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Nina Kamiyama, une jeune lycéenne, cache sa véritable identité sous un autre nom et en s'habillant comme un garçon. Nina est en réalité Karen Amamiya, ex-leader d'un groupe de J-pop très en vogue où les jeunes filles s'exhibent en mini-jupe. Traumatisée depuis une agression, la jeune fille tente de garder sa nouvelle vie secrète. Mais c'est sans compter Hikaru, un jeune joueur de judo, qui l'a reconnue. Dans le même temps, une vague d'agressions s'abat sur les filles.

Voici un shôjo qui, pour une fois, sans tomber dans la mièvrerie, aborde des sujets graves. Traumatisme suite à une agression, mystère qui entoure l'agresseur de la jeune Nina/Karen, réappropriation de son identité et rapport à la féminité, les sujets sont bien plus intenses et intéressants que ce que l'on peut trouver d'habitude dans ce genre de manga. de manière intelligente, l'auteur met en avant la banalisation du sexisme et du harcèlement sexuel dans la société, tant par les hommes que par certaines femmes.
Un shônen de notre époque, militant et féministe, sensible aussi. A mettre en valeur auprès de nos adolescents !
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[Lecture réalisée sur un service - presse]

Sayonara Miniskirt est le nouveau shojo manga d'Aoi Makino, une mangaka qui s'était faite remarquer en France pour The end of the world , un shojo plutôt sombre et nuancé autour d'un triangle amoureux sur fond d' ijime (le harcèlement scolaire au Japon). Je ne connaissais pas le travail d'Aoi Makino mais je recommande chaudement Sayonara Miniskirt dont le premier volume va paraître ce mercredi 11 mars. C'est un shojo manga plutôt surprenant aux multiples ficelles et facettes.

Il faut souligner que nous sommes déjà loin du cliché shojo façon romance bluette. Nous sommes plutôt dans un slice of life aux accents de thriller et de quête identitaire. Dans son nouveau titre, Aoi Makino nous raconte le parcours d'une ex- "Idol", une jeune pop-star au Japon, leader d'un groupe de jeunes chanteuse type lollypop qui a décidé de renoncer à sa célèbre vie suite à un terrible événement. Sans vous en dire plus, notre ancienne idole a décidé de changer , changer d'apparence et d'identité. Fini les mini-Jupes, Karen est devenue Nina, une jeune fille qui s'habille en garçon. Mais sa rencontre avec le jeune judoka prodige du lycée va peut-être devoir amener Nina à affronter de nouveau son passé ...

Je n'en dirais pas plus sur l'intrigue qui a déjà le mérite d'être à la fois intimiste et très actuelle. Dans un même axe, nous suivons à la fois le parcours identitaire de Karen/ Nina et, dans un plus vaste ensemble, le regard porté par les hommes sur les jeunes femmes à travers la figure de la mini-jupe, notamment par le biais de la figure souvent fantasmée des Idoles, des jeunes stars de pop-rock. C'est un sujet assez délicat qui pourrait être traité de manière plutôt maladroite mais c'est sans compter le regard aiguisé et la maîtrise scénaristique d'Aoi Makino qui semble être rompue à l'écriture d'intrigues complexes et délicates comme cela devait être le cas sur The End of the World.

L'autrice aborde les rapports hommes/femmes et la question du harcèlement à travers notamment des dialogues ciselés, parfois cruelles, issus de la bouche des lycéens, des adultes qui tentent de mettre en dérision les différents actes de perversité sur des filles dans les transports en communs sous prétexte qu'elles le "cherchent" avec leurs mini-jupes... La souffrance est ainsi mise en dérision et jamais écoutée. Aoi Makino délivre un shojo manga terriblement actuel et qui fait d'autant plus sens dans une société japonaise où le sujet du harcèlement est, je pense, beaucoup plus tabou ou plus cloisonné.

Rappelez-vous tous ces nombreux moments dans les mangas où on voit des otakus limite en nage devant des magazines érotiques ou devant leurs idoles favorites. Sans vouloir le réduire, je pense notamment aux mangas d'Hiroya Odu. Dans Sayonara Miniskirt, Makino met justement en abyme ce moment, tout d'abord à travers les yeux de son héroïne qui ne s'accepte plus en tant qu'idole par crainte mais aussi à travers les yeux d'une société qui ne cherche pas à aller plus loin que l'apparence.

Le travail d'Aoi Makino est également remarquable car l'autrice durant ce premier volume n'est pas non plus une moralisatrice en puissance. Certes, c'est un titre critique mais les personnages de Sayonara Miniskirt ne sont ni blancs ni noirs. Ils sont tout en nuances et tout en contrastes. Plus qu'une vision féroce, Makino décrypte les relations dans un regard plus réfléchie. le personnage "masqué" de Nina/ Karen en est un exemple. L'auteure choisit davantage de mettre en valeur les émotions et l'affect autour de ces protagonistes ce qui fait de ce titre un titre profondément humain.

De plus, l'auteure donne aussi un coté thriller à l'intrigue ce qui apporte une tension supplémentaire à ce titre. Je n'en dirais pas plus de côté-là mais disons que cela rajoute une nouvelle corde à l'arc de ce shojo plutôt varié. Bien qu'il soit grave, le nouveau titre d'Aoi Makino n'est jamais pesant. Son dessin est de toute beauté. L'autrice joue avec la figure de la Lollydoll et ses grands yeux pour faire davantage ressortir cette symbolique identitaire chez Karen/Nina, un personnage très fort. qui se réfugie derrière une fausse masculinité pour mieux oublier sa féminité. C'est vraiment un dessin symbolique du genre. Il y a une petit ambiance qui mêle à la fois des tons graphiques tendres avec quelques effets de lumières, des trames plus "shojo" pourrait-on dire, et des tons plus inquiétants, plus graves davantage ancrés dans le thriller et la réalité critique.

Les éditions Soleil Manga publient ici une petite surprise avec la nouvelle série d'Aoi Makino, peut-être l'une des autrices les plus matures dans le domaine du shojo. Ce premier volume nous réserve pas mal de surprises dans le traitement d'un sujet difficile et tout en nuances. Loin d'être une simple quête identitaire, Aoi Makino pose un regard réfléchi sur l'apparence et le harcèlement. Une Idol qui vous percera le coeur.
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Cette série m'a très vite intéressée par sa thématique. J'avais donc dès sa disponibilité très envie de la lire. Il y a des sortes d'éclats (de miroir ou autre) qui fait penser de voir à travers l'éclat, d'être brisé, etc.
La couverture est belle, ce qui doit encore mieux ressortir en papier.

Cette série commence donc très fort et est très bien, cela valait totalement la lecture. Les réflexions sont intéressantes, bien menées, et avec une telle fin, nous nous interrogeons.

Le graphisme est agréable.

Dire au revoir aux mini-jupes ? Voilà bien un problème rencontré par toutes les femmes. Peut-on porter des jupes ? En quelles occasions ? Et sa taille ? Quand ? Se sent-on en sécurité avec une jupe ? Est-ce qu'on ne montre pas trop son côté femme ? attisent les hommes ? les provoquent ?
Avec ce jeu de dupes : voir les sous-jupes des filles, mais aussi les pervers, les transports trop bondés, les remarques mal placés des hommes.

Nous abordons tout, les différents comportements, façons de faire, le pouvoir des apparences. Et plus d'une fois, il y a de quoi s'interroger sur qui sont vraiment les gens.

Bien sûr, nous ne pouvons pas mettre tous les hommes dans le même panier, de même pour les femmes ou autres, mais c'est compliqué. Et là, où cela devient encore plus difficile de faire la part des choses, c'est quand on a été personnellement attaqué, victime voire un de nos proches.

On peut également voir que selon le degré, la réaction de certains est tendancieuse. du genre, on t'a juste touché la cuisse, c'est comme pas si grave, n'en fais pas toute une histoire. Et le consentement ? Et comment on se sent après ?

Il y a vraiment tout un jeu d'apparences
D'ailleurs, si jamais vous n'avez pas lu le résumé avant, et n'avez pas été dans le passé de Nina, c'est difficile de croire que c'est la même personne.

Il y a cette fille qui fait tout pour plaire aux garçons, mais elle a l'air si fausse.
Il y ce groupe d'idoles qui vend du rêve, du divertissement, qui appartient à tout le monde, aucune n'a le droit d'avoir un petit ami, tout le temps souriante.
Et pourtant, cela a quelque de tellement faux, surfait et glaçant.

Nina est passée d'un extrême à un autre. de l'idole « parfaite » qui n'avait plus l'air si humaine, juste répondre à un programme, à une jeune femme s'habillant comme un homme, ayant des cheveux courts. Si bien, que les gens ne pensent pas que c'est une femme au départ.
Au Japon, ils sont obligés de porter l'uniforme scolaire, tant qu'elle en porte un. Mais cela reste quand même généralement jupe pour fille, pantalon pour homme.
Comment vivre maintenant ? Quels choix faire ? Recommencer un jour ?
Et quand des agressions surviennent, comment gérer ce passé refoulé ?

Petit à petit, en alternant présent et passé, nous reconstituons la vie de Nina.
Les apparences et la cruauté voire maladresse des gens apparaissent bien. Mais le problème est plus profond, il vient de la société elle-même.

Une lecture intéressante, prometteuse, intense, bien faite, qui montre différents points de vue et la complexité des choses. La société et les apparences, les faux semblants n'aidant en rien.

Nina va rencontrer un jeune homme intéressant, qui a une réaction différente des autres, et va lui raconter une histoire touchante. Va-t-elle réussir à se rapprocher de lui ? A tort ou à raison ?

Rien que le fait de permettre un transport bondé est malaisant.
Ou le principe même des idoles, ce qui leur est demandé
etc.
Lien : https://lesvoyagesdely.wordp..
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Qu'est ce qui pousse une jeune fille à se cacher sous une apparence plus masculine ? A baisser la tête et tenter de se rendre invisible ? Un drame trop commun malheureusement.

"Sayonara Miniskirt" est un manga classé shojo. Pourtant, il est loin de correspondre aux clichés du genre. Beaucoup plus mature, de nombreux sujets sont abordés tels que le sexisme, les stalkers, les harcèlements et agressions envers les femmes et les jeunes filles, les stéréotypes, les traumatismes et les reconstructions.

L'opposition entre le féminin et le masculin est omniprésente dans ce premier tome. Certes, c'est un peu facile de réduire le féminin à une mini jupe mais l'auteur s'en sort en creusant le sujet et en le développant de façon intelligente. Elle réussit à nous toucher, nous interpeller, tout en maintenant un suspens intéressant autour de l'agresseur.
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Plongée dans le monde pas si glamour des idols, ces stars japonaises adulées par des centaines, des milliers voire des millions de personnes avec Sayonara Miniskirt aux Editions Soleil manga.
Nina, ex-meneuse d'une formation de J-Pop, cherche à oublier son ancienne notoriété suite à une violente agression qui l'a traumatisée et l'a poussée à quitter le groupe. Désormais transformée en garçon manqué et redevenue une anonyme discrète, la jeune fille va tenter de se reconstruire malgré une méfiance accrue envers ses camarades de classe masculins.

Ce premier tome, certes catégorisé shojo, est toutefois loin d'être mièvre et se termine même en véritable thriller. Qu'on se le dise, voici un démarrage sérieux, engagé et plein de promesses !
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Résumé : Nina porte l'uniforme masculin à l'école, sans donner d'explications sur les raisons de ce choix. Elle cache en efet un traumatisme lié à son passé…

Mon avis : Ce manga est très intéressant à lire car il permet d'aborder le thème des violences subies par les femmes, notamment à cause des tenues qu'elles portent.

Nina est la seule fille de son école à porter les cheveux courts et le pantalon, contrairement aux autres filles qui portent la jupe, voire parfois la mini-jupe. Cela est lié à son passé qui l'a traumatisée, et que le lecteur va découvrir.

J'ai bien aimé que ce manga permette de libérer la parole sur le harcèlement de rue, montre qu'il faut aussi éduquer les garçons et leur regard sur les femmes, et j'ai aussi apprécié qu'il ait aussi un ton de série policière, car on comprend que quelqu'un en veut toujours à Nina, et pourrait être plus proche qu'on ne l'aurait pensé.

Je pense que je lirai la suite avec plaisir pour voir comment l'auteur développe ces sujets.
Lien : https://docbird.over-blog.co..
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Presque coup de coeur pour ce premier tome (j'attends de lire le tome 2 - quand il sortira - pour confirmer le coup de coeur) de "Sayonara Miniskirt". Je ne savais pas tellement à quoi m'attendre, je savais que dans les grandes lignes, Nina était la seule fille du lycée à porter un pantalon et je me doutais bien qu'il y avait une raison derrière tout ça, même si je n'y ai pas réfléchi plus que ça. On la découvre dans ce tome, on va aborder plusieurs thèmes comme le harcèlement, une partie de la pression que peuvent subir les idoles, le regard des autres... C'est un shôjo plutôt psychologique, qui sort des sentiers battus ; et ça tombe bien car c'est ce que je recherche dans un shôjo et je trouve que c'est plutôt une denrée rare.
Il y a une telle tension à la fin de ce premier tome, je n'ai qu'une envie : me jeter sur la suite ! Deux tomes sont sortis au Japon : l'attente sera longue entre les prochains tomes :'(

Je ne connaissais l'auteure que de nom, ça donne envie de s'intéresser à ces autres oeuvres.
Merci à Babelio et aux éditions Soleil Manga pour la lecture de ce manga grâce à l'opération masse critique.
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Sayonara Miniskirt a beau être catalogué shojo, il s'adresse à un public aussi bien féminin que masculin. Mais avant de développer le pourquoi du comment, présentons un peu l'histoire. Nina Kamiyama est une jeune fille récemment arrivée il y a quelques mois dans un nouveau lycée. Contrairement à ses autres camarades féminins, Kamiyama porte un uniforme de garçon, c'est-à-dire un pantalon à la place de la jupe. Solitaire aux cheveux coupés court que les autres ne la considère pas comme une »vraie fille ». Pourtant, il existe un garçon qui la regarde : Hikaru, un lycéen membre du club de judo. Cherchant à se rapprocher d'elle, il ne cesse d'être repousser. Car ce qu'il ne sait pas, comme le reste des lycéens, c'est que Kamiyama est une ancienne idol du groupe Pure Club. Six mois auparavant, Nina était Karen Amamiya, leader du groupe, qui un jour fut blessée à l'arme blanche par un fan déséquilibré que la police ne pu jamais appréhender. Kamiyama pourra-t-elle garder son secret ?

Une idol qui cherche à s'éloigner de sa célébrité et reprendre une vie normale sans accident n'est pas nouveau. En 2019, les éditions Kana avait publié le seinen Fool's Paradise [mon avis ici] qui abordait toute la problématique de ce métier tout en y ajoutant un complot terroriste. Sayonara Miniskirt et Fool's Paradise n'ont que le thème des idols en commun, car le traitement du manga de Aoi MAKINO est tout autre. Si les premières pages débutent dans une ambiance dramatique proche du shojo, la suite ajoute un côté suspense résultant à une tension palpable. On est en fait en présence d'un vrai page-turner qui parle ouvertement de thèmes importants et actuels comme : le sexisme, le harcèlement moral et sexuel, la définition de la féminité, les visions différentes entre filles et garçons sur un même sujet, etc. À travers quelques personnages, la mangaka tient un discours qui frappe fort et pousse à la réflexion. Les différents points de vues entrent en collision, on fronce des sourcils à la lecture, on approuve les autres, la mangaka sait comment retenir l'attention du lecteur. La société et ses contradictions sont exposées au fil des pages de façon très mature. Doit-on se comporter ou se vêtir d'une certaine manière imposée par la société pour être considérée comme une « vraie fille/femme » ou être féminine ? La victime de harcèlement ou de gestes déplacés en fait-elle trop ?

Dans un premier temps, le personnage de Kamiyama apparaît comme froid et distant. Plus on avance dans la lecture, plus on comprend pourquoi elle met une barrière entre elle et les autres. Meurtrie par le fait d'avoir dû abandonner son rêve d'être une idol aussi subitement et violemment, elle finit par révéler ses blessures et ses questions silencieuses aux lecteurs. Un lien entre elle et nous se forme, et on ne peut faire autrement que de la suivre. En parallèle, le groupe Pure Club a continué en se trouvant une nouvelle leader. le succès est montré en filigrane et accompagne la vie loin de la gloire de Kamiyama. Hikaru fait office de garçon plus enclin à montrer ses émotions et plus respectueux envers autrui. Pour ceux qui sont refroidis à l'idée de voir une romance s'installer, on peut dire que pour le moment rien de tout ça n'est présent. La narration de Aoi MAKINO est intelligente, propre et laisse la place à des rebondissements réussis.

Le trait de la mangaka est soigné, visuellement agréable à la lecture, avec un charadesign oscillant entre le shonen et le shojo. le résultat est efficace et convaincant. Intense dans les regards et dans les gestes des protagonistes, Aoi MAKINO maîtrise du début à la fin. La douceur apparente contraste avec la violence des thèmes traités et de certaines actions. L'édition de SOLEIL MANGA est de bonne facture. La couverture possède quelques effets reflets métallisés qui rendent bien. Pages couleurs, bonne impression et traduction assurée par une excellente Sophie Piauger.

En conclusion, ce premier tome de Sayonara miniskirt a été une surprise car la couverture ne laissait pas entendre ce qui nous attendait à la lecture. Puissant dans ses thèmes, personnages psychologiquement bien construits, douceur et violence qui se marient pour donner un résultat de qualité. Un coup de coeur qui donne envie de découvrir le recueil d'histoire courtes de la mangaka publié au même moment. Une lecture qui marque et qui fait réfléchir tout en veillant à proposer une histoire stupéfiante.
Lien : https://lireenbulles.wordpre..
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L'arrivée de Sayonara Miniskirt est précédée pour ma part par une réputation de titre de qualité et qui bouscule les idées reçues. Avec en plus le retour de la question des violences faites aux femmes en général et sur la voie publique en particulier, je trouve que le titre est totalement d'actualité.

Cependant, mon premier contact avec le livre m'a fait craindre le pire. Dessins très ronds, des personnages qui rappellent ceux du Sho-Comi où sont publiées des autrices comme Go Ikeyamada ou Kumagai Kyoko qui ne sont pas réputées pour leurs histoires révolutionnant le genre. J'avais un peu peur de tomber sur un shojo lycéen très bateau et un brin niais.

Heureusement très rapidement, j'ai été rassurée, le titre sous ses dehors de romance lycéenne vue et revue est plutôt pour interroger et bousculer nos représentations et discours sur les femmes, leur corps, leur tenue avec en particulier le cas des idols. L'autrice met en scène des lycéens lambda tenant des propos qui peuvent hérisser le poil mais non parce qu'elle les partage, mais plutôt parce qu'elle souhaite les dénoncer et bousculer ainsi le lecteur. Ça a très bien fonctionné avec moi.

J'ai aimé suivre une héroïne, qui était autrefois une idol mais qui a fait le choix d'arrêter après avoir été agressée par un fan. Elle sait que même si elle adorait ce job, elle ne peut pas continuer à le faire en doutant de tout le monde, ce serait contraire à son esprit. Elle a donc pris une décision forte, celle de repartir à zéro dans une autre ville où personne ne la connait. Sauf que sous ses airs bravaches, c'est une héroïne à fleur de peau, qui est encore traumatisée par ce qu'elle a vécu et qui a peur. Cependant, elle compte bien se battre pour ses idées et va défendre les femmes qui sont réduites à leur physique ou dénigrée à cause de leur tenue, le discours "elles l'ont bien cherché" ne passe pas du tout avec elle et c'est jouissif ! Grâce à elle, nous allons affronter plusieurs situations du quotidien où l'on violente les femmes l'air de rien et à chaque fois, elle va se révolter et bien faire comprendre que ces situations ne sont pas normales, qu'il faut réagir !

A ses côtés, shojo lycéen oblige malheureusement, nous avons droit à un héros qui a l'air tout doux et gentil malgré sa passion pour le judo et la musculation. Il semble savoir qui elle était parce que sa soeur aurait été fan de l'ancienne idol. Il est donc souvent là pour l'aider et l'épauler. Sauf que ce n'est pas si simple avec une personne victime d'un tel traumatisme. Il représente donc également une source de frayeur pour elle. C'est intelligent de la part de l'autrice de mettre en scène un garçon qui a l'air si gentil et si doux représenter pourtant une menace à sa façon, comme quoi les apparences ne suffisent pas toujours à rassurer. Il faut se méfier.

Enfin, toute l'intelligence de la mangaka est d'ajouter également en parallèle de ces questions une vraie interrogation sur l'identité de l'agresseur de l'héroïne. Ce dernier rode toujours et il porte des ressemblances avec une personne proche de l'héroïne. Une tension va alors être croissante jusqu'à un final terrible qui fait regretter de ne pas avoir la suite sous la main pour voir si les soupçons que l'on a sont fondés ou non. Je ne l'avais pas vu venir et j'ai adoré ça.

Ainsi malgré un contexte très classique de shojo romantique se déroulant au lycée et malgré des dessins bien trop ronds et naïfs pour moi, j'ai été surprise comme prévu par les débuts de cette histoire. Celle-ci recèle de réelles qualités cachées. Elle permet de parler aux jeunes de ce qu'on n'a pas le droit de dire sur les femmes ou de faire vivre aux femmes, le tout avec une petite pointe de thriller inattendue et bienvenue. Je suis conquise.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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Sayonara Mini skirt est un vrai coup de coeur. Et je ne m'y attendais pas du tout! Je l'ai pris dans ma libraire, la veille de la sortie, histoire de le lire avant (juste parce que je trouve ça classe ^^). Mais bref, le fait est que je ne m'y attendais pas.
Nina se fait remarquer dans son collège et pas forcément pour les bonnes raisons. Elle est solitaire, un peu brusque mais surtout on sent qu'une certaine tristesse se dégage d'elle. Ah oui et aussi: elle ne porte que l'uniforme dit "masculin", avec un pantalon, et les cheveux court.
On apprend petit à petit (mais sens réelle surprise) que c'est une ex idol, qui cherche à surmonter un profond traumatisme en revenant à une vie normale.
J'ai beaucoup aimé se tome 1 pour plusieurs raisons. Déjà, le thème. Et je dirais même les thèmes. Il y a le traumatisme de Nina, qui à du mal à laisser quelqu'un s'approcher d'elle, encore moins si c'est un garçon. le traumatisme et la violence qui peux en découler est rarement aborder dans un manga, encore moins un shojo, et ça, ça fait carrément du bien. le traumatisme ne vient pas de rien, et en l'occurrence, c'est une agression que Nina à subit. Mais elle n'est pas la seule victime. Deux autre cas sont clairement abordés, et les deux concernent les agressions sexuelles/attouchements sexuel. Et elles sont deux, car on nous montre deux manière d'aborder les choses, complètement différentes, mais aussi compréhensibles l'une que l'autre.
J'ai aimé aussi l'intrigue qu'on met petite à petit en place, à savoir, qui est l'agresseur de Nina. Personne ne le sait, puisqu'il s'est enfuit. Mais il se pourrait bien qu'il l'ai retrouvé... Bien sur, j'attend avec impatience de savoir comment va évoluer cette affaire dans les prochains tomes, mais sans vouloir spoiler, le dilemme qui semble s'installer pour Nina est très encourageant pour faire de cette base une série vraiment intéressante!
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