Le Grand Guignol n’a rien du spectacle de marionnettes : c’est le théâtre de l’épouvante et du rire qui s’est élaboré et développé à Paris de 1897 à 1962.
Genre théâtral méconnu et disparu, le Grand Guignol met en scène les peurs de la Belle Époque et des Années Folles : la folie, la crainte de la contagion et du progrès.
Il exploite aussi les faits divers, vrais ou faux, sur fond de vengeance ou de méprise et dépeint d’une plume acerbe une nature humaine trop encline à la cupidité, au cynisme et à la cruauté.
Les pièces de son répertoire sont des mécaniques bien huilées où le visuel a une place prépondérante. «Le château de la mort lente» contient bon nombre de personnages truculents et traditionnels du théâtre : l’amoureux déçu, le voyou et la veuve richissime, dans un cadre des plus pittoresques. Mais rapidement, les frontières entre folie maladive et normalité s’abattent. Tandis que les masques tombent, le pire devient réel, pis encore, il est poussé à son paroxysme. Chacun se retrouve alors coincé dans sa propre part de folie sans jamais pouvoir faire marche arrière. Oscillant entre angoisse et rire, le Grand Guignol est un théâtre atypique qui ne peut laisser le spectateur indifférent.
(extrait du site internet du théâtre de la Couvée de Limoges - saison 2012/2013)
"Mon curé chez les riches" d'André de Lorde et Pierre Chaine.