Tu es admirable, toi l’universitaire,
Tu portes haut ta pipe éteinte dans les dîners mondains
Au Consulat d’Espagne où je passe pour ton assistante,
Ce qui ne trompe personne : j’ai le pied cambré de la danseuse étoile.
Ta parole ciselée est un ravissement comme le chant des oiseaux.
Chaque fois que tu parles je jouis. Oui, tu es admirable.
Mais tu n’as pas de cœur.
Je me sens si fragile entre tes mains d’argile
Tu m’as façonnée et chaque jour tu me détruis un peu plus
Au prétexte que je mens. Mais je ne mens jamais, c’est ma tête
Qui est percée et laisse s’engouffrer la pluie, le vent, la vie.
J’ai connu l’idiot et le fou échappé d’un tableau de Van Gogh
La marguerite au bec comme d’autres le clope
Son amour et sa bonté sont infiniment supérieurs
A ton génie.
Catherine Andrieu lit un extrait de Très au-delà de l'Irréel ( Editions Rafael de Surtis) .
https://www.catherineandrieu.fr
http://rafaeldesurtis.fr