de la fin du livre.
Pas grand chose à ajouter, d'autant plus qu'il y a déjà de nombreuses critiques, très pertinentes. Dans la jungle, terrible jungle de la société indienne, beaucoup de serviteurs rêvent de tuer leur maître, ne serait-ce que pour toutes les petites humiliations subies au quotidien, ce que raconte avec beaucoup de talent Aravind Adiga. de temps en temps, surgit un tigre blanc qui passe à l'acte.
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Le voyage se parcourt au bout des pages.
Enoncez-nous, cette Inde, au passage.

Tenez-nous bien à l'écart.
Intouchable, vous le devenez.
Grossissants, les traits se lissent.
Réalité du narrateur se confond.
Et la lecture se fait rapide.

BLANC

Véronique Dubois


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