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Citations sur Comme un ciel en nous (54)

Notre passion du visible est devenue une passion de la visibilité. Les écrans ont fait pour nos corps et nos visages ce que les musées ont fait pour les œuvres - ces écrans miniaturisés jusqu'à tenir dans nos poches, à nos poignets. Les hommes qui, comme mon père, ont des secrets et les gardent semblent presque appartenir à un autre monde. C'est une autre façon - temporelle, morale, plutôt que géographique - d'être étranger. Etranger à une époque où notre goût pour l'exposition a basculé dans celui de l'exhibition.
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C’est durant la guerre, en ex-Yougoslavie, dans les années 1990, que l’art classique - celui qui traverse le temps ; celui qui circule, qui est mis à l’abri ; celui qui se conserve et s’expose - a commencé à me paraître obscène. L’idée, même d’une valeur infinie de certaines oeuvres paraissait abjecte, puisqu’elle semblait suggérer que la valeur de certaines vies - certaines vie dont les siècles avaient fait bien moins de cas que ces bouts de Pierre, ces bouts de toile - ne l’était pas. Mais c’est aussi durant cette guerre que j’ai découvert l’art qui serait le mien. Un art peut-être activé dans mon cœur, dans mon cerveau, comme l’abstraction a pu l’être après la seconde guerre mondiale, par la peur. Cette peur intense qu’à la fois j’éprouvais et n’avais pas conscience d’éprouver alors.
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(...) Vous comprenez ce qu'est la jetée en spirale et, peut-être, ce qu'est la vie :son essence, son art, n'est ni dans la chose, ni dans son reflet, mais dans l'éternel va-et-vient de l'une à l'autre.
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Mais comment parler à une enfant, une toute petite enfant, dans une langue étrangère ?comment parler à sa fille dans une langue neuve une langue dans laquelle on a même pas 10 ans de plus qu'elle? dans laquelle on ne voit pas les couleurs?
fallait-il renoncer à cela aussi, la douceur, l'affection, le naturel avec lequel les mots tendres, les mots d'encouragement, d'amour, montent aux lèvres ?ces mots qu'il me disait et qui était le seul lien qu'il avait gardé, et aimer garder, avec sa vie d'avant?
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L'amour de mon père était un ciel en moi, sa réalité aussi évidente que celle du ciel au-dessus de ma tête, que je le voie ou pas.
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Il ne voyait pas le mal dans le monde car il refusait de le voir . peut-être n'était ce pas conscient ,quelque chose en lui, disons, refusait de le voir. Il croyait qu'une identité pouvait s'inventer, se créer comme on crée une œuvre d'art et, comme une œuvre d'art, tout en étant créée de toutes pièces, ne jamais manquer de naturel. Il croyait que l'on peut se choisir des valeurs pour patrie. Les nationalismes lui répugnaient. Lui, il voulait vivre dans la beauté. Pour cela il était prêt à quitter son pays, sa famille, ses amis , sa langue celle dans laquelle il voyait les couleurs.
Je suis venu à Paris pour le Louvre, l'ai je souvent entendu dire.
Mais, s'il faut être honnête, je l'ai aussi entendu dire: je suis venu à Paris pour le steak tartare
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Et toi, comment tu t'y prendrais, pour voler la Joconde ?avec un couteau.
Avec des fumigènes.
En l'enroulant au dos d'un chat ( sais-tu que les chats étaient utilisés comme des bombes au Moyen-Âge?)
en me déguisant en Vénus de Milo.
avec des explosifs.
Avec une machine volante (j'avais feuilleté l'une de ses biographie de Léonard de Vinci. )
Avec un ptérodactyle.
Ainsi, en spirale, progressant de l'idée la plus commune à la plus folle.
Et toi, comment tu t'y prendrais pour voler la Joconde? la question et ses réponses rythmaient l'après-midi, rythmaient la promenade, le jour tombait, et dans la lumière déclinante nous revenions peu à peu sur nos pas, et les scénarios les plus fous refluaient eux aussi, et nous retournions au point de départ. Avec des fumigènes.
Avec un couteau.
Même si, bien sûr, ce n'était pas exactement le point de départ, car quelque chose avait eu lieu, entre-temps et ce qui avait eu lieu, c'était la rêverie, c'était la tendresse. Et c'était le temps.
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L’écriture est mon moyen de transport préféré.
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Je suppose que son expédition était illégale et que sa possession équivaut à du recel ; mais nos vies sont tissées de ces petits gestes, de ces petites transgressions, qui sont un apport intuitif, spontané, aux lieux et à l'absence. On voit quelque chose qui nous plaît et on le prend. On le prend parce que l'on voudrait attraper et garder à jamais, manger le ciel, s'incorporer le paysage ; mais cela, ce n'est pas possible. Le temps passera quoi qu'il arrive et, quoi qu'il arrive, le lieu restera à l'extérieur. Alors on se penche et sans réfléchir on prend un caillou et on le glisse dans sa poche.
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Le pavé que j'ai reçu par la poste était une façon de me prouver que c'était chose faite. C'était aussi la preuve que notre rencontre avait bien eu lieu, une preuve matérielle, un cube un peu irrégulier de pierre blanche. Je suppose que son expédition était illégale et que sa possession équivaut à du recel ; mais nos vies sont tissées de ces petits gestes, de ces petites transgressions, qui sont un apport intuitif, spontané, aux lieux et à l'absence. On voit quelque chose qui nous plaît et on le prend. On le prend parce que l'on voudrait attraper et garder à jamais, manger le ciel, s'incorporer le paysage ; mais cela, ce n'est pas possible. Le temps passera quoi qu'il arrive et, quoi qu'il arrive, le lieu restera à l'extérieur. Alors on se penche et sans réfléchir on prend un caillou et on le glisse dans sa poche.
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