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sur 2355 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Joe (ne pas l'appeler Joseph !) est un fort discret monsieur de soixante-neuf ans, qui joue (merveilleusement !) du piano dans les aéroports et les gares de la région parisienne. Mais attention : il n'interprète que du Beethoven !

Joe a cessé d'être jeune depuis longtemps … Depuis qu'une terrible « maladie » (qui l'a fait passer pour un « pestiféré » aux yeux de certains) l'a foudroyé – le 2 mai 1969 à 18h14 – alors qu'il n'avait pas encore fêté ses seize ans … Joe est devenu orphelin en un claquement de doigt ! Ou disons plus exactement en une explosion d'avion … Exit les parents et la petite soeur ! Plus de « meilleur ami » non plus : au fond, on ne sait jamais, imaginez un peu que le malheur soit contagieux ! Et surtout : plus de cours de piano …

Un seul avenir alors : l'orphelinat des Confins, dirigé d'une main de fer par l'abbé Sénac et l'ignoble « grenouille », le surveillant sadique. Des conditions extrêmement difficile dans ce lieu qui ressemble bien plus à une maison de correction qu'à un lieu de reconstruction (j'ai beaucoup pensé au film « les choristes » en lisant ce roman !) Et des misérables bougres, qui furent (les premiers jours) autant d'ennemis potentiels, avant de se transformer en de (plus ou moins fidèles …) compagnons d'infortune … Momo, Souzix, la Fouine, Sinatra, Edison … Ainsi que la fille du bienfaiteur : Rose, à qui Joe – le prodige – devra donner des leçons de piano, et qu'il prendra longtemps pour la fille de Monsieur « le comte » …

Un joli petit roman nostalgique, qui est plutôt touchant et très agréable à lire, même si ce ne fut pas vraiment un coup de coeur en ce qui me concerne.
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Si vous vous attardez un moment auprès d'un pianiste qui joue du Beethoven dans la salle des pas perdus d'une gare ou d'un aéroport, écoutez-le bien : c'est un virtuose. Mais ne dérangez pas, ne posez pas de questions, ne le distrayez pas : il ne joue ni pour vous, ni pour lui, mais pour une qui s'est évaporée un jour de 1970, le laissant orphelin d'amour.

Orphelin, c'est justement ce qu'il est : ses parents et sa soeur sont morts en 1969 dans un accident d'avion. Volatilisés, atomisés jusqu'au plus haut du ciel. Chaque étoile porte en elle une parcelle d'eux et de là-haut, ils veillent sur Joseph, dit Joe.

Il est d'une famille plutôt aisé, Joe, fils de commerçants marchands de chaussures et de matelas (mais si, le cumul est possible, histoire de famille). Personne n'est là pour le recueillir, l'aimer, le choyer. La famille en partie juive a explosé plus tôt, dans les camps maudits.

Alors, la DDASS le place dans un de ces orphelinats dont on n'imagine pas qu'ils pouvaient exister encore il y cinquante ans. le décor est grandiose : les Pyrénées, Lourdes tout près, la vie à l'air pur. La réalité est tout autre : un abbé-directeur figé dans l'autoritarisme ancré dans les préceptes catholiques, un intendant indifférent, le surveillant général cruel qui trouve sa joie à terroriser les enfants. Reste le prof de gym, Rachid, le seul à être bienveillant et sain dans sa tête.
Tableau un peu conventionnel, certes.
Heureusement, il y a les gamins, leur fraîcheur, leurs douleurs, leur appétit féroce de vivre, quitte à faire comme si le « chacun pour soi » était la règle.

On a un peu l'impression de lire un classique du genre mais l'auteur y met tant de sensibilité, d'humour parfois, qu'on lui pardonne. Il tisse des liens tendres, douloureux, émerveillés entre les enfants et particulièrement cette petite Rose à qui Joe doit apprendre le piano. Beethoven, forcément, c'est son idole, cadeau laissé par son vieux maître, M. Rothenberg. Et la découverte, à seize ans, que la vie peut être jolie. Au moins un temps.

Un joli roman, plein de tendresse, de drôlerie, d'aventure et de secret aussi. Un livre qui devrait plaire aux adolescents.
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Joe plus de 70 ans pianiste virtuose préfère jouer sur les pianos mis à disposition du public dans les gares et les aéroports et refuse de se produire dans les salles de concerts. Joe nous explique pourquoi, il faut pour cela remonter aux sources et à son enfance heureuse qui bascule d'un coup à l'adolescence suite à la mort accidentel de ses parents. Il est placé dans un orphelinat au fin fond d'une vallée des Pyrénées « Les Confins ». Un établissement sinistre qui s'apparente à une prison où la maltraitance morale et physique faite de brimades et de soumissions est institutionnalisée et supervisée par un abbé qui jouit de son pouvoir autoritaire face à des enfants et des ados sans défense à sa merci. Une critique sans concession des orphelinats catholiques des années soixante ! Espérons que les choses ont aujourd'hui changées ?
Tout au long du roman on est saisi par cette histoire triste et lumineuse.
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Pourquoi Joe, à 69 ans, joue-t-il du piano dans une gare ?... Pour le découvrir, il faut faire un bond de quelques décennies dans le passé de ce musicien énigmatique. Les passants, émerveillés par son talent, s'arrêtent, écoutent, échangent quelques mots avec le virtuose qui a appris enfant à jouer de l'instrument avec le vieux Rothenberg, professeur exigeant qui l'a initié à l'émotion et la force de la musique de Beethoven.
Joe a quinze ans lorsqu'un drame effroyable vient bouleverser le cours de son existence…
De Paris, le 21 juillet 1969, alors que Neil Armstrong marche sur la Lune, il est conduit à l'orphelinat des Confins à Tarbes, ainsi que Momo, petit garçon pied-noir, épileptique, qui ne quitte jamais son âne, une vieille peluche abîmée. D'abord rejetés par les pensionnaires des Confins – Fouine, Sinatra, Souzix et Edison – ils finissent par former tous ensemble un clan, la Vigie, en cachette des adultes sinistres, intransigeants et cruels à qui revient la charge de les éduquer. Ces hommes confondent enseignement de l'humilité et humiliation. le surveillant général Grenouille fait de ces orphelins ses souffre-douleur, leur infligeant des punitions perverses, avilissantes. L'abbé Armand Sénac, directeur de l'orphelinat, ayant remarqué la dextérité de Joe au piano, lui fait taper ses courriers à la machine pendant que les autres font les corvées. Les journées austères sont rythmées par les cours, les prières et les corvées. Mais comment échapper à ce quotidien pernicieux ?...
La plume poétique de Jean-Baptiste Andrea met en scène des Diables et des Saints, parle de mort et de vie, de révolte et de soumission, d'innocence et de cruauté, de peurs et de rêves, de ténèbres et d'espoir. Un roman à ne pas manquer !
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Des diables, des saints, une rose, des pianos, du rythme... Qui est diable, qui est saint ? Pas si simple !
Ce roman m'a séduite sur la pointe des pieds, sans que je le voie vraiment venir, tout en douceur. Au fil des pages, les personnages m'ont amadouée, intéressée, touchée, pour finir par m'émouvoir sincèrement.
Le suspense est subtil, les réflexions profondes. La fin est juste parfaite.
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Comme d'habitude, je plonge et reste en immersion du 1er au dernier mot : mais quelle belle écriture !
Lu d'un trait. Pourtant ce n'est pas l'intrigue (déjà lue et relue) qui m'a tenue mais réellement cette plume redoutablement belle et efficace ! Ce texte est intemporel et soulève des problématiques qui le sont tout autant.
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Quel diable d'homme, ce Jean-Baptiste Andrea, qui vous attrape et qui vous mène par le bout du coeur avec son talent toujours grandissant, son don toujours sidérant d' aller pile vous raconter l'histoire que vous voulez lire, avec les mots qui vous chavirent et les personnages qui pour toujours viennent planter leur drapeau dans un coin de votre âme. Nom d'un petit bonhomme, mais dans quel recoin de la sienne a-t-il planqué ces réserves de sensations tout droit sorties des grandes douleurs et des petites enfances, qui vous font faire le grand bond en arrière aussi sûrement qu'un parfum de fraises Tagada ou un goût de madeleine trempée dans du thé ? Car ses personnages sont les héros de nos premières lectures, ceux dont on a adoré qu'ils nous déchirent le coeur pour mieux nous l'agrandir et exalter notre jeune âme frileuse. Il y a du Rémy, de l'Huckleberry Finn ou de l'Orphelin Baudelaire chez Joseph, Fouine, Edison, Sinatra et le délicieux Souzix. Il y a même, en cherchant bien, du Jane Eyre ou du Cendrillon enfoui dans ces bons petits diables abandonnés à l'austérité malsaine et à la perversité débridée d'un saint homme venu faire son nid de corbeau aux confins du monde. Il y a surtout, dans ce nouveau roman sensible et exaltant d'un Jean-Baptiste Andrea jamais en défaut d'imagination, des thématiques qui lui sont chères et révèlent désormais avec certitude la patte de leur auteur. On y parle d'enfance et de chagrin, d'amitié et de secret, de la puissance têtue de la beauté incrustée à la mémoire, d'épreuves à traverser dans une nature belle et hostile, on y parle de légendes et de rêves, de ces êtres porteurs de mystères, de lumière, de douceur et de crainte que sont les mères, les filles et les insupportables soeurs. On y redécouvre, ému et ébloui, ces histoires romanesques qui firent de nous hier les lecteurs et lectrices d'aujourd'hui.
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Un roman sur le rythme et sur la boucle d'une vie. le dernier tiers du livre vient clôturer de façon rythmé ce récit.
C'est une histoire sur l'enfance, une enfance brisée du jour au lendemain mais aussi sur l'amitié, la solidarité, la trahison, la solitude et la musique.
Certaines phrases sont fulgurantes et ont stoppé ma lecture pour mieux les apprécier.
Cet homme qui joue sur les pianos publics a su toucher ma curiosité et la compréhension du pourquoi m'a beaucoup plu.
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2 mai 1969, Joseph devient brutalement orphelin. Sans famille, il sera confié à la DDASS. Il vivra l'enfer avec les orphelins de tous âges, un autre monde pour lui qui vient d'une famille aisée plutôt bourgeoise. Il joue du piano surtout du Beethoven. Sénac le directeur le remarquera et s'empressera de lui interdire de jouer.
Dans cet endroit sinistre comme au pire temps des bagnes, seule la solidarité entre les enfants les maintient dans l'espoir de sortir.
Il y a des diables, des saints, et une Rose.
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Le personnage principal de ce roman est un vrai prodige du piano et exerce ses talents sur les pianos publics en jouant du Beethoven. Son nom est Joseph, mais il se fait appeler Joe. Jean-Baptiste Andréa vous raconte son histoire lorsque le personnage en question décide de revenir sur sa vie et sur son enfance. Celle d'un orphelin qui a perdu ses parents et sa soeur dans le crash d'un avion et qui a grandi dans un pensionnat religieux dans les Pyrénées. Un quotidien rude et âpre, mais aussi un lieu de rencontre avec d'autres marginaux qui trainent leurs casseroles et tentent d'avancer dans une enfance déjà bien malmenée. L'auteur restitue très bien la fragilité de ces jeunes, leurs parcours sinueux. Joseph voit son quotidien changé lorsqu'il rencontre Rose, une jeune fille à qui il doit donner des cours de piano. le récit prend alors une tournure dans laquelle les rêves et les aspirations du jeune homme peuvent prendre racine. L'auteur écrit un très beau roman sur l'enfance, sur des enfants marginaux, mais qui tentent de survivre au jour le jour. Je découvre l'auteur et c'est une belle découverte, on se laisse porter par cette voix.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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