Saki Aikawa est ce que l'on appelle une mangaka très prolifique, puisque cette Japonaise est active dans le shojo depuis 2006 avec plusieurs séries publiées en France chez Soleil Manga. Dans le lot, on peut citer 16 Life, Romantic Obsession, Is this feeling love ? et certainement la plus connue de toutes He is a Beast !, parue entre 2013 et élu meilleur lancement shojo en 2014. Après l'arrivée de Be-Twin You & Me dans le catalogue, l'éditeur ne perd pas de temps puisqu'il propose Timeless Romance, mini-série en trois tomes paru en 2014 au Japon.
Timeless Romance (Meikyuu Romantica) est l'histoire d'une lycéenne prénommée Akari qui après des années décide enfin de faire sa déclaration à Mamiya. Heureuse d'être accompagnée par lui sur le chemin du retour, la jeune fille va être victime d'un malaise. Quelques minutes avant cela, Akari était la proie d'hallucinations auditives avec la voix d'une fille lui parlant dans sa tête. À sa grande surprise en reprenant connaissance, Akari va se découvrir dans une chambre qu'elle ne connaît pas et où on l'appelle « Princesse ». Cherchant à comprendre ce qui se passe et si elle n'est pas en train de rêver, Akari apprend de la bouche de Chikage qu'elle a voyagé dans le temps. À présent son esprit est dans ce corps qui n'est pas le sien mais celui de la princesse Sayoko, avec qui elle partage « la même âme ». Mais pourquoi ont-elles la même âme ? de plus, la vie de la princesse est en grand danger… Akari pourra-t-elle se réchapper de cette situation et récupérer son corps ?
Lors de ma lecture du premier tome, j'avais été quelque peu perturbée par l'avancement rapide de l'histoire, alors qu'il ne faisait office que de présentation. Certes le récit ne fera que trois tomes, mais je trouvais les choses trop précipitées et manquant de profondeur. du coup c'est en partant sur une certaine réticence que je me suis lancée dans la lecture du tome deux. Et je dois avouer que la lecture s'est avérée plus plaisante.
On retrouve notre Akari, lycéenne du monde moderne, dans un Japon du XXème siècle, s'étant efforcée d'apprendre les manières qu'impliquent son rang, ou plutôt celui de la princesse Sayoko. Cette dernière est d'ailleurs plus absente que lors du précédent tome, ce qui permet d'éviter les cassures dans la narration. Parce que l'on doit reconnaître ici que, entre les deux, on s'attache plus facilement à Akari notamment grâce à son caractère affirmé et sa débrouillardise. Elle n'hésite pas non plus à prendre des risques pour en savoir plus sur les démons que la famille Shinonome éloigne en se sacrifiant de lignée en lignée. Et de fil en en aiguille elle tombe nez à nez avec une surprise de taille, que le lecteur ne voit pas venir, mais qui est très bien trouvée. Se pourrait-il que ceux que l'on considère comme les méchants ne soient pas moins dangereux que les protecteurs du peuple ?
Les autres protagonistes, masculins pour le coup, sont aussi différents que complémentaires. Nous avons les alliés de la princesse et d'Akari, Shigure et Chikage, avec ce dernier réalisant petit à petit que la lycéenne n'est pas qu'un simple esprit occupant le corps de la princesse Sayoko qu'il a jurée de servir. La complicité entre ces deux emmène aussi bien des moments drôles, calmes que tendus. Néanmoins, avec un tome restant avant la fin de la série, il semble difficile pour l'auteure de proposer une relation plus aboutie dans son ensemble, ce qui est un peu frustrant. du coup, le personnage de Shigure est plus mis en retrait, ainsi que le fiancé de Sayoko révélant au lecteur ses réelles ambitions en s'étant lié à la princesse…
La romance est présente ou en tout cas suggérer puisque rien de concret n'est encore arrivé jusqu'ici. Cela évite de tomber dans le shojo plus traditionnel qui voit les personnages se tomber dans les bras l'un de l'autre au bout de seulement trois chapitres. Il sera intéressant de voir comment AIKAWA va se débrouiller dans le dernier tome pour nous sortir de ce triangle amoureux qui semble se diriger avec un carré amoureux. En tout cas, la curiosité du lecteur sera piquée à vif à la vue de la surprise dans le dernier quart du tome, dont le titre de Timeless Romance prend tout son sens.
Le dessin de
Saki AIKAWA est toujours aussi doux et facilement reconnaissable puisque le chara-design possède les mêmes points communs d'une série à une autre. La partie libellée historique due à l'époque dans laquelle elle se déroule fait vraiment son petit effet puisque l'on a vraiment l'impression d'y être. Les grands regards typiques au shojo pourraient jouer en la défaveur du titre, mais avec la mangaka cela fonctionne très bien à la lecture. Mention spéciale aux vêtements très travaillés, ainsi qu'aux décors qui témoigne de l'envie de la mangaka de laisser moins de fond blanc, à l'instar d'autre de ses titres. L'édition de Soleil Manga ne souffre pas de coquille, et possède un bon travail d'édition comme le montre la récurrence bordures noires sur la couverture.
En conclusion, après un premier tome m'ayant laissée sur ma faim, ce tome 2 a su me mettre en appétit pour le dernier tome. le personnage de Akari y est sans aucun doute pour grand chose, mais on appréciera aussi le fait que les relations soient plus approfondies que lors des débuts. La question sur la réincarnation trouve toute sa place dans ce récit historique et romancé, où
Saki AIKAWA continue de laisser planer le mystère autour du futur de nos deux héroïnes intemporelles.
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