J'ai trouvé le postulat de départ super intéressant : toutes les créatures terrestres deviennent soudain plus intelligentes, animaux compris. La scène d'introduction est géniale, on voit un lapin pris au piège qui se met à réfléchir et à trouver la solution pour s'échapper, et dans l'ensemble la mise en place de la situation est très bien décrite, de façon presque cinématographique.
Et pourtant...
Passée l'introduction, j'ai trouvé le propos assez peu intéressant. J'attendais une réflexion plus globale. le résumé m'avait laissé croire que les animaux auraient une plus grande part dans l'histoire (là, à part des cochons malveillants et un singe qui bricole... Bon, c'est pas l'extase quoi !). Alors d'accord, mon côté
Brigitte Bardot aurait voulu qu'on en parle plus, et je suis déçue, c'est très subjectif. D'accord, je l'admet.
Toutefois, je n'ai pas non plus été convaincue par le reste : les gens sont plus intelligents, et donc ils quittent les villes (mais
pourquoi ???), ils paniquent, ils lâchent tout, ils n'aiment plus rien ni personne... Personnellement, je n'y crois pas une seule seconde. Peut-être que ça aurait pu mieux marcher si on avait suivi des personnes dans ce cas là. Mais là, on nous dit "Dans les villes et partout dans le monde, les gens deviennent intelligents et se barrent, et plus rien n'a d"importance à leurs yeux. Mais rencontrez nos héros, scientifiques devenus supra-intelligents, qui restent à New-York, qui s'aiment, qui continuent à travailler. Et Machin aime toujours sa femme (même si c'est une potiche), il est fou d'elle, même si apparemment le reste de la population mondiale n'est plus capable d'aimer !". Pour moi c'est bancal. Et particulièrement ennuyeux.
Ce qui m'a achevé, c'est leur pseudo "langage complété". J'ai trouvé ça ridicule, et difficile à imaginer. Pour moi, ça n'a fait que confirmer l'improbabilité de l'histoire. En plus, j'ai plutôt tendance à me dire que, si les gens deviennent si intelligents que ça, il y a plutôt plus de chance qu'ils pensent tellement de trucs différents qu'ils ne se comprennent pas d'un coup d'oeil. Après tout, il suffit de voir l'évolution d'un enfant : acquérir le langage, c'est se développer plus rapidement. Et là on nous dit "Ah ben non en fait, parler, c'est pour les débiles". Et on veut me faire avaler ça ?!
A la limite, si l'auteur avait pris le parti de partir dans du fantastique, et de développer par exemple la télépathie (il en parle vaguement à un moment, mais ce n'est visiblement que détail car on n'y revient pas), ça aurait pu marcher. Mais là, j'ai l'impression que le propos se veut politique plus qu'autre chose. J'aurais préféré un texte avec plus de chapitres sur la "ferme des attardés mentaux", qui me semblait bien plus intéressante que l'histoire autours des scientifiques qui... Que font-ils vraiment d'ailleurs ? Ils reconstruisent le monde ? Ils réfléchissent au
pourquoi du comment ? Je n'ai pas compris à quoi ils servent, et ils m'ont ennuyé.
En conclusion, je trouve que l'interrogation est passionnante : "que deviendrais le monde si soudain, toutes les créatures devenaient beaucoup plus intelligentes ?". Mais l'auteur n'a pas réussi à me faire croire à son histoire. Et pour ma part, l'angle d'attaque me semble totalement inintéressant.