"Un bon croquis vaut mieux qu'un long discours" (
Napoléon Bonaparte)
Mais avant toute chose, ne faisons pas honte à Raphaël en parlant de croquis mais plutôt de chef d'oeuvre en effet sur sa célèbre fresque L'École d'Athènes où il représente, dispersés dans un vaste bâtiment, tous les philosophes connus de l'Antiquité, Raphaël montre, au centre géométrique de sa composition, devisant côte à côte,
Platon et
Aristote.
Alors que le premier pointe l'index vers le ciel, le second tend le bras, la paume de la main en direction de la terre.
Platon tient dans l'autre main un livre sur lequel on peut lire le titre : Timée.
Aristote tient dans l'autre main un livre sur lequel on peut lire le titre :
Éthique à Nicomaque. Ainsi Raphaël a-t-il opposé les deux grands maîtres de l'Antiquité philosophique : le philosophe du ciel d'un côté, le philosophe de la terre de l'autre.
Aristote introduit l'observation dans la pensée, chose bien différente de la contemplation : c'est cela que symbolise le geste de la main, la paume tournée vers la terre, dans la fresque de Raphaël.
D'abord quelques mots sur
Platon, avant de revenir à
Aristote car c'est quand même de lui qu'il est question dans cet ouvrage, car les deux philosophes sont pour ainsi dire liés tout en étant opposés.
Platon, disciple de Socrate nous laisse près d'une quarantaine de dialogues, des lettres et les traces d'un enseignement oral, ésotérique. Fondateur de l'Académie, on lui doit – en dépit d'une forme dialoguée qui rend son oeuvre rebelle à toute récupération – la formulation des problèmes dont héritera la philosophie jusqu'à nos jours, et la mise en chantier des outils conceptuels et des catégories propres à faire prendre le risque de les maîtriser. Toutefois, aussi puissante que soit la philosophie exposée par
Platon, il ne faudra jamais lui enlever sa dimension d'ironie, en quoi elle est encore plus puissante.
À côté de quelques textes fondateurs ouvrant l'interrogation sur l'Être, en dehors aussi d'une nécessaire référence à des aventures politiques décisives évoquées dans quelques lettres, nous avons surtout retenu les principaux mythes, en raison de leur beauté et de leur profondeur, bien sûr, mais aussi parce que cette forme d'expression, qui ne se trouve que chez
Platon, porte avec elle à la fois la récusation d'un esprit enfermé dans des procédures codifiées et purement opératoires, et l'extraordinaire tentative pour la pensée d'aller au-delà du pensable.
Aristote considéré comme le fondateur du Lycée. Ce disciple de
Platon fut, en un sens, plus platonicien encore que
Platon. Alors que pour ce dernier le philosophe, rassasié de vérité, doit redescendre dans la Caverne et donc se consacrer à
la politique,
Aristote n'en reste pas à
la politique, mais on ne s'accomplit véritablement, selon lui, que dans la contemplation. Toute la pensée
aristotélicienne est tournée vers cette fin qui éclaire sa compréhension du réel.
Aristote sait voir, dans le monde animal, tout comme dans l'être humain, la réalisation d'une perfection intelligente. C'est pour cela que l'homme n'est vraiment homme que dans la cité et que celle-ci réalise à la fois perfection et bonheur. Il y a plus : ce n'est pas parce qu'ils sont des hommes que les hommes doivent se contenter de ce qu'ils sont. Ils sont promis à la vie divine, qui reste un modèle d'existence insurpassable.Tous ses textes illustrent cette étonnante puissance de décrire et comprendre la réalité, cette générosité qui consiste à voir de l'intelligence partout et qui caractérise la philosophie avec
Aristote.
Dante, au Moyen Âge, appellera
Aristote le maître de ceux qui savent. Pour lui, tout savoir est bon à prendre et à apprendre. Et de fait, il n'est aucun domaine auquel le philosophe ne se soit intéressé. L'Antiquité lui attribuait plus de 400 traités portant sur tous les sujets, les hasards de l'Histoire nous en ont laissé une cinquantaine à peu près complets.
Il n'est pas une branche du savoir de son temps qu'
Aristote n'ait étudiée : de la logique à
la rhétorique en passant par la dialectique, de la
physique et la chimie à la cosmologie, de
la métaphysique et la théologie aux mathématiques, de
la politique et l'éthique à la psychologie, sans oublier le très important corpus biologique et le recueil des différentes constitutions qu'il avait compilées avec ses élèves.
On redécouvre aujourd'hui l'importance du « maître de ceux qui savent » tant pour l'Occident chrétien que pour l'Orient islamique, et l'on trouve un fondement
aristotélicien à presque toutes nos sciences dites « humaines ».
Alors forcément pour aborder
Aristote vous pouvez toujours vous plonger dans le livre "
Aristote -
oeuvres complètes" sous la direction de
Pierre Pellegrini, pas moins de 2928 pages !!!! mais là pour le coup rien ne vous échappera de sa pensée ;
Pourquoi pas picorer petit à petit avec les différentes éditions poche de son oeuvre, environ une vingtaine de livres quand même !!!
Vous contenter d'un "Que sais-je" qui en 128 pages vous dira tout sur lui !!
Et dans la même collection il y a
Aristote de A à Z !
Et enfin dernière option cette BD très bien réalisée qui alterne couleur bleue pour le récit raconté et couleur ocre pour le récit vécu.
Rien n'est omis de la vie d'
Aristote, du contexte historique, des rivalités intellectuelles, des joies, des peines, des réussites, des déceptions
En un mot l'éloquence par le dessin...
Aristote avait coutume de dire que l'éducation reçue est un ornement dans la prospérité et un refuge dans l'adversité. Et bien ce livre est un biel ornement dans lequel se réfugier pour prolonger son adage "connais-toi toi-même" ou "persiste à t'instruire"