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Citations sur La langue maternelle (31)

On ne doit entendre alors que la musique du jeu lui-même, le déplacement caressant des boules, leur imperceptible rebondissement sur la bande, la note juste et sourde qu’elles produisent lorsqu’elles se rencontrent. On dirait qu’elles s’excusent mutuellement. Le ping-pong a un caractère plus gai : son bruit évoque le pas d’une femme qui descend un escalier de marbre sur des talons aiguilles. Sa balle est à peine plus lourde que l’air. Elle est faite pour s’envoler. On a raison de la coincer sous la raquette quand le jeu s’arrête. 
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- Tu m'as reproché quelquefois de ne pas extérioriser suffisamment mes sentiments. "Mais il y a des choses qu'on ne peut pas dire, je te répondais, ou que moi je ne sais pas dire." Tu prétendais que les choses qu'on ne dit pas n'existent pas... A l'hôpital aussi je voulais te parler, mais quelque chose m'en empêchait tout le temps... Je voudrais te remercier de m'avoir tenu compagne pendant tant d'années, ma bonne Marika.
Il a sorti de sa poche quelques mimosas enveloppés dans du papier et les a posés entre ses mains. Ensuite il a baisé ses mains. J'ai remarqué que le jeune fossoyeur était ému.
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J'ai été charmé par l'adjectif érateinos, qui fait partie de ces mots innombrables qui n'ont pas survécu. Je ne sais pas comment disparaissent les mots, s'ils font naufrage ou si le temps les gomme progressivement, s'ils meurent lentement ou de façon accidentelle.
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Ne vous occupez pas de Plutarque a-t-il dit. Vous avez trouvé un chemin à vous. Il faut le suivre jusqu'au bout, il vous mènera bien quelque part. Je crains seulement que l'epsilon vous manque quand vous aurez rassemblé les quarante mots … Mais peut être n'en aurez vous plus besoin.
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"Est-ce un phénomène important qui mérite réflexion ? " J'ai décidé qu'il n'en valait pas la peine. "Il n'arrive jamais rien, ai-je pensé. Simplement, on entend parfois le bruit infime que produit le temps en moulant du vide."
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Je lis deux pages d'un livre, trois d'un autre. Je n'arrive pas à fixer vraiment mon attention. Je me promène sans but à la surface des choses. Mes voisins travaillent sur un mémoire, j'imagine. Je ne sais pas sur quoi je travaille. "j'apprends", pensé-je. Mais voilà que j'écris aussi, sur un sujet que je ne connais pas. Mon audace m'étonne. Je suis probablement influencé par les chauffeurs de taxi athéniens qui parlent de tout avec une grande aisance.
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Je n’ai pas envie de convaincre notre amie que je parle de la langue d’Homère. Je préfère lui avouer que j’ai énormément de difficultés à lire dans le texte. Je lui conseillerai simplement de voir quelques pièces de théâtre, d’écouter un peu de musique et de lire quelques poètes modernes. Je ne peux pas apprécier la production néo hellénique. Elle est ce qu’elle est, et nous sommes ce que nous sommes.
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La nudité de la statue est presque provocante. Leurs regards ne se croisent pas parce qu’ils ne peuvent se croiser. Ils appartiennent à deux mondes différents. Antinoüs est plutôt pensif. La lumière crue accentue l’ombre dans le creux de ses yeux. Il ne comprend pas comment il a pu se trouver encerclé par ces fantômes de l’avenir. Les ouvriers ressemblent effectivement à des fantômes car ils ont tous un peu bougé au moment de la prise de vue. Leurs silhouettes sont à moitié effacées, comme usées par le temps, alors qu’ils ne sont âgés pour la plupart que d’une trentaine d’années. Peut-être l’adolescent regarde-t-il avec tant d’anxiété l’objectif parce qu’il devine qu’il appartient déjà au passé. Ils paraissent nettement plus vieux qu’Antinoüs qui a le charme de la jeunesse et dont l’image est parfaitement nette. On dirait que ce sont eux qui sont sortis de terre. Nous avons l’âge de notre pays, ai-je pensé. Nous sommes beaucoup plus âgés que nos ancêtres. Les anciens Grecs, c’est nous.
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Nous sommes les enfants d'une langue... C'est cette identité que je revendique... J'écris pour convaincre les mots de m'adopter...
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Moi aussi je vis entouré de fantômes... Je n'aime pas du tout, quand je mange seul au restaurant, qu'on prenne les chaises qui sont à ma table. Je m'entretiens avec des gens qui ne sont pas là, je repense à des conversations que j'ai déjà eues ou j'imagine celles que j'aurai dans l'avenir. Aucun des sièges qui m'entourent n'est libre en vérité.
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