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Citations sur Le Voyage de Hollande et Autres poèmes (18)

C’est long vieillir au bout du compte
Le sable en fuit entre nos doigts
C’est comme une eau froide qui monte
C’est comme une honte qui croît
Un cuir à crier qu’on corroie
C’est long d’être un homme une chose
C’est long de renoncer à tout
Et sens-tu les métamorphoses
Qui se font au-dedans de nous
Lentement plier nos genoux
O mer amère ô mer profonde
Quelle est l’heure de tes marées
Combien faut-il d’années-secondes
A l’homme pour l’homme abjurer
Pourquoi pourquoi ces simagrées ?
Rien n’est précaire comme vivre
Rien comme être n’est passager
C’est un peu fondre comme le givre
Et pour le vent être léger
J’arrive où je suis étranger
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Sans fleurs l'ombre est veuve / Et le vent léger / Comment porter preuve / De l'amour que j'ai /// Le temps m'est écharde / Il pleut il a plu / L'aube tant me tarde / Le temps ne bat plus /// Le cœur se partage / Comme un pain d'oiseaux / Au huitième étage / Au-dessus des eaux /// De soudains cytises / De brusques lilas / Bruyamment balisent / L'air de leur éclats /// A ce golf miget / Quel demi-dieu joue / Ou si c'est un jet / Qui s'en va sais-je où /// Ou quelqu'un peut-être / A qui tu manquais / Devant ta fenêtre / Qui t'offre un bouquet /// Mauves chrysanthèmes / Comme un fait exprès / Pour rimer Je t'aime / Et Mille regrets /// Est-ce toux ou tôle / Ce bruit insensé / Sur le toit qu'il frôle / Qui donc a passé /// Dont les pas se meurent / Par le ciel frayé / Et moi je demeure / Dans les oreillers /// Qu'il vente ou qu'il pleuve / C'est toujours neiger / Sans fleurs à quoi peuvent / Les amours songer
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Il est interdit blasphémer
Pour pénétrer dans mon domaine
Entre toutes choses humaines
Ce qui porte le nom d’aimer
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Je suis venu par à travers le pays de nulle part
Je suis venu par un chemin de vent vide et glacé
De fatigue d'appels sans réponse et de pas effacés
De fondrières comme une étoffe tout à coup qui part

Une vaine forêt d'hiver un silence absent d'oiseaux
Un tournant après l'autre et ce n'est jamais le bout du songe
Les poumons brûlés par la peur les yeux que ne pas voir ronge
Le sang seul qui fait au fond de l'oreille un bruit de ciseaux

Je suis venu vers toi trébuchant de calvaire en calvaire Avec des bras d'aiguilles de verre et des genoux qui crient
Colin-maillard perpétuel univers de tromperie
Où manquera toujours une marche à l'escalier pervers

Quel labyrinthe où c'est moi sans cesse par moi poursuivi Comme un acteur qui ne sait que les premiers mots de son drame
Je suis venu vers toi dans la nuit sans lumière que l'âme Sur cette scène où sans fin je crois recommencer ma vie

Je suis venu par les brouillards intérieurs les secrets
Les faux pas le doute qui retourne à soi-même l'angoisse Je suis venu vers toi dans ces joncs coupants à qui les froisse
Par la traîtrise de la terre et l'eau morte des marais

Je suis venu vers toi comme à l'aimant la sombre limaille Comme la pierre qui n'a de loi divine que son poids
Ou ce vers ne frappant sa rime qu'à la quinzième fois
Le poisson dans le filet qui se débat contre les mailles

Le monde n'est qu'un lit immense et pour nous deux trop étroit
Où ne me guide vaguement que le gémir de ta bouche
Ah tu vas m'échapper par le rêve avant que je te touche
Et pourtant plus que tout je crains de t'éveiller ô ma proie

Le Labyrinthe bleu et blanc
1ère partie
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Chanson pour Fougère

Que sais-tu des plus simples choses
Les jours sont des soleils grimés
De quoi la nuit rêvent les roses
Tous les feux s'en vont en fumée
Que sais-tu du malheur d'aimer

Je t'ai cherchée au bout des chambres
Où la lampe était allumée
Nos pas n'y sonnaient pas ensemble
Ni nos bras sur nous refermés
Que sais-tu du malheur d'aimer

Je t'ai cherchée à la fenêtre
Les parcs en vain sont parfumés
Où peux-tu où peux-tu bien être
A quoi bon vivre au mois de mai
Que sais-tu du malheur d'aimer

Que sais-tu de la longue attente
Et ne vivre qu'à te nommer
Dieu toujours même et différente
Et de toi moi seul à blâmer
Que sais-tu du malheur d'aimer

Que je m'oublie et je demeure
Comme le rameur sans ramer
Sais-tu ce qu'il est long qu'on meure
A s'écouter se consumer
Connais-tu le malheur d'aimer
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"Au bout de mon âge
Qu'aurais-je trouvé
Vivre est un village
Où j'ai mal rêvé"

L'été pourri III

Je me sens pareil
Au premier lourdeau
Qu'encore émerveille
Le moindre jet d'eau

Les gens de ma sorte
Il en est beaucoup
Savent-ils qu'ils portent
Une pierre au cou

Un destin banal
Une âme blessée
Comme un vieux journal
Un veston Froissé

Pour eux les miroirs
C'est le plus souvent
Sans même s'y voir
Qu'ils passent devant

Ils n'ont pas le sens
De ce qu'est leur vie
C'est une innocence
Que je leur envie

Il m'a fallu naître
Et mourir s'en suit
J'étais fait pour n'être
Que ce que je suis

Une saison d'homme
Entre deux marées
Quelque chose comme
Un chant égaré

O vague aventure
Par hasard courue
Un bruit de voiture
Au bout d'une rue

Tant pour le plaisir
Que la poésie
Je croyais choisir
Et j'étais choisi

Je me croyais libre
Sur un fil d'acier
Quand tout équilibre
Vient du balancier

Au bout de mon âge
Qu'aurais-je trouvé
Vivre est un village
Où j'ai mal rêvé
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Cette chose sombre d'autrui cette bouche de mystère
Et peut-être que ce n'était fenêtre qu'à notre nuit
Et peut-être ce qui se tait n'était-ce que notre bruit
(p. 87)
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Il n’est à voir que ton visage

Entendre que ta voix aimée

Car soient mes yeux ou non fermés

Je n’ai que toi de paysage

Que toi de ciel et d’horizon

Que toi de sable dans mes dunes

De nuit noir et de clair de lune

De soleil à mes frondaisons

Breughel d’Enfer ou de Velours

Moulins tulipes diableries

N’est Hollande à ma songerie

Que mon amour que mon amour
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Du jardin sombre à ma narine ô le parfum coupé des buis
A peine entend-on sur les toits le piano lointain des pluies
Et la chasuble de la nuit se prépare pour mes épaules
(p. 143)
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Jamais répit de cette faim d'avoir faim qui me dévore
Oh seulement que je prenne dans ma main que je la prenne
Un moment dans ma main ta main je la tienne dans la mienne
Ce qui me mord passe les mots comme les passe la mort

Il n'existe pas de parole pour exprimer ce trouble Incomparable au désir que le plaisir du moins apaise
Lorsque ton bras léger dans ma paume se pose et pèse
À peine cette peur dont le pendule bat double
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