Prière d'Elsa
Ô toi qu'aucun mot ne résume
Ne cerne aucune étreinte ou ceint
Toi de qui les yeux se rallument
A toute étoile qui s'éteint
Et soit le soir ou le matin
Je suis à ton pied nu l'écume
Dont tu disperses le destin
Comme une brume
Je suis la bête sur tes pas
Je suis la mer qui suis tes traces
La nuit à ta porte qui bat
Le bruit qui se meurt où tu passes
L'ombre qui te berce et t'enlace
La légende qui te trouva
Jamais à court et toujours lasse
Entre mes bras
Toi qui renais de mon langage
Toi que j'adore à jointes mains
Toi mon vertige et mon ravage
Qui me rends léger le chemin
Comme à la lèvre le carmin
Permets-moi montrer ton visage
Pour que souffrir soit plus humain
Mourir plus sage
Grenade meurt où mon coeur gît
Pâles palmiers nouveau Palmyre
Par le doux effet de magie
Qu'en l'étang maure tu te mires
Au dernier soleil des émirs
Amour à rebours resurgie
Puissé-je à demain t'endormir
L'aube rougit
A l'avenir je te réclame
Reviens-t'en mon amour vers nous
A la dernière heure d'Islâm
Reviens à moi de n'importe où
Et que mes songes se dénouent
Bénis soient le fer et la flamme
Elsa du moins qu'à tes genoux
Je rende l'âme
Sauras-tu jamais ce qui me traverse
Qui me bouleverse et qui m'envahit
Sauras-tu jamais ce qui me transperce
Ce que j'ai trahi quand j'ai tressailli
Sauras-tu jamais ce qui me traverse
Ce qui me bouleverse et qui m’envahit
Sauras-tu jamais ce qui me transperce
Ce que j’ai trahi quand j’ai tressailli
Tout rêve bouteille à la mer
Dans cette couleur de l'absence
Rien n'a plus ni sève ni sens
Que faire de mon cœur amer.
Tu ne veux plus même que je te touche
Tu fuis ma main Tu souffle Tu gémis
Et ma peur suit ta plainte sur ta bouche
Comme un danger pour un instant remis.
Tes yeux sont si profonds qu'en me penchant pour boire
J'ai vu tous les soleils y venir se mirer
S'y jeter à mourir tous les désespérés
Tes yeux sont si profonds que j'y perds la mémoire
J'ai réinventé le passé pour voir la beauté de l'avenir.
Ah c’est toujours toi que l’on blesse
C’est toujours ton miroir brisé
Mon pauvre bonheur ma faiblesse
Toi qu’on insulte et qu’on délaisse
Sauras-tu jamais ce qui me traverse
Donne-moi tes mains pour l'inquiétude
Donne-moi tes mains dont j'ai tant rêvé
Dont j'ai tant rêvé dans ma solitude
Donne-moi tes mains que je sois sauvé