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À dix ans, la narratrice quitte l'Argentine de Videla pour rejoindre sa mère réfugiée en France tandis que son père est emprisonné à La Plata. Elle est enthousiasmée par la découverte d'une nouvelle langue, de nouvelles rencontres. Mais son esprit est bien sûr marqué par son père, emprisonné et loin d'elle.
Laura Alcoba, marquée par des images de sa jeunesse, décide de raconter ses premières années et son départ de l'Argentine pour la France. le ton est celui d'un adulte plein de tendresse pour son passé et l'être qu'il fut. La sincérité de la narration touche et permet d'enchaîner très facilement tous les souvenirs de cette jeune immigrée. Au milieu de ce récit, on comprend tout de suite l'intérêt des images qui ont justifié ce roman. Il y a les idées simples et drôles (la journée du rab' à la cantine, la relation entre les enfants…) et celles plus troublantes. Par exemple, l'importance des lettres et le chagrin provoqué par l'éloignement du père donnent des passages magnifiques. Tout l'amour de l'autrice pour les langues et notamment le français (sa révélation lors du première rêve en français) imprègne toute la lecture. Ce roman est léger mais loin d'être quelconque.
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Le bleu des abeilles est un roman écrit par Laura Alcoba en 2013 et édité par les éditions Gallimard. La biographie de l'auteur peut nous mener à penser que ce roman est autobiographique, la petite fille pourrait donc être Laura Alcoba. Cette dernière est une écrivaine et traductrice de romans espagnols. Elle a écrit de nombreux livres comme  Manèges ou Jardin blanc et traduit certains romans. Depuis le mois d'octobre 2013, elle est également éditrice aux éditions du Seuil, chargée du domaine hispanique.

Dans ce roman, le bleu des abeilles, la narratrice a 10 ans lorsqu'elle parvient à quitter l'Argentine pour rejoindre sa mère, opposante à la dictature réfugiée en France ; tandis que son père, opposant lui aussi, est en prison à La Plata. Par ailleurs, elle entretient avec lui une relation épistolaire sur laquelle l'histoire repose. Lorsqu'elle arrive en France, elle s'attend à découvrir Paris, la tour Eiffel et les quais de Seine qui l 'émerveillaient lors de ses cours de français en Argentine. Mais le Blanc-Mesnil, où elle atterrit, est totalement différent de ce qu'elle imaginait. Elle découvre alors un monde nouveau, une nouvelle langue, la démocratie, la tolérance et tente peu à peu de s'intégrer à cette nouvelle vie. Nous pouvons le constater lors de ses rencontres avec ses nouveaux camarades, certains la rejette mais d'autres viennent naturellement vers elle. Ou bien lorsqu'elle s'entraîne devant son miroir pour bien prononcer les « r » afin de parler couramment le français.


Dans ce roman, nous avons eu de belles surprises mais aussi quelques déceptions. Nous avons particulièrement apprécié le fait d'aborder un thème d'actualité , n'étant pas des plus faciles à proposer à un public relativement jeune : la terrible réalité des immigrés. Dans une histoire touchante, remplie d'émotions, nous suivons la jeune narratrice, séparée de son père mais qui garde un lien fort avec lui, avec ses nombreuses lettres et cette fameuse cinquième photo qui doit être parfaite. Par ailleurs, Laura Alcoba nous livre, dans une écriture claire et simple, les impressions de la jeune fille, que nous suivons pas à pas. le récit ne tombe jamais dans le pathétique : le manque de la présence paternelle est constant, le déracinement aussi mais elle reste positive et ne s'apitoie pas sur son sort.
Mais comme aucun livre n'est parfait, nous avons bien évidemment été déçus par quelques détails. Par exemple, nous avons été frustrés par la présence uniquement épistolaire du père de la jeune narratrice. Malgré le fait que ce roman soit justement basé sur cette liaison, nous aurions au moins aimé voir cet homme énigmatique au début de l'histoire pour le rendre plus réel. Aussi, au début de l'histoire, la narratrice entretient une correspondance avec son amie argentine Julieta. Cette relation se perd un peu au fil de la lecture et mes camardes et moi avons été d'accord pour souligner l'intérêt que l'histoire aurait eue à mêler les deux correspondance (celle entre le père et sa fille et celle entre cette dernière et son amie argentine). le lien avec son pays natal aurait peut-être pu être renforcé, en gardant ce contact avec une jeune fille du même âge qu'elle vivant encore en Argentine, Julieta pourrait par exemple lui raconter ce qu'il se passe à l'école, ce qu'elle vit au sein de sa famille, et, aussi, on aurait pu avoir le point de vue d'une enfant sur la dictature argentine. Malgré tout, les points positifs priment sur les négatifs et c'est globalement un livre qui nous a plu.

Pour conclure, nous avons eu des avis très partagés sur la question suivante : « A qui conseiller ce livre précisément ? ». Certaines personnes ont affirmé proposer cette histoire à des adultes matures, car derrière cette histoire se cache la dureté du quotidien des immigrés, leur intégration et la fuite de la dictature qui n'est pas facile à comprendre. D'autres ont proposé ce roman à des étudiants pouvant être touchés par l'histoire de la narratrice qui n'a que 10 ans et endure déjà beaucoup de choses et à la fois comprendre le message caché de l'histoire. Les points de vus ont divergé et c'est à vous de faire votre choix !


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Quand elle apprend qu'elle va bientôt rejoindre sa mère réfugiée en France, une Argentine de 8 ans commence l'apprentissage du français. Ses journées sont rythmées par ses cours avec Noémie et ses visites peu fréquentes à son père qui est prisonnier politique. A l'âge de dix ans, c'est le grand départ pour la France. Elle a hâte de découvrir Paris, la Tour Eiffel. Mais finalement, elle n'habitera qu'à côté, au Blanc-Mesnil, dans un appartement kitsch. Elle va fréquenter une école, se faire des amis d'autres origines, et poser son regard sur ce pays qui l'accueille désormais.
Une des vraies forces de ce roman est indubitablement son héroïne. Elle est pleine de bonne volonté, de bon sens enfantin, quelquefois naïve, mais elle sait affirmer son caractère et assumer ses points de vue. Elle suscite vraiment la bienveillance et fait souvent sourire par son aplomb. J'aurais aimé prolonger ce bout de chemin avec elle ! Son avis sur ce pays dont elle s'était fait une idée est un témoignage important et pertinent. Il faut savoir que ce récit est construit sur une histoire vraie, vécue par l'auteure elle-même, qui a rassemblé ses souvenirs pour parvenir à ce résultat final.
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Roman autobiographique touchant très court qui se lit comme des nouvelles; chaque chapitre nous livrant une anecdote de la vie d'expatriée de cette petite fille venue d'Argentine dans une France froide et surprenante.
Evocation émouvante de l'impact de l'exil et des difficultés de l'intégration sans pathos.
A lire
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Puis j'ai traduit pour lui, en espagnol, la dernière phrase du roman - d'abord, parce que c'était plus prudent que d'en raconter d'avantage, pais aussi parce qu'elle me semblait vraiment parfaite. C'est que les fleurs annoncées y avaient enfin fait leur apparition : au bout de deux cent soixante-dix pages, elles avaient fini par débarquer ! Même si tant de choses étaient pour moi restées dans l'ombre, même si ça avait été si difficile d'aller jusqu'au bout de ma lecture, dès que j'ai lu cette phrase je me suis dit qu'elle valait à elle seule toute cette peine :
"Une couche de vase couvrait encore la terre, mais, ici et là, s'épanouissaient déjà de petites fleurs bleues"
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Un beau roman doux et naïf sur la découverte d'un pays bien éloigné des apriori, l'apprentissage d'une nouvelle langue compliquée, l'intégration...

Des chapitres courts sur des anecdotes qui parsèment cette nouvelle vie, les courriers hebdomadaires qui rythment les semaines.

C'est à travers les yeux d'enfants encore émerveillés que nous revivons dans les années 70 avec son papier peint caractérisées de ces années ou la mort de Claude François.

Une lecture fraiche et légère.
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Ce qui est intéressant dans ce livre, c est que l auteur raconte sa propre histoire. Elle est originaire d Argentine et va rejoindre sa mère à Blanc Mesnil. Elle commence à apprendre le français en Argentine et découvre des sons nouveaux commerces voyelles qu on laisse résonner sous le nez. En France elle fait tout pour parler au mieux le français, pour s intégrer dans l école et dans ce quartier de la voie verte. Et enfin, un jour elle pense et parle en français en même temps. C est arrivé un matin... Et pour elle c est le grand pas. Cette petite fille qui fait tout ce qu elle peut est vraiment pour moi un exemple d intégration. Et puis tout ça est dit avec un langage imagé, avec des réflexions très belles.
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Laura Alcoba raconte dans son roman le Bleu des abeilles son arrivée en France à 9 ans et son immersion (le mot est souvent cité) dans son pays d'accueil. Immersion et non pas intégration, je trouve le mot très juste. Elle laisse en Argentine, son père en prison, et rejoint sa mère au Blanc-Mesnil. Ses deux parents sont des opposants au régime argentin en place. En France, elle écrit toutes les semaines à son père en espagnol et ils décident de lire ensemble et à distance un livre intitulé " les fleurs bleues" ( d'où le titre)

le Blanc-Mesnil, ce n'est pas ce qu'elle s'imaginait de la France, elle qui imaginait Paris et tous les clichés l'accompagnant.

Elle se retrouve alors confrontée à une réalité sociale difficile, découvre la France à travers l'école, les amis mais aussi à travers un séjour au ski en immersion, accueillie par une famille française.

Elle décrit aussi -et c'est cela qui fait le charme immense de ce roman- la langue française, ses E muets qu'elles trouvent extraordinaires. C'est le regard d'une petite fille émerveillée sur la nouveauté, sur un pays très différent du sien que nous offre l'auteur mais c'est aussi la peur de ne pas comprendre, et de ne pas se faire comprendre, la peur de ne pas réussir son immersion tout en gardant un lien fort avec son pays d'origine.

Le bleu des abeilles est un très joli roman, il manie les souvenirs de l'enfance avec intelligence, il mélange les anecdotes parfois drôles et les souvenirs d'une réalité plus difficile
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Laura, dont le père (militant argentin) est emprisonné en Argentine, et dont la mère est partie s'exiler en France, se voit enseigner le francais en vue de retrouver sa mère. de la France qui lui semble si exotique et extraordinaire, elle découvre le Blanc Mesnil qui n'a rien à voir avec ses espérances.
Laura continuera à envoyer des lettres toutes les semaines à son père.
Un très beau roman facile à lire et très agréable.
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En 1979, une fillette prépare son exil d'Argentine, où son père est emprisonné. Sa mère l'attend en France, où elle s'est réfugiée trois ans plus tôt pour fuir la dictature qu'elle a combattue.

Dans ce récit, la jeune narratrice expose sa découverte d'un pays connu jusqu'alors par ouï-dire, ses difficultés et ses espoirs. L'apprentissage et la pratique de la langue française sont une préoccupation majeure pour elle.
Le lecteur a un aperçu des conditions de détention en Argentine, grâce aux échanges épistolaires qu'elle entretient avec son père.

J'ai beaucoup apprécié la justesse du propos, émouvant sans être misérabiliste ni larmoyant, et empreint de la juste dose de naïveté pour rendre le récit très crédible (seul le terme roman laisse penser qu'il ne s'agit pas d'un récit strictement autobiographique). le style est en outre agréable.
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