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4,3

sur 5716 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Mimo est un nain de génie. Vivant en France il est très vite envoyé en Italie après la mort de son père pour servir de petite main à un pseudo oncle piètre sculpteur qui l'initie à cet art.
Vivant à Alba Pietra dans le nord de l'Italie sur les terres d'une famille noble, les Orsini, il se lie d'amitié avec leur fille Viola qui a son âge. Débute alors la longue saga de la vie de ces deux personnages qui nous font traverser l'évolution de l'Italie et de la société entre 1916 et 1948.
Un long roman d'aventure rocambolesque que j'oublierais assez vite.
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Conte "voyage" ancré dans l'histoire de l'Italie - du début du 20e siècle au confins des années 1980. Mimo, orphelin du père et "nain" (suite à une achondroplasie), sera envoyé à l'âge de 12 ans chez son "oncle" sculpteur qui va l'exploiter comme un esclave ce qui n'empêchera pas Mimo (de "Michelangelo"), après une vie en mode montagnes russes, de devenir un grand sculpteur. Son amie et "jumelle cosmique" Viola vient quant à elle d'une famille riche (qui aura son mot à dire dans la vie de Mimo), a une mémoire d'éléphant (elle souffre de hypermnésie) et ne rêve que de voler ([Mimo qui sculpte et Viola qui vole]).

Elle me tendit la main, et je la pris. Comme ça, franchissant d'un seul pas d'insondables abîmes de conventions, d'empêchements de classe. Viola me tendit la main et je la pris, un exploit dont personne ne parla jamais, une révolution muette. Viola me tendit la main et je la pris, et c'est à cet instant précis que je devins sculpteur. Je n'eus pas conscience du changement, bien sûr. Mais c'est à ce moment, de nos paumes alliées dans cette cabale de sous-bois et de chouettes, que me vint l'intuition qu'il y avait quelque chose à sculpter. (p. 96)

La construction du roman est "intéressante" : Mimo, qui a vécu les dernières années de sa vie dans une abbaye, est en train de mourir. Les chapitres consacrés à sa vie découlent de ses pensées que seul le lecteur peut "entendre" (il y aura toujours un va-et-vient entre les pensées du père supérieur Vincenzo et les pensées de Mimo qui fait défiler sa vie), même si, à mon sens, la dynamique que ce type de construction est censée procurer, s'essouffle rapidement.

Comme deux aimants (et pas "amants") Viola et Mimo ne cesseront de se rapprocher et se repousser en même temps... Tout le roman suit l'évolution de cette "liaison fatale". Autour de ces deux personnages clés, l'auteur fait graviter une myriade d'autres personnes qui passent dans la moulinette broyeuse de l'Histoire d'Italie, dans laquelle le Vatican ne joue pas le rôle le plus insignifiant (l'avènement de Mussolini, l'axe Berlin-Rome (et Tokyo), les "jeux" et ou les "silences" de l'Eglise - les papes Pie XI et 12...).
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Un roman bien écrit mais qui ne m'a pas emballée.
J'ai même été plutôt agacée en découvrant ces héros affublés de compétences exceptionnelles : Mimmo est à la fois nain et virtuose de la sculpture, et son talent dépasse forcément celui de ses maîtres ; Viola est une surdouée à la mémoire absolue, ce qui ne se fait pas dans son milieu.
Je comprends bien que les personnages à Hauts Potentiels offrent une mine de possibilités scénaristiques, mais j'aurais été autrement touchée par un Mimmo au génie moins écrasant, ou une Viola simplement intelligente face aux conventions de l'époque.
Reste un conte original, avec une belle amitié indestructible, mais où rien ne m'a vraiment captivée, pas même une sculpture maudite.
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Un manque d'audace. C'est ce que certains journalistes ont reproché aux jurés du prix Goncourt. Avant ma lecture, je trouvais cela un peu exagéré, me félicitant de voir un roman, un vrai, récompensé. Et puis je l'ai lu. Me voilà à mon tour en train de dire que tout cela manque d'audace.
Oui, c'est un vrai roman. L'histoire est bien construite, la lecture est fluide, il y a des péripéties et le décor italien est plaisant. Mais, il me manque le souffle romanesque. le petit truc en plus qui fait qu'on s'accroche aux personnages comme si notre vie en dépendait, qu'on veut savoir ce qu'il advient d'eux, quitte à se coucher au beau milieu de la nuit.

Premier problème, je ne me suis jamais attachée au personnage principal que je trouve un peu geignard. C'est une victime, et même s'il lutte contre ce que le destin lui a donné comme handicap, tout nous rappelle toujours qu'il est petit et pauvre. A l'inverse, Viola me semble trop excentrique, presque ésotérique. Ce qui ne devrait pas être pour me déplaire, mais j'ai le sentiment que ce n'est pas pleinement assumé.
Deuxième problème, je n'ai pas retrouvé la chaleur de l'Italie. Je ne demande pas des descriptions à n'en plus finir, mais quitte à ce que l'histoire se situe dans ce pays, j'ai envie de le ressentir à chaque page.
Troisième problème, qui m'est propre, mon maître-étalon, c'est Alexandre Dumas. Tout roman historique passe à la question : « qu'en aurait fait Dumas ? ». Malheureusement, ici, je me suis dit qu'il en aurait fait bien autre chose, appuyant l'excentricité de Viola et l'héroïsme de Mimo, appuyant sur toutes les ficelles du grand destin, de l'artiste dévoré, de l'amour dévorant.

Je reprends la phrase célèbre de Danton, je n'attends que de l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace en littérature. J'aime ce qui me bouscule, me fait réfléchir, me touche en plein coeur. Face à tant de classicisme, je lis sans déplaisir mais sans ressentir grand-chose, avec le sentiment que rien ne décolle réellement. Paradoxalement, dans un autre genre, mes attentes diffèrent, et je peux m'émerveiller pour des textes courts qui ne tiennent que sur l'atmosphère. Mais si j'ai dans les mains un roman historique, j'attends plus de feu, de fougue. Il m'aura manqué ça.
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J'ai aimé :
- découvrir des pans de l'histoire de l'Italie que je ne connaissais pas
-la mise en lumière et critique de l'auteur sur la cage/limitations que la société impose aux minorités
- l'humour noir et tranchant distillé au sein des pages
En revanche, si les dernières 100 pages sont rythmées, le reste du livre souffre de longueurs, à mon goût, et j'ai donc lu en diagonale le 3/4 du livre. Ayant besoin d'actions/avancées, je pense que c'est normal que j'ai moins accroché à ce livre dont le style n'est pas du tout ce que je lis d'habitude.
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Faut-il se méfier des critiques dithyrambiques ?
C'est vrai, il s'agit d'un prix Goncourt et pourtant…
C'est vrai aussi, que suis-je à côté d'un Académicien Goncourt pour juger ?
Alors, juste mon ressenti…


Dans un monastère italien, un homme de quatre-vingt deux ans, sculpteur d'une piéta secrètement mise à l'écart par le Vatican, nous conte son histoire.

Il s'appelle Michelangelo Vitaliani, dit Mimo, petit français envoyé chez son oncle, sculpteur médiocre, en Italie.
Elle s'appelle Viola Orsini, elle est la fille d'un marquis.
Lui, atteint d'achondroplasie (manque de cartilage de croissance) est surdoué pour la sculpture.
Elle, très intellectuelle, est surdouée pour la mémoire.
Ils se sont rencontrés dans un cimetière et rien, à première vue, ne devait les rapprocher.

Ils ne peuvent vivre ensemble mais ne savent pas être séparer longtemps loin de l'autre.

Sur fond de montée du fascisme, on suit la carrière de Mimo et la transformation de Viola.

Mais quid de ce mystère autour de la piéta…

Les deux personnages, Mimo et Viola, m'ont vraiment ému durant tout le récit. Au travers de la manière dont l'un et l'autre ont été utilisés par leur famille respective et l'entourage, l'auteur décrit bien les rudesses paysannes, les dessous et les intrigues politiques qui permettent de tout obtenir aussi bien de l'Eglise que de l'Etat (honneur, fortune…)

La lecture est fluide mais l'histoire n'en fait pas un page-Turner. le récit des beuveries répétitives de Mimo n'est vraiment pas nécessaire et quelques digressions sur sa vie dépravée ne font pas avancer l'intrigue.

Je n'ai pas senti de grand « wahou !!! » comme après avoir lu « la décision » de Karine Thuil ou encore « Saint Jacques » de Bénédicte Belpois ou encore « Mon frère d'âme » de Nelly Magnac (qu'on ne trouve malheureusement pas dans toutes les librairies par qu'auto éditée).

Il en reste, néanmoins, que de beaux passages et un dénouement inattendu en font un bon moment de lecture.
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Je n'ai pas lu d'autres livres de Jean Baptiste Andrea. Je ne peux donc pas comparer son récent Veiller sur elle, lauréat du prix Goncourt 2023, avec ses oeuvres précédentes.Le livre est agréable à lire et offre cette alchimie saisissante d'arrière-plan historique (l'Italie entre les deux guerres, le fascisme qui s'installe dans tout le pays) et une galerie de personnages intéressants qui évoquent différents aspects de l'Italie de cette époque : le hiérarque fasciste, l'artiste, le cardinal, les pauvres qui souffrent de la faim, le socialisme qui tente d'une certaine manière de les racheter de leur destin d'émigration et de pauvreté perpétuelle, les petits puissants, les familles nobles, qui autrefois avaient pour vocation d'élever le niveau de vie des villages dont ils étaient les notables de référence.L'histoire se déroule entre un village imaginaire, Pietra D'Alba, en Ligurie, Florence et Rome. Un amour qui rappelle celui des temps du Choléra de Garcia Marquez. Une réflexion sur la "diversité" constante tout au long du livre. Et aussi quelques belles considérations sur le mystère de la création artistique.Les airs des oeuvres des grands compositeurs, Verdi, Puccini et Mozart, chantés dans les bars ambigus et mal famés de Florence où le peuple cherchait à exprimer à travers le chant ses propres sentiments, nous offrent de belles images qui semblent déjà être des décors.L'histoire est captivante et simple, la lecture, je le répète, est agréable, un produit que l'on imagine déjà pouvoir être une série "culte" à regarder sur Canal+ ou Netflix, mais qui, bien qu'elle nous transporte loin pendant les heures de lecture, ne touche pas ces cordes qui ne résonnent qu'en présence de grands moments littéraires, capables de susciter des émotions qui durent des décennies.Non, ce livre est poli, bien fait, bien pensé, bien écrit mais froid comme une beauté austère qui se laisse admirer mais qui, un peu à la fin, nous laisse indifférents.
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"Comme Viola me l'a appris", "elle m'avait façonné, sculpté" p 306, "quand je lui disais quelque chose, elle me croyait. " p 108, "Il n'y avait pas de Mimo sans Viola"...
Exister pour un être, quelle belle promesse..."Veiller sur elle " jurez-moi ne jamais la laisser tomber" Page 137.ce livre est l'histoire d'un pacte entre deux êtres se disant dans "l'anormalité' "dans l'égalité inattendue" Page 138, en tout cas créatifs et libres dans une Italie traversée par des années de fascisme et dans un contexte pour Viola de conventions et de pouvoirs de sa riche  famille Orsini... surtout de domination parce que née femme.

Oh que cette lecture a été pour moi un marathon sur 581 pages ! Car ,je suis restée extérieure à cette histoire bien que sous forme de conte...je n'ai pas cru à la force de cette rencontre et l'auteur m'a vraiment perdue sur les 200 premiers pages avec le côté fantastique du cimetière et de l'ours dans la grotte, l'envie de voler...Est-ce , parce que ce n'est pas mon genre habituel de lecture !
Et qu'il y avait comme une impression parfois caracturale, par exemple un passage par un cirque parce que Mimo est nain ...
L'histoire ne m'a pas attrapée bien que je reconnaisse la générosité imaginaire de l'auteur, qui l'exprime dans un style littéraire fluide, riche, simple, tenu sur l'intégralité du livre. En çà, l'exercice de style est réussi
Je n'ai pas trouvé d'intrigue, ni de suspens...
J'ai hésité à abandonner le livre mais j'étais tenue à la fois par les deux prix qui ont honoré cette oeuvre et le fait de le lire aussi dans le cadre de ma participation à un jury littéraire d'une association locale
Et j'attendais aussi de ce livre qu'il me parle d'art, de création....

Avais-je trop d'attendus , l'auteur étant le lauréat du prix goncourt 2023 captivant/pétillant à la télé ?

Je reconnais vraiment la qualité de l'écriture mais, sur le fond, je n'ai pas cru à l'histoire d'amour empêché et j'ai trouvé peu développée la création artistique qu'est la sculpture...

581 pages sans enthousiame de lecture

Je lirai cependant un autre livre de Jean-Baptiste Andréa pour élargir mon appréciation de cet auteur qui me captive vraiment dans les médias...
J'attends d'être surprise !
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VEILLER SUR ELLE de Jean-Baptiste Andrea

Avis : Cette critique n'est pas favorable à son auteur alors, aux effarouchés, prière de vous abstenir de la lire.

Ça avait bien démarré puis, c'est devenu comme une espèce de roman Harlequin ou de Roméo et Juliette à moins que ce ne soit L'amour au temps du choléra avec des sentiments contrariés, des voisins brouillés, des départs et des retours avec en prime, quelques allusions historiques et notions de sculpture.

Jean-Baptise Andrea ne manque pas de talent mais, cet ouvrage méritait-il le prix Goncourt?



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Jean-Baptiste Andrea fait preuve d'un grand talent de conteur, l'histoire de ce sculpteur devenu célèbre, nain et né pauvre, au début du 20ème siècle en Italie, est fort originale, le 1er tiers du roman est prometteur, même si on ne croit pas tant que cela à l'amitié amour passion avec Viola, fille de la famille la plus riche du coin, une Viola insaisissable. Leur période adolescente est assez bien vue avec leurs rendez-vous mystérieux dans le cimetière, l'initiation à la lecture par Viola. Oui mais que c'est long, que de remplissages, de bavardages, tout en traversant cette période ô combien perturbée, la montée du fascisme, les guerres, la déchéance du héros, puis sa réussite spectaculaire. Un livre distrayant, trop de renversements de situations, d'évènements, et finalement peu de profondeur, mais ce n'était peut-être pas le but.
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