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Citations sur Les Funambules (91)

c'est mon obsession, quand je rencontre quelqu'un je me demande quelle est sa fêlure : c'est ce qui le révèle. Et dans ce domaine il n'existe pas d'injustice, pas d'inégalité : chacun porte sa fêlure, les misérables et les milliardaires, les petites gens et les puissants, les employés et les patrons, les enfants et les parents.
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L’école était une terre de tous les possibles. J’étais un mort de faim de connaissances. Je n’ai pas loupé une seule demi-journée scolaire de toute ma vie. On a beau lui cracher dessus, à cette vieille école républicaine, la dénigrer, la charger de tous les maux, je dis que c’est elle qui m’a sauvé.
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elle a su créer son propre sabir. Elle est devenue analphabète bilingue.
Ne pas écrire. Ne pas savoir écrire. Est-ce quelqu'un sait à quel point ne pas savoir écrire est une souffrance ? Ma mère m'en parle, elle qui n'a jamais pu mettre noir sur blanc ses pensées. Ni une liste de courses. Même son prénom ou son nom. Elle me dit : "C'est difficile, la vie, sans savoir écrire, mon fils. C'est comme si j'étais handicapée. Je ne peux pas t'envoyer un mot, et je ne comprends rien à ces téléphones à main (c'est ainsi qu'elle appelle les portables). (...) Savoir lire et écrire, c'est être libre, habibi." (p. 29)
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Une somme d’échecs nourrit le succès. J’aimerais y croire
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Je ne me sens chez moi nulle part- d'autres ont déjà exprimé ce sentiment, je peux ajouter qu'on se sent allergique à toute communauté, même à la sienne. On se sent étranger à soi. On met du temps à se lier à quelqu'un. On n'adopte jamais vraiment un lieu. On n'habite nulle part.
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Tout au long de mes rencontres j’apprendrai à quel point l’homme est insondable.
Monique enchaîne. « J’ai rencontré un homme qui avait un très bon poste et qui a été licencié parce qu’il buvait trop. Il s’est retrouvé dans la rue. En général, ce sont des hommes qui meurent jeunes. Il y a quelques femmes, de plus en plus, mais en général ce sont des hommes. Et puis une fois qu’on est dans la rue, une fois qu’on n’a plus de toit… c’est presque irréversible. C’est l’une des plaies du chômage. J’ai eu une amie qui s’est retrouvée sans emploi. Elle était cadre dans une entreprise. Elle m’a expliqué qu’elle avait encore un enfant à charge. Seule. Au début, elle se levait tous les matins, elle préparait son petit déjeuner, accompagnait son fils à l’école. Puis, au fil des semaines, au fil des mois, elle ne s’est plus levée. L’enfant se débrouillait pour prendre son petit déjeuner, allait seul à l’école. L’énergie a diminué pour disparaître complètement. Les liens avec les autres se sont défaits. Et quand ça dure trop longtemps, eh bien, c’est presque impossible de retrouver ces liens. Il y a comme une installation dans cette précarité, qui est très difficile à surmonter. »
Monique ajoute, un peu irritée : « C’est vraiment simpliste, ce discours que j’entends : Si les SDF sont dans la rue, c’est qu’ils le veulent bien. Il y a des circonstances dans la vie… ça peut être la boisson, une famille qui éclate, une situation qui explose
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Quand on recueille des paroles, la seule ambition est d'être juste, honnête, que ce qui est écrit ressemble à ce qui est dit_même si on réalise un important travail de restitution qui doit rester invisible .
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Décidément, il vaut mieux avoir un père mort qu’un père absent – au moins, on sait où il repose et on ne vit pas avec un fantôme qu’on risque de croiser.
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Je comprends pourquoi Leïla devait apprécier Nadia: elle ne jugeait pas, elle se contentait d'être présente, et cela soulageait sans doute Leïla de la fureur du monde. (p; 49)
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Ne pas écrire. Ne pas savoir écrire. Est-ce que quelqu’un sait à quel point ne pas savoir écrire est une souffrance ? Ma mère m’en parle, elle qui n’a jamais pu mettre noir sur blanc ses pensées. Ni une liste de courses. Même son prénom ou son nom. Elle me dit « C’est difficile, la vie, sans savoir écrire, mon fils. C’est comme si j’étais handicapée. Je ne peux pas t’envoyer un mot, et je ne comprends rien à ces téléphones à main (c’est ainsi qu’elle appelle les portables). Et puis tous ces papiers qu’on reçoit ; à chaque fois, je suis obligée de demander aux voisines. Savoir lire et écrire, c’est être libre, habibi. »
(…)
Même à l’oral, c’était compliqué tous les jours. Elle ne pouvait pas s’exprimer en français. Dans un supermarché, c’était la galère : elle montrait du doigt pour désigner ce qu’elle voulait – comme un bébé. J’en ai passé du temps avec elle à lui montrer cinq produits pour en choisir un, à lui dire le prix de chacun, car elle ne lisait pas les chiffres non plus.
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