Le ciel était d'un bleu outre-mer, avec de petits nuages floconneux qui s'effilaientet et s'enroulaient. On aurait dit des bébés s'étirant dans leur sommeil.
La vie, c'est comme les saisons, petiote ! Faut savoir profiter de son printemps, il ne dure pas longtemps. Un jour en fleurs, un jour fanée, voilà ce qui t'attend.
J'appuyai mon front sur la vitre et regardai défiler les mélèzes et les pins d'Ecosse, jusqu'à l'allée circulaire. Puis la grande maison de pierre grise se dressa devant nous, grandiose, son haut toit de tuile rouge fièrement découpé sur le ciel d'outremer.
C'était bien d'elle de passer sans transition du sarcasme au badinage, comme on change de programme de télévision.
Je suis lasse des rêves qui meurent, trop fragiles pour se réaliser.
Je veux pouvoir à nouveau croire en quelqu'un
Je comprenais comment les fantômes survivent et nous hantent : ils sont en nous. Ils sont cette pulsion, cette force irrésistible qui nous incite à répéter sans cesse les mêmes actes.
Ainsi, l’amour timidement éclos bien des années plus tôt s’épanouissait enfin : la fleur s’ouvrait au grand soleil. Jamais je ne m’étais sentie aussi pleine d’ardeur et de vie. La boucle était bouclée, le douloureux passé aboli. Je parcourais à nouveau les sentiers de mon enfance mais en choisissant mon propre chemin, cette fois, au lieu de suivre celui que l’on avait tracé pour moi. La forêt dessine elle-même ses pistes sur le sol, et moi je choisissais mon destin. J’avais atteint une de ces merveilleuses clairières qui s’ouvrent comme par miracle au cœur du sous-bois. Et maintenant, j’étais capable d’y bâtir ma maison.