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Citations sur Le Monde enfin (14)

Il prit plusieurs trucs dans les fontes, réintégra la maison, posa ses provisions sur la table de la cuisine. Puis il gratta avec précaution une allumette sur l'entablement rugueux de la fenêtre. C'était un produit plus que précieux, impossible à fabriquer. Quand il n'y en aurait plus, il n'y en aurait plus. Il alluma la mèche de la bougie et la posa sur la table. Des hordes de bestioles, attirées par la lueur ou son odorante présence charnelle, pullulaient dans l'atmosphère, mouches, moustiques, éphémères à la queue bifide, papillons blanchâtres. Il remplit d'eau une casserole trouvée à côté de l'évier, y jeta deux poignées de riz, retira les rondelles de fonte d'un des trous du fourneau, ramassa le livre à couverture jaune, s'esquinta un peu plus les ongles pour décoller les pages soudées qu'il froissa par paquets agglutinés pour les fourrer à mesure dans le fourneau. Il ajouta par-dessus quelques brindilles. Mais il faudrait plus de bois et il n'y en avait pas. Alors il saisit l'une des chaises, l'abattit contre un mur encore et encore. Son ombre narquoise répétait tous ses mouvements, avec l'exagération propre à ce genre de double sadique. La chaise se démantibula peu à peu, il enfila dans le fourneau le dessus en paille effilochée, ajouta un par un les fragments du dossier et des pieds, remit en place les cercles de fonte, ouvrit le portillon, bouta le feu au papier avec sa bougie. Il soufflait, son cœur cognait, le point rougi tenaillait sa viande sous l'épaule gauche, son bras droit lui faisait mal, et ses reins. Dans le foyer, le feu ronfla avec bonne humeur. Ça avait l'air de marcher.
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Les chats n’obéissent à rien, ce sont des accidents de l’évolution, de faux animaux domestiques, des fauves modèles réduits. Pourquoi a-t-on un chat ? Parce qu’on a envie de caresser un tigre.
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Gaïa a fini par se gratter pour se débarrasser de ses puces...
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S’il ne se réveillait pas, si les dieux artificiels veillant sur sa destinée ne jugeaient pas utile de le réveiller, il entrerait de plain-pied dans l’éternité. Quel était ce vers de Rimbaud ? Oui : L’éternité, c’est la mer allée avec le soleil.
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Peut-on lutter contre le temps ? C’est aussi inutile que chercher à écraser un virus avec un marteau.
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La peur atavique de ces grands bipèdes si lourds et si lents subsistait dans leur petite cervelle d’oiseaux, faiblement; mais bientôt, très bientôt, il n’y aurait plus nulle peur, nulle part, pour quelque bête que ce fût, parce que nulle part il n’y aurait d’être humain.
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Le cheval et son cavalier, par leur apparence, se lisaient comme un récit ambulant où leur destinée, sinon leur histoire personnelle, pouvait être déchiffrée à livre ouvert, à plaies ouvertes et refermées. Mais ce destin, ni cette histoire, n’aurait rien pu apprendre à personne. Le cavalier ressemblait au monde dans lequel il évoluait, un monde qui avait modelé selon un stéréotype unique la famille de ses ressortissants humains en voie de disparition accélérée, en voie de dissolution dans le décor : vieux, maigres, sales, solitaires.
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On est dans un pays civilisé, non ? Pas en Afrique. Toutes les précautions ont été prises, tu le sais bien. Alors j’aimerais qu’une fois pour toutes tu cesses de te tourner les sangs pour rien.
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Vu de haut, le monde était paisible et désert, en ordre. La végétation était sèche, il n’avait pas plu depuis longtemps, une vingtaine de jours au moins. C’était l’été, la deuxième quinzaine d’août probablement, ou alors la première semaine de septembre. Les prés restaient verts malgré la sécheresse persistante, un vert néanmoins terne et craquant. Les arbres étaient pleins et drus. Des broussailles, des ronces avaient poussé partout, rendant abstraites les frontières artificielles longtemps maintenues entre les pâturages et les terrains de culture intensive, pareillement abandonnés.
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Mais nous devions nous entourer d’un maximum de précautions. Dans sa phase d’incubation, le PISCRA est indétectable… ça au moins, vous devez le savoir. Alors imaginez que, malgré tous les contrôles, un des passagers d’une UASP soit contaminé ? Adieu tout le monde ! Mieux valait donc ne pas concevoir des Unités regroupant des centaines ou des milliers de gens. Disons que vingt-quatre, c’était le meilleur rapport qualité-prix.
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