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sur 2355 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Joseph joue sur les pianos publics dans toutes les gares et tous les aéroports du monde. Il joue son histoire, il joue son amour. Et je peux vous dire que le rythme, il l'a trouvé. Ça, il l'a trouvé.
Son ancien prof de piano, le vieux M. Rothenberg aux mains tachetées, lui en avait pourtant collé, des mandales derrière la nuque, parce qu'il saccageait le rythme. Mais cette fois, il l'a trouvé.

Comment l'a-t-il trouvé ? C'est toute une histoire, une longue histoire, que Joseph alias Joe s'en va vous conter.
Et cette histoire commence par un drame. Un avion qui atterrit dans une boule de feu. Des parents et une soeur dà peine un peu plus de mille jours étaient dedans. Et ils ne sont plus. Joseph est orphelin à la fin des années 60. Il est orphelin et peu importe son origine sociale ou son histoire, il rejoindra un orphelinat et sera considéré comme tous les autres orphelins.

Dans cet orphelinat, il y a d'autres enfants, un surveillant sadique, un directeur, abbé de son état, encore plus sadique. Et des potes. Enfin, les potes, il a fallu ramer, pour être accepté.

Avec une plume d'une poésie élégante, Jean-Baptiste Andrea nous raconte l'histoire de Joseph. Il y a de la musique dans ses métaphores, il y a du rythme dans sa réthorique. C'est écrit comme on joue du piano : il y a les touches blanches et il y a les touches noires. Il y a les adagio et les allegro. L'histoire pulse comme un coeur amoureux qui bat pour sa rose.

Quand une belle histoire est bien écrite, il n'y a pas d'hésitation à avoir. Lisez ce livre comme vous écouteriez la sonate n°8 de Beethoven.
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"Il y avait pire que d'être orphelin de ses parents c'était d'être orphelin de soi"
🎹
Dans une gare, un aéroport, vous entendrez peut-être un homme jouer divinement Beethoven sur un piano public.
Peut-être passerez vous en y prêtant à peine attention, pris par la course d'un avion ou un train à prendre.
Peut-être vous arrêterez vous pour l'écouter jouer.
Peut-être vous vous direz qu'il n'a rien à faire dans ce lieu vu son talent.
Peut-être aurez vous envie de vous en approcher, de le connaître et peut-etre aurez vous le privilège qu'il vous conte son histoire. Et là vous apprendrez qu'il se prénomme Joe, qu'il n'est plus tout jeune et qu'il attend toujours le retour d'une seule et même personne. Il vous racontera ses quelques années de vie aux confins, là où il fut placé après le drame qui coûta la vie à ses parents. Vous y découvrirez la misère, les brimades, les corvées, les maltraitance, les trahisons, mais aussi l'amitié, l'espoir, les petits bonheurs, la solidarité et peut-etre l'amour.
🎹
Alors certes le thème fut très souvent abordé dans les livres mais c'était sans compter sur la poésie, la sensibilité de l'auteur. Les mots sonnent simplement justes, sincères et c'est là toute la beauté et la lumière que dégage ce roman.
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Joseph, plus très jeune, joue du piano dans les gares et les aéroports. Quelle belle image. Je crois qu'il en faudrait dans les écoles, à la poste, voire en prison. Rêvons. Il se raconte. A seize ans il perd ses parents et sa soeur dans un accident d'avion. Il se retrouve aux Confins, une sorte d'orphelinat bien nommé aux fins fonds de l'Ariège, entre France et Espagne. Dans cet établissement un piano mais nul n'a le droit d'y toucher, probablement un peu diabolique.

Les pensionnaires de ce pénible centre ont entre huit et dix-sept ans. Joseph y est placé l'été 1969. Neil Armstrong fait quelques pas appelés à un certain retentissement. Mais Joseph, lui, s'intéresse à Michael Collins qui tourne en rond autour de la Lune, taxi driver oublié de l'Histoire. Jean-Baptiste Andréa emmène aussi Beethoven dans cette aventure adolescente en ce lieu clos, malsain et cruel. L'ambiance carcérale est cependant étoilée d'humour et de fantaisies malgré la dureté de l'abbé directeur et le sadisme du surveillant. La société secrète me fait penser aux mythiques Disparus de Saint Agil, drolatique roman et film des années trente. Dans ce huis clos, cachots et obscurité mais un espoir. Au sens propre, Pyrénées obligent, un espoir au bout du tunnel.

L'amitié, l'amour se faufilent dans la vie de Joseph, qui se remémore les leçons de son vieux professeur de musique, pas toujours très tendre, mais si efficace. L'auteur réussit un très beau roman, émouvant et lumineux, tragique et drôle. Ce livre est finement martelé, un sens du rythme surprenant avec entre autres un culte (voir le titre) au Sympathy for the devil des Stones. Joseph est vraiment un héros de roman par excellence, balloté par la vie, cabossé mais debout, jouant son hymne à la liberté en majeur. On souffre, on peine, on aime avec lui et son souffle nous contamine, presque au sens propre. Après Des diables et des saints je crois que vous approcherez du gars ou de la fille qui joue du piano Gare du Nord (c'est la mienne).
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Le troisième roman de Jean-Baptiste Andréa et le premier que je lis. C'est une belle découverte : un ouvrage touchant écrit avec sensibilité sur fond de musique classique.

Qui joue aussi divinement les sonates de Beethoven sur un piano public dans les gares ou les aéroports ? C'est Joseph, un vieux pianiste, dont les doigts courent sur le clavier avec agilité et sensibilité. Il séduit les oreilles de nombreux mélomanes de passage, refuse les propositions de contrat et ne demande aucun argent. Il joue pour le plaisir mais ne serait-ce pas un appel ? N'attendrait-il pas quelqu'un ?

Il faut remonter cinquante ans en arrière pour en apprendre un peu plus sur Joseph. C'est son histoire que Jean-Baptiste Andrea nous conte dans ce roman émouvant. La vie heureuse et confortable du jeune homme s'arrête en mai 1969 lorsque ses parents et sa petite soeur périssent, devant ses yeux, dans un accident d'avion consécutif à un atterrissage raté à l'aéroport du Bourget.

« La mort de mes parents m'apprit une chose : je n'avais personne d'autre au monde. Ma mère était fille unique. Et si mon père était à moitié juif, sa famille l'avait été largement assez pour les braves fonctionnaires de Vichy»

Triste conséquence, Joseph est envoyé dans un orphelinat situé aux confins des Pyrénées, pas loin de la frontière espagnole…

« Je partis pour un lieu dont vous n'avez jamais entendu parler, puisqu'il n'est pas sur Terre. Je partis pour un lieu dont vous n'entendrez jamais parler. Il est fermé depuis longtemps.
L'orphelinat Les Confins. Je dis fermé, mais chez certains, il saigne encore. »

Cet établissement était géré par des religieux qui menaient la vie dure aux orphelins avec des méthodes archaïques et autoritaires. Discipline, punitions disproportionnées, humiliations, brimades, corvées, maltraitances, nourriture et enseignement insuffisants… tel était le sinistre quotidien des enfants recueillis aux Confins. Heureusement dans cet univers cruel un petit groupe va réussir à se ménager un certain espace de liberté par la création d'une sorte de société secrète « la Vigie » qui se réunit régulièrement dans un lieu tenu secret. On y discute, on joue aux cartes, on écoute une radio bricolée, on rêve et on échafaude des projets insensés… Un semblant d'amitié, de fraternité et d'espérance pour ces jeunes à l'enfance abimée.

C'est avec plaisir que j'ai lu ce roman et découvert le talent de conteur de Jean-Baptiste Andréa, dont l'écriture est alerte, claire et sensible. Il sait émouvoir le lecteur, le faire sourire aussi tout en le tenant en haleine par les péripéties de ses jeunes héros. Je me suis laissée bercer par la sublime musique de Beethoven et réveiller par celle des Rolling Stones. "Sympathy for the Devil"... un sacrilège dans un orphelinat religieux !






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Qui donc est Joe, ce vieux musicien qui joue merveilleusement du Beethoven sur tous les pianos des gares et des aéroports alors qu'il pourrait faire vibrer les plus grandes salles de concert ?
C'est son histoire que raconte Des diables et des saints, celle d'un adolescent plutôt privilégié qui se retrouve seul au monde et placé dans un orphelinat perdu au fin fond d'une vallée pyrénéenne.

La peinture de la vie quotidienne de ce pensionnat catholique qu'on dirait presque sorti d'un livre de Dickens , dirigé d'une main de fer par un père abbé un rien diabolique doublé d'un surveillant général totalement sadique ( personnages à la limite de la caricature, il faut bien le dire) n'est pas la partie la plus originale du livre : les brimades, les petits maltraités par les plus grands, les privations et les punitions à la moindre tentative de rébellion, mais aussi la petite bande de copains et leur club secret qui leur permet de tenir le coup, on a déjà lu ou vu ça au cinéma. J'avais en tête les images des « Disparus de Saint Agil » et la bouille du P'tit Gibus de la « Guerre des boutons » à chaque apparition du petit Souzix («  dis, tu l'as vu Mary Poppins ? » !)

Ce qui apporte de la nouveauté dans l'histoire c'est la musique qui accompagne notre héros Joseph et les savoureuses pages de ses leçons avec son vieux maître polonais .
Ce sont aussi les « échanges » qu'il a avec son héros de l'espace, Michael Collins, le 3 e homme de la mission Apollon 11, son dieu à lui !
Et c'est bien sûr l'écriture de JB Andrea, à la fois réaliste et poétique avec de belles trouvailles descriptives comme celle du vieux professeur de piano Rothenberg, «froissé comme du papier, visage, cou, mains, un braille de rides à donner le vertige. J'avais envie de le repasser chaque fois que je le voyais. »
Un roman qui célèbre l'amitié , avec une dose d'humour malgré tout, et bizarrement , malgré le sujet , on est presque dans un roman feel good . Une lecture sympathique en tous cas et qu'on referme à regret.
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Cette lecture est une très belle surprise car je ne m'attendais pas à lire ce roman lorsque j'ai découvert la 4e de couverture.
Nous rencontrons Joseph, Joe, jouant du piano avec virtuosité dans les halls de gares, d'aéroports, en France et dans le monde. Les gens l'interpellent : pourquoi gâcher un tel talent devant des passants ? Et pourquoi toujours du Beethoven ? Et puis Joe finit par nous parler et nous raconter : 1969, une vie confortable qui vole en éclat à 16 ans à peine. La fin des cours de piano si enrichissants avec M. Rothenberg, les moments passés avec son meilleur ami à écouter les Rolling Stones. Direction le sud de la France, dans un endroit perdu...
Sceptique à la lecture des premières pages, avec ce narrateur qui nous interpelle, j'ai ensuite été totalement captivée par son récit. L'écriture de l'auteur est très sensible, parfois musicale puisque le piano, sa musicalité et le rythme surtout, garderont une grande importance tout au long de la vie de Joe.
Un roman sur les souvenirs donc, très bien rendus par la retenue, la sensibilité et l'authenticité de l'écriture, mais aussi sur l'enfance et ses apprentissages, l'amitié, le rêve. Une belle découverte que je recommande.
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Quelle belle lecture ! Quelle belle plume ! Plus j'ai avancé dans ce roman, plus je l'ai aimé !
Pas très long mais très complet, très intense, il se lit vraiment rapidement tant l'écriture est fluide. Fluide mais soignée, riche, magnifique.

Il y a dans "Des diables et des Saints" un petit côté de l'atmosphère du classique "Les disparus de Saint Agil", un parfum d'enfance qui fait du bien.

C'est une histoire simple mais tellement émouvante que nous raconte ce vieil homme, pianiste des rues.
L'histoire d'un jeune adolescent devenu orphelin trop tôt et qui va connaître la vie au sein d'un pensionnat géré par un abbé autoritaire et injuste.

Mais aussi une histoire d'amitié, d'entre-aide et d'amour ! Avec toujours en filigrane la passion de la musique, du piano.
Des personnages abîmés et pudiques qui m'ont beaucoup émue.

Une petite pépite !
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J'ai cru en commençant ce roman retrouver un récit misérabiliste sur l'enfance malmenée, dans la veine de "né d'aucune femme" ou "toutes blessent la dernière tue", ouvrages tire-larmes à outrance.
Et bien en fait, pas du tout ;-)
L'ouvrage raconte l'histoire d'une vie, et s'attarde plus sur les portraits de ses personnages que sur les sévices subis dans l'orphelinat (même s'ils sont décrits et hélas probables à cette époque).
L'écriture est belle, très imagée et les relations contées sont émouvantes.
Emouvante également la fin qui décrit en quelques mots le destin de chacun, laissant finalement la vague impression d'un immense gâchis.
Très beau livre.
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Livre touchant qui nous raconte la vie insoutenable des enfants au coeur d'un orphelinat religieux dans les années 60. L'éducation est inconcevable, inimaginable et tout ça pour le bien des enfants et en toute bonne conscience. Comment sortir de cet enfer ? Et pourtant, je pense malheureusement que cela a vraiment existé, que des enfants maintenant devenus adultes ont vécu cet enfer et vivent bon an mal an avec ce passé en toile de fond. Peut-être même qu'on les croise régulièrement…

C'est aussi l‘histoire de Joseph, pianiste virtuose, qui perd ses parents à l'âge de 15 ans et se retrouve dans cet univers. On le revoit des décennies plus tard dans les salles de gares ou d'aéroports jouant merveilleusement bien sur le piano public dans l'espoir de retrouver Rosa, son amour d'adolescence, là où elle pourrait l'entendre « si tu rejouais comme ça, et que je t'entendais du bout du monde, je te reconnaitrais ».
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Il joue Beethoven, rien que Beethoven, dans les gares et autres endroits où les pianos sont en accès libre. Il a du génie dans les doigts mais ne cherche pas à infléchir son destin.
Lui, c'est Joseph. Il est là et il attend quelqu'un.
Pour découvrir qui, il faut écouter son histoire qui débute aux Confins, un orphelinat des Pyrénées, juste après la mort tragique de sa famille.

Des diables et des saints, ce sont les forces de Ma reine et de Veiller sur elle réunies, mâtinée d'un style à la fois vif, ironique et poétique.
Si les personnages et les motifs de Jean-Baptiste Andréa se retrouvent d'un roman à l'autre, c'est le style de l'auteur qui m'a ici absolument conquise. Dans ce livre il y a tout ce que j'aime : les images, l'ironie, l'humour, l'émotion, l'originalité, la personnalité, le style. le tout en musique.
L'émotion m'a portée de la première à la dernière ligne en un magnifique crescendo.
J'ai été bluffée par l'auteur et eu la sensation de le découvrir véritablement à travers ce roman (et non son Goncourt, un comble non ?).
Un gros coup de coeur que je recommande à tous ceux qui ont aimé Veiller sur elle, mais aussi aux autres. Il y a dans ce livre une faille ou peut-être une rugosité qui contredit la maîtrise de l'auteur et vous transporte.
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