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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce texte est la première version d'un texte devenu mythique : "Louons maintenant les grands hommes."

Ce reportage avait été commandé par le magazine Fortune. Il était demandé à James Agee de rapporter les conditions de travail des métayers du coton dans le sud des États-Unis en pleine dépression économique en 1936. Les métayers représentent près de huit millions de personnes. Agee se fit accompagner par son ami photographe Walker Evans dont on retrouve les photos tout au long du livre. le résultat est une violente charge contre la pauvreté et le système économique. le reportage fut refusé par le magazine et l'auteur le rangea dans ses cartons. Plusieurs années après, il retravailla le texte pour aboutir au livre "Louons maintenant les grands hommes", qui sera publié en France dans la remarquable collection "Terre Humaine" chez Plon.

Cette version originale n'a été découverte que récemment après la mort de l'auteur. Elle se distingue par son style sobre et des descriptions parfois cliniques de ce que l'auteur a vu. le récit est d'une grande force et l'on ne peut qu'être triste face à cette misère humaine. On constate aussi que si beaucoup de choses se sont améliorées pour un grand nombre de gens, le système actuel n'a pas vraiment évolué. Ce livre raisonne d'autant plus aujourd'hui que la "crise" que nous traversons a beaucoup de points communs avec celle des années 30.
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Alabama, Cotton Belt, 1936. Dans cette région des Etats-Unis où 60 % des gens vivent de la culture du coton, soit environ huit millions et demi d'hommes et de femmes, perdure un système semi féodal. La plupart des terres sont cultivées par des métayers. Ceux-ci sont liés par contrat aux propriétaires qui leur fournissent les terres, l'habitation, le matériel et l'argent. En échange, selon les termes du contrat, le métayer remettra la moitié de la récolte de coton, la moitié des graines et parfois la moitié d'autres récoltes. James Agee, alors journaliste au magazine Fortune, est envoyé en Alabama pour un reportage sur les conditions de travail des fermiers blancs et pauvres. L'article, illustré par les photographies de Walker Evans ne fut jamais publié. Est-ce en raison des critiques sous-jacentes contre un système qui maintient dans une pauvreté de corps et d'esprit des millions de personnes ? Aucune raison ne fut donnée par le magazine. 75 ans plus tard, ce réquisitoire contre un système aujourd'hui disparu dans le sud des Etats-Unis garde toute son actualité car pour James Agee « une civilisation qui pour quelque raison que ce soit porte préjudice à une vie humaine, ou une civilisation qui ne peut exister qu'en portant préjudice à la vie humaine, ne mérite ni ce nom, ni de perdurer. »
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« Une civilisation qui pour quelque raison que ce soit porte préjudice à une vie humaine, ou une civilisation qui ne peut exister qu'en portant préjudice à la vie humaine, ne mérite ni ce nom ni de perdurer. Et un être dont la vie se nourrit du préjudice imposé aux autres, et qui préfère que cela continue ainsi, n'est humain que par définition, ayant beaucoup plus en commun avec la punaise de lit, le ver solitaire, le cancer et les charognards des mers. »

Au cours de l'été 1936, en pleine Grande Dépression, le magazine Fortune envoi le journaliste James Agee dans le Sud pour écrire un article sur les métayers de coton frappés par la pauvreté. À la demande d'Agee, le magazine embauche également le photographe Walker Evans pour l'aider à documenter le sort des travailleurs agricoles. Agee et Evans, âgés respectivement de vingt-six et trente-deux ans, voyagent à travers le Sud et choisissent trois familles du comté de Hale, en Alabama, comme sujets. Ils passent deux mois avec eux à prendre des photos et à recueillir des impressions et des informations.
À leur retour leur reportage n'est pas publié, sans doute jugé trop anti-capitaliste, et disparaît de la circulation. Ce n'est que cinquante ans après la mort d'Agee qu'il est retrouvé parmi ses papiers.

Document pionnier du reportage au long cours, « Une saison de coton » est l'oeuvre de deux hommes talentueux. Evans n'est pas un simple journaliste, comme le prouvera la suite de sa carrière. Dans ce réquisitoire contre la volonté d'exploiter les faibles, les impuissants, les pauvres, son écriture littéraire éclate au grand jour.

« De ses yeux jaune clair, ignorants et quelque peu inquiétants, il vous observe en silence. Il se déplace lentement, puissamment, d'une démarche adaptée aux terrains accidentés et, comme beaucoup de gens qui ne savent ni lire ni écrire, il manie les mots avec une économie et une beauté maladroites, comme s'il s'agissait d'animaux de trait labourant une vaste terre difficile. »
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