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Après Auschwitz et le génocide arménien, me voilà avec un roman argentin parlant des milliers de jeunes femmes assassinées.
 Joie et bonheur. 

Selva Almeda revient sur les meurtres de 3 jeunes femmes entre 15 et 20 ans, dans les années 80. A sa façon, elle relance les enquêtes puisque dans ces cas-là, les crimes sont rarement élucidés. Bizarrement.... En 2008, en Argentine, on estime à 1800, les féminicides. Effarant. Quoi que, lorsque l'on connait un peu l'histoire de l'Argentine, c'est à peine surprenant.

Sans grands effets d'écriture, sans grands cris outragés, l'autrice rend hommage à toutes ces femmes tombées disparues dans le silence presque total. Elle se porte comme une voix contre l'oubli et contre l'idée de la femme-objet.
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Un livre qui ose révéler au grand jour des affaires de femmes tuées, qui restent sans réponse et qui ne semblent pas mobiliser réellement les forces de l'ordre locale.
Il est cruel de réaliser que si des meurtres inexpliqués avaient été perpétrés sur des hommes, cela ne serait pas resté dans l'ombre et les protagonistes auraient sans doute été retrouvés rapidement.
C'est terriblement dérangeant que 20 ans après, des meurtres de femmes semblent continuer à se produire.
Je salue le courage d'avoir osé porter à la connaissance de tout public, ces états de faits.
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Dans ce récit journalistique très personnel, Selva Alamada revient sur leur vie de manière brève et tente de comprendre, voire d'éclaircir ce qui n'a jamais été élucidé pat manque de preuves, d'intérêt ou de volonté (la corruption, monnaie courante, permettant aux plus riches de s'innocenter).
À la fois détaillé et désordonné, le récit donne un éclairage sur la société argentine actuelle (qui n'a pas beaucoup évoluée depuis ces trois meurtres). Cependant, le mélange d'entrevues avec les proches des victimes et des consultations des différents dossiers donnent un sentiment de confusion chez le lecteur.
Cherchant à replacer chaque élément et détail à la bonne affaire, la lecture est un peu ralentie. Néanmoins je n'ai pas vu en cela un véritable défaut car pour moi il ne s'agissait plus de Maria Luisa, d'Andrea ou de Sarita, mais de toutes les victimes d'Argentine, et même d'Amérique Latine...................
Lien : http://libre-r-et-associes-s..
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L'auteur trente après les faits mène son enquête sur trois histoires , trois crimes commis sur des femmes, des faits divers comme il y en a tant chaque jour. Trois jeunes femmes ayant comme point commun la pauvreté et la jeunesse. Elle va voir les proches, la famille et se rendre sur les lieux des crimes.

J'ai été saisie par le style réaliste et la prose de l'auteur, certes il y a les trois histoires mais c'est aussi l'occasion de faire connaître la noirceur et le féminicide qu'il y a encore en Argentine de nos jours. Un policier coup de point et social qui est nécessaire. J'ai plusieurs fois frissonné et j'ai été très surprise par la puissance qu'il y a dans la façon de relater les faits. Un livre court mais percutant, je ne me doutais pas du tout de l'état de la condition féminine dans cette région du monde.

Elle met tout à plat les petits arrangements entre riches malfrats et policiers véreux qui en échangent de quelques billets ou quelques avantages ferment les yeux sur les crimes commis sur les femmes de conditions modestes. Une société patriarcale où les femmes se taisent et n'osent dénoncer laissant la place libre à tout les outrages. Il est très perturbant et révoltant de constater que certains puissent donner libre champs à leur déviance et leur folie en toute impunité , parce que ce sont des hommes.

L'auteur dénonce aussi une société misogyne et corrompue. Une lecture dont je me souviendrais longtemps.

VERDICT

Un livre qu'il faut lire car il met en lumière des faits méconnus avec un style agréable. Un très bon policier puissant.
Lien : https://revezlivres.wordpres..
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J'ai été très surprise de découvrir le sujet du roman au moment où je le lisais. Je m'attendais à un polar assez classique, mais c'est bien plus que ça. C'est un livre que je qualifierais de féministe. L'autrice dénonce les féminicides en Amérique du Sud dans les années 80, et plus précisément en Argentine. Mais à travers ce roman/enquête/témoignage elle dénonce tous les féminicides. Elle dénonce que des hommes machos s'approprie la femme, en font leur propriété, leur objet sexuel.
C'est un livre court mais poignant que je recommande à quiconque serait intéressé par le féminisme
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Le sujet est dur...Des jeunes filles se font tuer et malheureusement les enquêtes sont vite classées. On ne sait pas ce qu'elles sont devenus..C'est un récit, basé sur des faits réels. A lire.
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Récit glaçant qui met en lumière les violences contre les femmes en Argentine. Elles sont courantes, nombreuses et souvent impunies. Des menaces aux coups en passant par les viols et les meurtres, les corps des femmes argentines ne sont pas respectés par les hommes : plus de 1800 meurtres depuis 2008 ! Et lorsque l'on parle de femmes, il faut entendre jeunes femmes, dès 12/13 ans, elles sont embêtées, harcelées. Les victimes sont pauvres, des hommes riches aux puissants soutiens en profitent en toute impunité. Mais les jeunes femmes peuvent aussi être victimes de viols de la part d'un vieil oncle ou d'un cousin libidineux et/ou alcoolisé et désinhibé. La jalousie des hommes est totalement incompréhensible, ils peuvent passer à des actes violents parce que leur amie porte des tenues qu'ils jugent sexy, mais dans le même temps regarder avec insistance voire pire une autre fille habillée de la même manière et qui aura sans doute elle-même subi les foudres de son ami ou qui aura la chance d'en avoir un plus compréhensif : "Cachito était jaloux et il insultait sa petite amie à tout bout de champ, parce qu'elle se maquillait, parce qu'elle portait des vêtements moulants ou alors parce qu'il l'avait vue parler à un autre garçon." (p.45) Tout cela est tu, reste dans les maisons, ne s'ébruite pas, même si les parents parlent à leurs filles et leurs disent de se méfier. Néanmoins, tout se sait ou se devine : les viols domestiques, la protection financière d'une famille parce qu'un vieil argenté se tape l'une des filles, puis sa soeur plus jeune lorsque la grande aura passé la vingtaine, la prostitution pour subvenir aux besoins de la famille, les filles enceintes dès 14 ans, ...

Ce livre est terrible, je disais glaçant au début de ma recension, parce qu'en plus de parler de féminicide, l'auteure use d'un style froid, implacable. C'est un vrai travail de journaliste, un rapport clinique qui ne laisse pas respirer et qui enfonce le couteau bien profondément dans la plaie qu'est la violence contre les femmes en Argentine (et que l'on pourrait étendre de manière très large). Néanmoins, j'ai trouvé également ce récit un peu décousu : on passe d'une des trois jeunes filles mortes à une autre, puis à l'histoire de l'auteure, puis à d'autres jeunes filles agressées, puis à la voyante, ... c'est un peu difficile à suivre. Il faut s'accrocher tant pour le fond que pour la forme, mais c'est un livre qui laisse des traces.
Lien : http://lyvres.fr
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Souvent, on dit que les obsessions de l'enfance conditionnent nos actions à l'âge adulte. Qu'une peur, qu'un choc va nous mener à des combats personnels qui ne cesseront qu'avec notre dernier souffle. Dans ce livre, Selva Almada nous révèle le sien : faire en sorte que les féminicides soient enfin reconnus par le gouvernement Argentin et contribuer, à sa façon, à les endiguer. Vaste lutte, et on se dit qu'un simple récit ne suffira jamais à faire évoluer cette idée, si bien ancrée, que le corps des femmes est une propriété publique. Pourtant, il suffit parfois d'une pierre lancée pour qu'éclate la révolution.

A la façon d'un reportage sur les traces de trois jeunes oubliées, l'auteure témoigne de la condition des jeunes filles dans l'Argentine des années 80.
Andrea, 19 ans, étudiante assassinée dans son propre lit. Maria Luisa, 15 ans, petite bonne retrouvée sans vie sur un terrain vague et Sarità, 20 ans, jeune mère de famille qui n'est jamais rentrée d'une balade avec son amant. Pourquoi avoir tué ces trois jeunes filles ? Qui sont les coupables ? L'objectif de l'auteure n'est pas forcément de répondre à ces questions, mais plutôt de rappeler que ces disparitions "étranges" ne devraient pas être banalisées.
En enquêtant auprès de leurs proches, elle dépeint un quotidien dans lequel les jeunes femmes vivent continuellement avec une épée de Damoclès au dessus de la tête et n'ont finalement peu de choix. Faire des études ? Très peu, comme Andréa, peuvent y prétendre. Les adolescentes travaillent souvent dès leur plus jeune âge, se marient tôt et tombent enceintes tout aussi rapidement, enfin quand l'un ne conditionne pas l'autre. Si elles sont belles, peut-être pourront-elles échapper aux pénibles travaux ménagers, pour une tâche plus en accord avec leur beauté... la prostitution. Trois exemples, qui en disent long sur les moeurs ultra patriarcales de cette société. La domination masculine est un prérequis, alors que peut-on espérer en tant que femme ? Peut-on considérer que la vie d'une femme a une vraie valeur ?

Là est également la question, et en prenant ces trois femmes pour exemple, l'auteure s'attache finalement à souligner l'universelle question de l'égalité des droits. J'ai beaucoup aimé son ton plus journalistique que romanesque, qui nous plonge vraiment dans la réalité, tout en laissant place à l'émotion. A la façon d'un carnet de notes, Selva Almada retranscrit les faits en y ajoutant sa propre analyse. La frontière entre objectif et subjectif est ténue, mais grâce à cela on prend conscience de l'horreur de la situation.

Conclusion, je ne pensais pas m'embarquer dans une telle histoire et j'en ressors avec un puissant sentiment d'impuissance. Ce texte mélange un fort ésotérisme et une étrange fascination pour la mort, et pourtant il met en scène un contexte social aussi dur à accepter qu'impossible à faire bouger. En mettant ses qualités littéraires aux service d'une cause qui lui tient à coeur, l'auteure fait un premier pas pour faire bouger les frontières du respect.

MA NOTE

15/20
Lien : https://mallysbooks.blogspot..
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Dans ce récit, Selva ALMADA retrace le fil d'une enquête menée en Argentine où les filles disparaissent, sont violées ou tuées alors que les coupables restent impunis, protégés parfois par des magnats locaux ou par les failles de l'instruction.
L'ensemble est assez décousu, l'auteur passant d'un fait divers à l'autre (trois disparues sont l'objet de ses interrogations) sans plus de manières, elle questionne les témoins survivants (qui ont parfois été suspectés : fiancés, famille, voisins), tente de recoller les pièces d'un puzzle, consulte une voyante. Née en Argentine elle-aussi, l'auteur semble particulièrement marquée par les disparitions depuis son enfance et dénonce un fait de société dont les journaux s'emparent comme du scénario d'une telenovela : les femmes ne sont rien, leur condition les prédispose aux abus de toute nature.
Le récit n'est toutefois pas un plaidoyer féministe, il ne se conclut pas non plus avec la résolution des meurtres mais amène à réfléchir sur l'omerta argentine.
Si j'ai été touchée par ce récit, j'ai cependant regretté son côté brouillon.
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Après un premier roman très remarqué et bien accueilli par la critique, Après l'orage, Selva Almada revient avec un nouvel ouvrage, intitulé Les jeunes mortes et publié par les éditions Métailié. Loin d'être un roman, Les jeunes mortes est un livre-enquête concernant trois affaires de meurtres dont les victimes sont des femmes. Jamais élucidés, ces trois crimes, devenus de simples faits divers dont plus personne ne parle, cachent un détail encore plus dramatique, celui du féminicide qui remet en question la position de la femme en Amérique latine.

Dans une infographie parue dans le Courrier international et qui traite des féminicides en Amérique latine est précisée qu'en Argentine, « une femme succombe à des violences domestiques toutes les trente et une heures ». Elles sont plus de 1800 victimes depuis 2008. Ce problème de société, largement tue jusqu'à présent, est petit à petit dénoncé par des mobilisations massives et le nouvel ouvrage de Selva Almada en est l'un des exemples. Se servir des mots pour le combattre, c'est le but de l'auteur qui livre un ouvrage fort dans ses propos en revenant sur trois crimes qui ont marqué Selva Almada.

La suite sur le blog :
http://unepauselitteraire.com/2015/10/23/les-jeunes-mortes-de-selva-almada/
Lien : http://unepauselitteraire.co..
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