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sur 246 notes
Jmiaa, prostituée de Casablanca, vit seule avec sa fille. Sa vie bascule le jour où elle rencontre Chadlia, une jeune femme qui veut réaliser son premier film sur la vie d'un quartier populaire de la ville et cherche des actrices.
Les premières pages m'ont laissées perplexe, puis je me suis laissée emporter par le style
haut en couleurs.
C'est une sorte de journal discontinu où Jmiaa, l'héroïne, prostituée marocaine au
caractère bien trempé, parle de la misère, la dureté de la vie, l'hypocrisie, la violence, les
dérives de la religion, la corruption, mais aussi de débrouillardise, de plaisir et de joie, de
l'amitié et de solidarité. Elle ne se pose jamais en victime. Les autres personnages sont
aussi truculents. Lorsque l'attention faiblit, l'auteure relance l'histoire jusqu'au happy end
qui est néanmoins peu crédible.
C'est un roman écrit dans une langue imagée de parler populaire français mélangé à de
l'arabe. Il y a un glossaire à la fin du livre, que j'ai abandonné quitte à ne pas comprendre
certaines expressions. Ce renvoi coupe la lecture. Mis en note de bas de page aurait été
préférable, à mon avis.
Un livre qui grouille de vie.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Dans les rues de Casablanca, près du marché, sur les escaliers, traînent les prostituées qui attendent le chaland. Et parmi elles, Jmiaa. Quelle bonne femme ! Cette histoire apporte de la fraîcheur, contée comme si on partageait un thé sur la terrasse avec une amie par un après-midi de chaleur. Entre copines en quelque sorte.

Jmiaa n'a pas de grands rêves dans la vie, elle essaie de survivre dans ce monde et d'élever sa fille de sept ans. le hasard des rencontres, des histoires d'amour qui tournent mal, lui feront connaître le trottoir, le commerce de la chair. Jusqu'au jour où une réalisatrice de cinéma cherche à se documenter sur la vie des prostituées à Casablanca.

Deux mondes qui s'ignorent se rencontrent alors.

Dans ce roman, au delà du fond qu'on peut critiquer, c'est le ton qui est brillant. Meryem Alaoui nous emmène, nous transporte complètement, et pourtant on reste en permanence dans le quotidien, souvent le plus futile. Un bon moment de lecture, plein de contrastes, de perceptions du monde différentes, de focales décalées et de gouaille ! Un vrai plaisir ce bouquin.
Lien : http://animallecteur.canalbl..
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Jmiaa nous raconte son quotidien de prostituée au Maroc et son histoire. Comment en est-elle arrivée à vendre son corps?

J ai aimé la narration et le regard clairvoyant de Jmiaa. Je me suis attachée à cette femme et à son franc-parler. J ai lu certains avis qui deploraient la vulgarité du personnage mais je trouve que son parler rend le récit plus réaliste. Ici pas d apitoiement, simplement la description d une réalité. Un certain fatalisme, peut-être aussi?! Il faut dire qu elle n a pas eu le choix.

Je n ai pas vu les pages défiler. J ai apprécié cette immersion marocaine, bien que plutôt triste. Je comprends pourquoi Tahar Ben Jelloun (un auteur que j apprécie) recommande sa lecture.

Quelques bémols néanmoins : si je trouvais le titre intriguant, l explication donnée dans le livre ne m a pas vraiment convaincue et la fin laisse peut-être à désirer.
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Ce roman est magnifique ! Il mérite bien d'être dans la première sélection du Goncourt. Je ne cesse de le recommander à tout le monde tant il m'a plu.

Le thème d'abord. Il est très fort ! Jmiaa est une prostituée que se confie au lecteur. Elle ne lui cache rien. Elle nous fait partager son quotidien de fille de la rue, de mère, d'amoureuse, d'alcoolique, d'amie… Au fil des pages elle se dévoile de plus en plus. Elle nous fait rire et pleurer ! Son quotidien est partagé entre petites joies et galères de la vie dans la pauvreté. Grâce à des flash back, on comprend pourquoi elle se retrouve à faire le trottoir : un homme évidemment. Jmiaa est de ces femmes qui se perdent par amour. Elle n'a malheureusement pas tiré le bon numéro avec son mari. Mais cela lui a servi de leçon et a fait naître en elle un sacré caractère ! Elle est de ces femmes de la rue qui certes vendent leur corps, mais ne sont pas soumises. Elle est capable de sortir ses griffes et d'attaquer.

Je me suis vraiment attachée à ce personnage haut en couleur. Difficile de parler des autres personnages tant ils sont secondaires face à elle. de plus, le récit est fait du point de vue de Jmiaa. Il est donc impossible de se faire un avis. Elle a des opinions tranchées. Ainsi, le personnage de « dents de cheval » n'acquerra de prénom que quand elle aura su se faire une place dans l'estime de Jmiaa.

J'ai beaucoup aimé partager son quotidien mais un peu moins son changement de destin à la toute fin. J'ai trouvé la fin plate et sans aucun intérêt.

La langue est magnifique dans son authenticité, dans sa grossièreté et dans son argot. L'auteur a joué avec les mots pour les rendre les plus authentiques possibles.

Un des personnages que je n'ai pas évoqué est le Maroc. Je me suis sentie complètement dépaysée et je n'ai qu'une envie, me promener dans les rues de Casablanca !

Lisez ce livre ! Il mérite un grand succès.
Lien : https://lesbaladesdelimpossi..
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Par la bouche de Jmiaa, une facette de la société marocaine, la vie quotidienne populaire vue par une prostituée de Casablanca.
Dans la première partie, on suit son parcours de jeune fille un peu écervelée qui va se retrouver mariée très vite à un garçon qu'elle ne connait pas. Lot de beaucoup de filles dans cette société. le caractère dont elle va faire preuve dans l'adversité force le respect. Elle ne va pas se laisser couler et conserver sa pugnacité, sa vivacité d'esprit, sa clairvoyance. Elle ne nous cache rien de la misère qui l'entoure, elle s'en moque et c'est ce qui rend son récit supportable.
Dans la seconde partie, Jmiaa va évoluer doucement au contact de gens différents, des étrangers ou des émigrés de longue date, des gens de cinéma, tellement exotiques pour elles. Elle va les observer, les critiquer mais aussi prendre d'eux ce qu'elle juge bon.
Le personnage m'a plu pour ses valeurs, elle n'a qu'une parole, pour sa vivacité, elle saura tirer parti de ce qui se présente à elle, pour sa truculence et son caractère affirmé. Un peu d'espoir donc.
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L'autoportrait de cette jeune prostituée de Casablanca est touchant et aussi d'une certaine manière amusant, grâce à la forte personnalité de cette femme et à sa truculence. Ce qui n'empêche pas de mesurer à quel point la vie est dure pour cette femme et pour les autres personnages du quartier pauvre où elle habite. La deuxième partie est un peu à l'eau de rose, mais j'ai "marché", jusqu'au happy end de la fin.
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Un roman drôle et haut en couleur qui raconte la vie d'une prostituée à Casablanca. Sa naïveté et ses métaphores très imagées en font un personnage très attachant, qui nous permet en outre de découvrir une certaine frange de la population marocaine d'aujourd'hui.
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Jmiaa est une prostituée marocaine, elle vit seule avec sa fille à Casablanca depuis que son mari qui la frappait l'a quittée. Il était un beau mari, aimant et travailleur, qui devient son mac et oublia son travail pour vivre grâce à celui de sa femme. Ce n'est pas une grosse perte pour elle, loin de là. Au moins, elle profite seule de l'argent qu'elle gagne, même si de temps en temps il vient lui en réclamer. Au moins elle n'est plus battue. D'un caractère très affirmée, elle met en valeur ses courbes très généreuses afin d'attirer des clients dans sa petite chambre proche du marché. "J'ai 34 ans, une fille, et que pour vivre, je me sers de ce que j'ai." dira-t-elle.
Sa mère ignore tout de ses activités, c'est elle qui garde sa fille pendant qu'elle travaille. Jmiaa sait se faire respecter des clients, et n'hésite pas à s'emporter. Sa gouaille et sa langue bien pendue font merveille et nous ravissent. Elle partage sa piaule avec une autre prostituée, Halima qui, quant à elle, préfère lire le Coran plutôt que d'attirer des clients. La description sordide de la misère, des passes, des habitués, des clients minables, côtoie la truculence de certaines situations. Un voyage au sein d'un Maroc pauvre que bien peu de touristes connaissent. En tout cas, il ne leur est pas vendu sur les sites d'agences de voyage.
Avec Jmiaa on découvre les logements miteux, les arrières cours sales, le quotidien minable, les querelles entre femmes, la violence des hommes et leur misère morale, le haschich
Puis, un jour survint Chadlia que Jmiaa surnommera "Bouche de cheval". Bouche de cheval est une jeune réalisatrice en repérage dans le quartier afin de préparer son long-métrage. Elle demande à Jmiaa de l'aider dans la réalisation de ce film. Alors celle-ci va lui décrire sa vie, son quartier, son Maroc, ses voisins....
Jusqu'où cette amitié nouvelle va-t-elle aller ?
J'ai aimé la première partie, parce que la personne de Jmiaa est vive, parce qu'elle raconte ce Maroc inconnu, le quotidien de certaines femmes, contraintes de se prostituer pour vivre, contraintes de se cacher des leurs pour ne pas être rejetées. Son humour et sa verve m'ont ravi. Son énergie et son optimisme aussi. Grâce à eux, elle arrive à affronter les difficultés de la vie.
J'ai aimé cette écriture mêlant le français parlé par les marocains, les expressions colorées et l'arabe...heureusement qu'un glossaire est là en fin d'ouvrage.
J'ai un peu moins apprécié la deuxième partie, plus du tout marocaine, même si l'humour de Jmiaa est toujours là pour nous décrire un monde où tout lui est étranger, dans lequel tout est superficiel
En filigrane de "La vérité sort de la bouche du cheval" Meryem Alaoui écrit un roman sur le Maroc, un roman sans aucune compromis, décrivant la misère morale de certaines femmes, jetant un regard sur l'Islam et une certaine forme d'hypocrisie du régime et des hommes.
Lien : https://wordpress.com/view/m..
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Très beau coup de coeur pour le premier roman de Meryem Alaoui, la vérité sort de la bouche du cheval , un livre qui nous présente une fresque haute en couleurs de la vie quotidienne au Maroc , le Maroc qui brave les difficultés par une force de vie , un fourmillement d'idée et de débrouillardise .
 Cette peinture du Maroc populaire , qui vit dans la précarité est écrite au dans un langage vrai , dans un langage cru bien fleuri, il nous entraine dans le monde dur de Jmiaa , 34 ans, une prostituée mère d'une petite fille, une femme à la fibre réaliste, à la verve éloquente, une femme courageuse débordant d'énergie et avec une âme de battante ... Un personnage qui ne gémit pas sur son sort, ne se plaint pas, ne se résigne pas. le roman se décline au je, monologue gouailleur de Jmiaa, qui se présente telle qu'elle est , sans fard, sans mièvrerie, sans artifice. Elle raconte ses journées, ses clients, grille cigarettes sur cigarettes , le tout sans états d'âme.
Des dialogues incisifs et tranchants , elle se bat pour vivre, elle se bat pour sa fille. Elle est maitre de son destin et elle le sait ?quitte à devoir relever maintes et maintes fois sa djellaba.
Un autre personnage féminin rayonne dans ce roman , c'est Casablanca , pas vraiment décrite mais omniprésente , elle s'étale devant nous , ouvre son coeur , un coeur où se mêlent violence , misère et opulence et surtout soif d'exister ...
Un livre percutant débordant d'humour , Jmiaa en est son sésame , elle la femme de vie qui joue de ses attributs et vend ses charmes, elle au jeu de rôle quotidien , va employer son art pour l'offre de sa vie , jouer dans un film .....Passer du soleil de Casablanca , à la lumiere de San Francisco, mais sans jamais oublier d'où on vient et que certaines blessures sont éternelles
Un récit coloré et pimenté. Une belle réussite de cette rentrée littéraire que je vous conseille vivement.
Lien : https://www.voyagelivresque...
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J'ai lu avec beaucoup de curiosité "La vérité sort de la bouche d'un cheval" de Meryem ALAOUI dans le cadre d'une opération « Masse Critique » spéciale rentrée littéraire 2018, merci à Nathan BABELIO pour sa patience et aux éditions Gallimard pour leur confiance.
Ce roman est comme un feu d'artifice, un mélange plutôt harmonieux de formes et de couleurs qui vous touche par son exotisme, mais aussi pour ce qu'il remue en vous.
Pour l'exotisme, ce sont les descriptions des trottoirs de Casablanca, le langage fleuri de Jmiaa que le glossaire en fin d'ouvrage permet d'éclairer ponctuellement et évidemment son optimisme à toutes épreuves.
Quant aux sujets graves qui émaillent son texte, ils ne sont pas édulcorés, mais au contraire traités avec distance et délicatesse. Ils tournent autour de la prostitution et de ses dommages collatéraux.
Une rencontre permet de relancer la vie de Jmiaa qui stagne entre ses passes sordides et l'éducation bancale qu'elle essaye d'inculquer à sa fille.
Commence alors la deuxième partie du roman où l'histoire s'emballe et prépare au bouquet final qui sonne un peu comme un pétard mouillé, au regard du décor planté au départ.
Pourtant je reste convaincue que l'auteur n'avait pas d'autre choix que de bifurquer vers ce style de récit si elle ne voulait pas tomber dans le pathos absolu.
Mon impression finale reste toutefois très positive, car on y ri beaucoup et aucune longueur ne pousse à vouloir abandonné le roman, ce qui à mes yeux est indubitablement une belle preuve de qualité de composition.


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