Journaliste, écrivain turc,
Ahmet Altan, 69 ans, a été arrêté et emprisonné en 2016 à la suite de la tentative de putsch à Istanbul. Condamné à perpétuité.
De sa prison il écrit, ce qui le maintient vivant, lui permet de s'échapper d'entre ses murs. Il a beaucoup lu et voyagé et en imagination il arrive à s'éveiller tous les matins, non pas en prison mais, en entendant les oiseaux chanter au printemps, dans une villa entourée de grands jardins, en hiver et sous la neige, derrière les vitres de la datcha où se cache le Dr Jivago.
Sans haine, il dit ce qu'il vit en prison, les comportements de ceux avec qui il partage sa geôle. S'il ne subit pas de torture il est enfermé, sous-alimenté, parfois emmené à l'hôpital pour une radio, menottes aux mains. L'assistante ne lui permet même pas d'ôter les menottes pour l'examen, alors qu'elle doit savoir combien elles sont pénibles à supporter. Aucune humanité ni compassion, alors que, pratiquante, elle lit le Coran. Où est le bien dans sa religion ?
Après des procès qui n'en ont que le nom, en trois mots les juges le condamnent à perpétuité.
Ahmet Altan, contre toute attente, a été libéré le 5 novembre 2019. Comme il avait été libéré puis arrêté peu après, j'imagine qu'il craint le même scénario et doit vivre sur le qui-vive. Ce qui fut en effet le cas puisqu'il a à nouveau été arrêté 10 jours après avoir été libéré.
Un livre de réflexions, philosophiques parfois, et une manière de résister en prison en s'aidant par l'évasion intellectuelle.
"Vous pouvez me jeter en prison vous ne m'enfermerez jamais.
Comme tous les écrivains, j'ai un pouvoir magique : je passe sans encombre les murailles".
Une leçon de vie, une vue positive des choses, qui donne la force de vivre alors que le futur n'a aucune perspective puisque
Ahmet Altan est emprisonné à vie. Ses écrits qui ne sont pas publiés en Turquie, ont été sortis de prison au fur et à mesure, par ses avocats.